𝐿'𝐼𝑚𝑝𝑒́𝑟𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑃𝑜𝑢𝑟𝑝𝑟𝑒 (Livaï x Reader)

𝐓𝐨𝐮𝐫𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐭 𝐋𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞.

𝐶𝐻𝐴𝑃𝐼𝑇𝑅𝐸 𝐼.

𝑇𝑜𝑢𝑟𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝐿𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒.

L'homme aux cheveux de jais fixait le plafond blanc cassé de sa chambre, ses lèvres s'ouvraient pour aspirer l'air avant de la relâcher dans un profond soupir de lassitude.
Livaï fermait les yeux essayant de se reposer ; ne serait-ce le temps de quelques minutes pour soulager ses paupières lourdes de fatigue.

Aussitôt qu'il le fit, les cris de douleurs et d'agonie de ses soldats résonnaient dans son esprit accompagnant les hurlements bestiaux de leur ennemis, Livaï se voyait au centre de ce champ de bataille tenant cette épée qui s'était émoussée et recouverte de sang et tirant plusieurs fois avec son arme à feu.

Il tournait sur lui même abattant d'un coup de lame, deux envahisseurs arrivés sur les côtes maritimes du pays de Shinganshina, il était au centre de ce chaos, de ce carnage...
Sa mâchoire s'était crispée fortement, lorsqu'il fixait avec une impuissance cuisante ses frères d'armes se faire abattre devant lui. L'écart de force entre eux et leurs ennemis venus d'un continent inconnu était bien trop importante.

Le soldat se sentait horriblement faible, exténué, il se battait au péril de sa vie en oubliant le poid de son épée qui devenait plus lourde à cause de l'épuisement. Il ne savait pas depuis combien de temps il était sur le front, combattant avec rage ses immondes ennemis.
Il avait perdu toute notion du temps.

Livaï ne sentait pas le vent marin qui s'abattait sur sa peau de porcelaine recouverte de sang, de terre, et de cendre ;  l'odeur âcre et métallique de la fumée et du sang avaient imprègné ses sens olfactifs.
Il ne pensait même pas à la faim qui lui tenaillait l'estomac et à la déshydratation qui était entrain d'assécher sa gorge, ni au entailles qui étaient sur son corps. Une seule et unique pensée tournait en boucle dans sa tête.

Isabel ? Farlan ? où êtes-vous putain ?! Jurait Livaï intérieurement.

Un cri de rage s'échappait de ses lèvres lorsqu'il découpait la tête d'un des envahisseurs d'un geste puissant et sec en essayant de se protéger des lances, des épées et des dents ennemis.
Livaï remerciait son oncle, Kenny Ackerman, de lui avoir apprit à être un redoutable combattant. Car sans ça, l'homme aux cheveux noirs de jais coupés en style undercut serait probablement mort.
Sa lame, bien trop abîmée s'était cassée nette en parant le coup de hache d'un ennemi, Livaï reculait analysant les alentours et saisissait à une vitesse remarquable une épée jonchant sur les galets pour se battre de plus belle, anéantissant chaque ennemis en souhaitant du plus profond de son coeur que ses amis survivront à cette bataille.

Livaï se réveillait brutalement en ouvrant ses yeux, il se levait d'un bond et saisit sa dague d'une respiration difficile et hachurée en regardant autour de lui. Son coeur battait à tout rompre dans sa cage thoracique pendant qu'une décharge électrique envahissait l'entière de son échine dorsale. C'est lorsqu'il constatait qu'il était dans sa petite chambre, plongée dans l'obscurité de la nuit que Livaï comprit.
C'était qu'un simple rêve...

Son passé ressurgissait encore et encore.
Il croyait même entendre les coups d'épée s'entrechoquer et les balles des fusils entrain de retentir.
Ces souvenirs de cette bataille remontant il y avait sept ans maintenant et le hantaient toujours, comme toutes les autres atrocités qu'il avait vécu.
Le vétéran passait sa main rugueuse dans ses cheveux d'ébènes pour regarder d'un œil embrumé le parquet ciré par ses propres soins. C'est lors de sa première bataille qu'il avait perdu ses deux amis, morts ensemble.