Chapitre 28

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Je sens le lien se tisser lorsque de douces décharges addictives traversent mon coeur. Une sensation agréable s'empare de mon corps et mon esprit. Cependant, cette sensation me semble inachevée. Mon inconscient me chuchote à l'oreille que ce lien ne sera pas bouclé, qu'il manque quelque chose pour le sceller.
Nous continuons quand même, Elena et moi, cette danse dans laquelle nous nous sommes lancées. Ses lèvres ne cessent de se poser sur les miennes, qui lui renvoient volontiers ses baisers. Mon corps refuse de se séparer du sien et me crie de permettre à ma peau d'être en contact direct avec elle. Cette envie me consume. L'autre alpha doit sûrement ressentir cette même envie que moi, car ses mains se saisissent de son haut noir. Son habit fini rapidement par terre, quelque part dans la chambre.
Prête à suivre son mouvement, je m'arrête net, les mains posées sur mon t-shirt. Un mal de tête intenable me surprend. Je ne peux pas empêcher d'exprimer un gémissement de douleur. Elena, s'inquiète immédiatement.

– Astrid ?

Il est impossible pour moi de répondre, la douleur ne fait qu'augmenter. Elena pose sa main sur mon front, sûrement pour évaluer ma température corporelle. Ses résultats seront inévitablement faussés par la chaleur qui montait en moi 2 minutes auparavant.
Un léger soulagement commence à naître en moi. Malheureusement, il n'a été que de courte durée. Des contractions monstrueuses surgissent tout le long de mon corps. J'ai l'impression que mon sang s'est arrêté de circuler et que mon corps tente de l'expulser de son organisme. Je ne réprimande aucun de mes cris. Je sens que la brune qui est à mes côtés se lève pour pouvoir se pencher au dessus de moi. Ma vision se trouble rapidement au milieu de toutes ces contractions. Mon corps est submergé par un torrent de douleur, toutes pires les unes que les autres. Une telle douleur est inimaginable. J'entends la voix d'Elena m'appeler et tenter de me rassurer au milieu de mes cris. La violence dans laquelle la porte de ma chambre s'ouvre se fait aussi entendre. Grâce à mon odorat, je comprends que ma meute a été alarmée par mes cris. Dans un immense flou, je perçois Thala se précipiter sur l'alpha qui est à mon chevet. Elle la repousse au fond de la pièce. Elena lâche un grognement mécontent en réponse à son acte. Noah qui me tient dans ses bras crie à travers la chambre:

– Qu'est-ce que tu lui as fait ?

La colère résonne dans son ton.

– Je ne lui ai rien fait ! Et je ne lui ferai jamais rien ! se justifie la brune.

Sans même vraiment faire attention à sa réponse Tess s'énerve.

– Si tu lui as fait quoi que ce soit, on te promet que tu ne t'en sortiras pas.

– On te tuera, continue Summer.

Ma capacité olfactive, avec laquelle j'ai reconnue l'arrivée de mes loups, ne me sera maintenant plus utile. Ma respiration se coupe contre ma volonté. Toute ma concentration est fixée sur la douleur que j'essaye de réduire, mais je parviens quand même à sentir la tension ambiante dans la pièce.
L'impression de me noyer grandit en moi, comme perdue en pleine mer. Je me mets à cracher du sang. Et lorsque je mes cris reprennent, les yeux d'Elena qui ne m'ont pas quittés se colorent de leur teinte orangée.

– Laissez-moi m'approcher, ordonne la colombienne.

– Sûrement pas, lui assure Thala.

Waël, qui comprends que ses yeux ont changés de couleur en entendant mes nouveaux cris, interpelle mes bêtas qui sont tous près de moi:

– Tess, Thala, Noah ! Ses yeux !

Chacun se met à analyser la situation.

– Tu... Vous... commence Tess sans pouvoir finir.

Elle est interrompue par l'arrivée brutale de Kate, portée par Megan avec Phoebe à sa droite.

– Poussez-vous, ordonne Kate.

Le Domaine - Nouveau souffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant