tourner la dernière page

8 1 2
                                    

j'ai jamais aimé finir un livre te je suis toujours triste de le refermer. Certains disent que les personnages continuent à vivre mais moi j'ai l'impression qu'iels meurent tous. J'ai l'impression de mettre fin à la vie, aux histoires d'amour douces comme une chanson, au bonheur enfin acquit -si le bonheur peut s'acquérir- , et je trouve ça cruel. Un livre qui se termine joyeusement, du type et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfin me fend le cœur plus que la dernière page ou l'héroïne meurt. C'est surement pour ça que j'aime autant Looking for Alaska - ça et parce que je suis en crush mais ça c'est un secret- elle meurt au milieu du livre et le reste n'est que rassurant, le gros va vivre sa petite vie tranquille et j'en ai rien à foutre. Alors que si Alaska aurait été encore vivante, elle m'aurait hanté plusieurs jours, comme chaque personnages des livres que je termine, je lui aurait inventé une vie quelle n'aura jamais puis je serais déçu de mes capacités d'inventions, incapable de lui écrire une histoire à sa hauteur. Alaska est mon labyrinthe en quelque sorte. Alaska et tout les autres. C'est surement aussi pour ça que je relis éternellement les même bouquins, pour ressusciter tout ces êtres que j'ai tué et à l'infini. La suite que je souhaite devient le début du bouquin. Ainsi, je ne tourne plus la dernière page, je ne fais que relire en boucle un personnage sans arriver au point final.

Peut être que c'est lié à ma peur de la mort qui n'existe plus mais un peu quand même. Je devrais faire un autre chapitre la dessus peut être mais on s'en fout, personne ne lit alors tant pis, c'est pas vraiment organisé mais je suis pas vraiment une personne organisée et pourtant j'essaye.

Bref, peur de la mort je disais. Oui. Contexte: in est en 2020 le monde va mal, c'est la merde, coronavirus et tout le tralala ( non vraiment année de merde ! ). Mon grand père est mort le 1er juillet -date facile à retenir du coup- et j'ai une grand mère qui vient de décéder -genre y a deux jours oui oui j'écris ça oklm- -faut que j'arrête de faire des aparté-. quand mon frère m'a annoncé la mort de mon grand père j'l'ai pas pris de manière tragique, j'ai pas fondu en larme, j'étais plutôt blasé.e, je savais que ça allait pas tarder, limite j'étais même plutôt soulagé.e. C'est quand j'ai vu le corps de mon grand père que j'ai réalisé que non, il était pas juste en train de dormir dans son fauteuil, que c'était lui dans le cercueil, qu'on allait le foutre sous la terre, dans une boite où un chlostro fait une crise cardiaque. On l'a enterré avec son chien en peluche, son doudou de gosse et c'était bizarre comme image, un très vieux monsieur tout blanc, allongé en costard, les yeux fermé avec sur sa poitrine un petit chien marron râpeux. Là par contre, clairement, j'ai pleuré.

Ben pour ma grand mère c'est un peu pareil. J'réalise pas qu'elle est pas dans son lit, petite chose fragile et tremblotante. J'ai besoin de voir son corps minuscule enfermé dans une boite en bois, de critiquer le linceul que ses enfants auront choisi -j'espère qu'il est rose poudré, la couleur qu'elle adorait-. J'ai besoin de voir son visage blanc et ses cheveux gris tout abimés, dans cette salle grise pas chauffée, avec pleins de fleures autour pour fêter la vie qui l'a habité.

J'ai dit à ma prof de philo, au premier cours, que la mort est un concept. Bon elle avait pas l'air totalement d'accord mais j'ai des avis différents d'elle sur pleins de points donc ça on s'en fout mais voilà. La mort est un concept. Quelqu'un peut-il répondre à la question c'est quoi la mort ? autrement que par c'est l'absence de vie. On ne sait définir la mort que par ce qu'elle n'est pas . Bon après la mort, d'un point de vu physique c'est pas très compliqué à expliquer mais là je parle principalement d'un point de vue psychologique.

J'vais m'arrêter là pour ce soir, désolé pour l'avalanche de mot, je ne verrais pas ma psy cette semaine et c'est quand je ne la vois pas que j'ai des choses à lui dire. Bonne nuit


Ps: c'est clairement le plus long chapitre que j'ai jamais publié et je raconte de la mort sur mes grands parents décédés. Ça en dit long sur moi non ?

Peut On Réellement Choisir Ce Que Nous Sommes ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant