Chapitre 23

444 35 0
                                    

Je n'ose pas ouvrir mes yeux tout de suite. Je sens que je suis retournée sous forme humaine, mais depuis combien de temps ? Suis-je toujours dans la forêt ? Non, ce n'est pas le sol qui se trouve sous mon dos. Je suis dans un lit, quelqu'un m'a transporté jusque dans ma chambre, j'en reconnais l'odeur. Je fini par ouvrir les yeux. Je ne suis pas seule et je ne veux inquiéter personne plus longtemps. Je suis toujours en vie après tout.

– Tu es enfin réveillée ! s'écrie Phoebe en face de mon lit.

Je la regarde un instant puis vire mon regard sur le second alpha qui se trouve dans la pièce, Elena.

– Qu'est-ce que vous faites là ?

– Ce n'est pas la meilleure chose à dire aux personnes qui t'ont veillées toute la nuit, me reproche l'ailée.

– Pardon, tu as raison... Comment ça toute la nuit ? Depuis quand je suis là ?

– Depuis hier matin, me répond Elena.

– Et quelle heure il est ?

– Plus de 10 heure du matin, reprend la brune.

– Et vous avez passé toute la nuit ici ? Vous n'étiez pas obligées.

Je tente de me redresser, mais abandonne après avoir eu affaire au regard sévère de Phoebe. Je pense qu'elle préfère que je reste allongée et je ne compte pas la contrarier de suite.

– Pas exactement, je suis venue ici avec Megan dès hier matin. Je lui ai dit de rentrer à la tombée de la nuit, il fallait qu'elle se repose. Tu sais comment elle est lorsqu'elle s'inquiète, ajoute-elle un sourire à la bouche. Et puis on était pas les seules, ta meute n'a fait que monter la garde autour du bungalow. Ils n'ont fait que se relayer.

– Et je suis venue dans la nuit.

– Oui, ce n'est pas tout le monde qui a eu cette chance, rigole Phoebe.

– Comment ça ?

– Le pauvre Charlie a voulu voir comment tu allais dans la soirée, mais ta meute n'a pas voulu le laisser entrer.

Et donc... Elena a eu le droit de rentrer et de passer la nuit ici. Et elle est toujours là.

– Tu ne veux pas retrouver ta meute ? demandé-je à l'autre louve.

– Je suis venue après que nous nous soyons séparés vers minuit. Et puis, je les ai vu à l'aube, mais je suis venue apporter un encas à Phoebe. Je comptais justement repartir.

– Je ne peux que vous dire merci. C'est très gentil d'être resté. Je pense que je vais... beaucoup mieux...

Mes muscles se contractent tous. Je sens mon coeur qui martèle ma poitrine et en ressens toutes les vibrations au bout de mes membres. J'ai cette horrible douleur qui traverse mon corps.
Les yeux de Phoebe se remplissent d'inquiétude, je n'aime pas ce regard. Elle se rapproche de moi à une incroyable vitesse. J'entends Elena ouvrir la fenêtre pour, je pense, crier à l'un de mes loups d'aller chercher Kate. Je ne suis pas sûr de moi quand à ce que j'entends, car le son de mon coeur semble plus fort que le reste. Je ne sais pas depuis combien de temps cette crise a commencée, sûrement une éternité.
Un jour que je suis inconsciente. Mes capacités sont plus développées que la plupart des loups, je suis censée avoir guéri. Je sens cette douleur s'étendre jusque dans mes os. Je sens les mains de Phoebe sur la peau de mes bras. Ce contact est réconfortant moralement mais insuffisant physiquement. Je ne peux m'empêcher d'exprimer un gémissement de douleur, comme pour indiquer à mon corps que j'ai compris la leçon qu'il essaye de me donner.
Je sens l'odeur de Kate qui fait sa place dans ma chambre. J'en suis heureuse, réellement. Je ne sais pas ce qu'elle peut faire pour me soulager, mais par pitié qu'elle le fasse. La seule chose qui change est cet effet humide sur mon front. Vraiment Kate ? Une serviette mouillée, c'est la seule chose que tu ai trouvé ? Je ne lui en voudrai pas, je sais que si elle savait quoi faire de plus, elle l'aurait fait. Mon coeur fini pas marteler légèrement moins fort. Et, quand je pense que ça ne peut qu'aller mieux, une contraction encore plus forte m'attaque jusqu'à mon coeur lui même. Un cri de plainte s'échappe de ma bouche. La contraction dur plusieurs secondes. Plusieurs secondes sans que mon coeur ne batte, sans pouvoir bouger. J'entends les paroles douces de l'ailée qui se fraient un chemin dans mon oreille.

Le Domaine - Nouveau souffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant