C'est épuisant de vivre dans une société binaire. J'me fait chaque jour mégenrer par mes parents, mes profs, l'administration et les gens de ma classe qui refusent de comprendre que mon prénom c'est Ely, peu importe ce qu'ils entendent. J'dois supporter ça aussi. Et ma tendance à me maquiller pour me sentir mieux dans ma peau, mon refus de porter des soutiens gorge, le fait que je ne me binde que très rarement participe à cette vision qu'on à de moi. Je reste une femme aux yeux de la société, et j'ai pas la force. J'veux dire que c'est épuisant pour moi de reprendre systématiquement les gens. Mon pronom c'est iel. "oui mais c'est trop compliqué" "j'y arrives pas" "ça existe pas". Bon alors genrez moi au masculin, et c'est reparti. Big up à mes potes qui ne se rendent pas compte d'à quel point ça me rend heureux que vous faites l'effort de me genrer correctement. Big up à ma psy qui m'appelle par mon prénom.
J'suis fatigué d'être une femme et j'ai la flemme de tenter d'avoir un passing androgyne que personne ne perçois parce que c'est tellement marqué "femme" sur mon corps que même recouvert de bleus, vous ne voyez que ça.
J'ai déjà parlé de mes bleus ici ? Je sais plus. J'me blesse constamment, plus ou moins involontairement, j'ai les jambes et le bassin couvert de chutes et de collision avec le sol et les poignets de portes, le dos, le torse et les bras pleins de cicatrices blanches de pincement qui forme des petites plaies que je ne sens pas. Et je suis tellement fier.e de mes bleus, ce que je me fais en dansant. Ça veut dire regarde, je travaille, jusqu'à me faire mal, je suis prêt à aller loin, plus loin que la douleur. Les taches blanches c'est plus compliquées, elles forment des petites constellations. Elles sont dues à ma peur de l'imperfection je crois, je sors tout ces petits corps étrangers blancs qui se logent sous ma peau, parfois, souvent jusqu'au sang. Ça fait des croutes et çà s'infecte souvent avant de cicatriser, laissant une marque dépigmentée. J'arrache les peaux mortes de mes doigts et de mes lèvres aussi, je tire mes cheveux quand j'ai peur ou que je stresse et je pince mes avant bras pour me distraire quand j'ai des pensées noires. Après, ça fait des petits croissants de lune rouges qui s'efface au bout de quelques heures.
C'est pas bien je sais, c'est même assez pathétique mais lister ça me fait du bien, me permet de me rendre compte de ce que je fais subir à mon corps.
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Peut On Réellement Choisir Ce Que Nous Sommes ?
SachbücherCeci est un espèce de journal un peu foireux qui réunis les pensées philosophiques digne d'une gamine de sept ans et les montagnes russes d'une ado de quinze à dix huit ans, avec des hormones stupides. Bon courage mais peut être que ça en vaut la pe...