Chapitre 12

525 42 0
                                    

Je me réveille en plein milieu de la nuit. L'heure est affichée sur mon téléphone, il est 4 heure du matin. Je ne comprends pas les raisons de la création de ce rêve.
Non, je me trompe, ce n'était pas un rêve. Tout s'est déroulé de la même manière que cette nuit là, un an auparavant. Un rêve est une construction de l'imagination et je n'ai rien imaginé de tout ça. Ce ne peut donc pas en être un, mais plutôt... des souvenirs. Pourquoi ressurgissent-ils de cette manière ? Jamais quelques chose de similaire ne s'est reproduit avec Phoebe. Jamais cette sensation ne s'est manifestée à nouveau. Ce doit être à cause de la discussion que j'ai entretenue avec Tess. Peut-être aussi à cause de nos au revoir de ce matin. Mon échange avec ma bêta, le câlin et les mots chuchotés de Phoebe ont dû rappeler à mon inconscient les événements de cette nuit là. Pourtant, je n'en ai rien à faire. Oui, j'ai été perturbée et supposément déçue le temps d'1 semaine, voir 2 semaines. Tout est vite passé et notre relation est restée la même que celle que l'on avait avant cette soirée.
Je n'ai plus envie de dormir. Ces souvenirs, ce rêve, ont coupés tout sommeil en moi. Je me lève du lit et sors du bungalow. Tout le camp doit être endormi, peut-être à l'exception des autres meutes qui peuvent être en train de courir. Mais je ne risque pas de les croiser si elles se trouvent sur leurs territoires. La course est d'ailleurs exactement l'activité à laquelle je m'apprête à m'adonner. Je me dirige jusqu'à ma partie de la forêt. Ma tenue ne tarde pas à être retirée une fois arrivée à sa lisière, je laisse ainsi la chaleur submerger mon corps, couplée d'un courant électrique qui traverse mon dos.
Le loup gris clair que je suis se met à courir dans la forêt, foulant l'herbe fraîche de ses pattes. Je cours, je passe entre les arbres et buissons, j'élance mon corps dans les airs pour passer au dessus d'un tronc allongé sur le sol. Mes sens sont éveillés. Mon odorat, flaire les traces des animaux passés précédemment dans la journée. Mon ouïe, écoute les animaux nocturnes s'agiter autour de moi et entend les feuilles d'arbres danser sous les coups de vent. Pendant que mes yeux jaunes orangés observent les axes de bois se dresser devant moi au fur et à mesure. Mon regard attiré par une femme dévêtue, debout, sous un arbre. Je freine ma course. Que fait cette femme sur mon territoire ? Je me rapproche d'elle, méfiante, je montre mes crocs prête à attaquer à la moindre menace. J'inspire à la recherche de réponse sur sa nature et reste perplexe. Cette femme n'a aucune odeur. Je me demande comment ceci pourrait être possible, peut-être le coup d'un sortilège ?
Ses cheveux noirs cachent ses yeux. Si je parvenais à les voir, je pourrais au moins savoir si il se trouve qu'elle soit un loup ou un vampire hors de contrôle. J'analyse son visage, tout en restant à distance. Il est légèrement mouillé. A-t-elle pleuré ? Non, des larmes fraîches coulent encore le long de sa joue. Mon regard se porte alors sur ses yeux, mais je suis horrifiée à la vue des gouffres qui les remplacent. Est-elle morte ? Non, elle semble respirer, et puis comment pourrait-elle se tenir debout ? Je reste dubitative, je ne sais pas comment réagir. Je décide de reprendre ma forme humaine. Je me retrouve nue, mais tant pis, les loups ne sont pas très pudiques. Je fais quelques pas de plus dans sa direction, sans réelle confiance. Elle ne réagit pas, alors je l'interroge d'une voix ferme, car elle ne doit pas distinguer de doute dans ma voix.

– Je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous êtes, mais vous êtes sur mon territoire. Soit vous me donnez des explications, soit je vous fais partir moi-même.

– Faites attention, me dit-elle d'une voix d'une voix engourdie par les pleures.

– Est-ce une menace ?

Plusieurs larmes se mettent à couler sur son visage. Elle reprend la parole le ton plus haut, comme si je ne l'avais pas entendu:

– Faites attention !

La femme se retourne et disparaît sous mes yeux après n'avoir fait que quelques pas. Je reste sans voix, terrifiée par la scène. Je m'adonne à un bref instant de panique, réfléchissant à que faire. En moins de trois secondes je décide de me transformer et de me précipiter au bâtiment de direction. Je dois parler à Ally et Terrence.
Consciente de l'heure qu'il est, je m'assoie à l'avant de l'infrastructure, prête à attendre le couple. Je croise la sorcière à la première heure et l'informe que je dois discuter avec elle. La gérante me reçoit immédiatement dans son bureau et écoute mon étrange récit avec attention.

Le Domaine - Nouveau souffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant