prépa et normes

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Alors voilà.

Déjà deux semaines en prépa, 7heures de sommeil par nuit. Des devoirs à la pelle, la moitié queje ne fais déjà pas. Les dates de colles et de devoirs quicommencent à tomber. Déjà je manque de sommeil. Déjà je suis enretard, je décroche, je dessine. Et pourtant les vacances ne me vontpas et les dernières semaines avant la rentré, mes maux de ventreétaient terribles.

Les gens sont sympa mais ça commencemal. Mes défauts ressortent trop, je fais trop de bruit àgesticuler en cours, à dessiner, à parler politique, féminisme etqueerness. J'ai choisi cette prépa car c'était un repaire degaucho. Je tombe sur des nana cis het qui ne savant que bosser,avoir dix neuf au bac, ne connaître que les verts parce quel'écologie est le seul combat où ils sentent concernés.

J'ai une obsession sur l'orientationdes gens. Un besoin de sécurité d'adelphité sûrement. Mais c'estgênant, je suis intrusif.ve. Je dérange, je met les gens mal àl'aise.

Je déteste ces gens qui n'ont besoinde rien, qui se disent politisés pour être bien pensant. Je n'aijamais eu le choix. Je n'ai jamais eu la possibilité de taire mongenre sans me sentir mal et pourtant, chaque fois que je donne monprénom, la peur me tord le ventre. J'ai peur de me tromper parce quej'ai peur d'être trans. Faire un coming out c'est terrifiant etpourtant je tente d'outer les gens.

J'aimerais pouvoir avoir le choix de nepas me politiser, de me foutre de toutes ces lois, de toutes cesrègles, du patriarcat et de la société, du climat, des gens.

Encore une fois être trans est unfardeau et je le porte sur mon dos comme on brandit une pancarte enmanif, avec fierté et le bras endolori.

Je voudrais être normal.e.

Peut On Réellement Choisir Ce Que Nous Sommes ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant