Le Labyrinthe de Roxanne : Le Remède Mortel

Chapitre 23

Je me réveillais en sursaut, cette fois je me trouvais dans une petite cabane semblable à celles du bloc. Mon cœur battait la chamade et mes joues étaient trempées. J'y passai mes mains tremblante, qui glissèrent contre ma peau pleine d'eau salée.

De tout ce que j'aurais pu rêver, il a fallu que ce soit mon accouchement. Qui fut à la fois merveilleux, car j'ai donné la vie à ma petite fille et à la fois horrible, car Newt n'était pas présent, parce ça fait putain de mal quand même on peut se le dire, et car on a emmené ma petite fille loin de moi.

Mais je me souviendrai toujours des deux seules et uniques fois, ou elle a posé les yeux sur moi. La première, lorsque je suis venue la chercher, avec Newt et Thomas. Que je l'aie prise dans mes bras, qu'elle m'a regardé, analysant, comme le ferait n'importe quel bébé, mon visage qui lui était encore inconnue. Puis elle a regardé Newt ensuite. Puis elle s'est callée dans mes bras, et a fermé ses petits yeux bleus et s'est endormie contre moi, soupirant d'aise.

Puis la deuxième fois, la dernière fois que je l'ai vu. J'avais dénoué le foulard qui la maintenait contre mon ventre, pour la tendre à Minho. Elle était dans les bras de l'asiatique, mais son regard était aimanté au mien. C'est lorsque Minho est parti, l'emportant loin de moi, me coupant de son champ de vision, qu'elle a pleuré. Comme si elle ne voulait pas s'éloigner de moi.

Arrête d'y penser Roxanne, tu vas te remettre à chialer.

Je tournai la tête et vis à côté de mon lit une chaise et sur le dossier de cette chaise, une veste.

Veste que je reconnu comme celle que Newt portait dans l'uniforme de soldat qu'on lui avait trouvé.

Celle de mon ange... mon ange parti beaucoup trop tôt. Me laissant seule avec un enfant à élever. Je me redressais en poussant une plainte de douleur.

Une fois assise je soulevais mon teeshirt et découvris un bandage. Je me souvins de la balle. Ça s'trouve je suis morte. Je me levai et pris la veste, l'enfilai et inspirai à plein poumon l'odeur que Newt y avait laissé.

Une fois à l'extérieur, je fis face à la mer. Tout était vert, sans chaleur horrible. Le vent vint se perdre dans mes cheveux et l'odeur de frais m'emplit les narines.

Je suis au paradis ?! À ma gauche un peu plus loin, se tenait un camp, encore en développement, rempli de monde. Je me dirigeai vers eux. Je marchai quand je vis face à moi Minho, Brenda, Fry, Thomas, Gally, Aris, Sonya et Harriet.

Ils étaient tous là. Presque tous.

Cette vision me confirma bien qu'il était parti, et que je ne le reverrai plus jamais, si ce n'est en rêve.

Minho fut le premier à m'atteindre et me serra dans ses bras dans lesquels je laissai aller librement mon chagrin.

-Minho... pourquoi il est mort ?! Il avait pas le droit ! Hope avait besoin de lui. Il m'héritait pas ça.

-Chuuuuuuuut. Tout va bien. Calme-toi.

Il prit mon visage dans ses mains et essuya mes joues à l'aide de ses pouces. Je reniflai bruyamment et mon regard balayant mes amis, à la recherche d'une personne en particulier.

-Où est Hope ?

L'asiatique eu un sourire radieux, qu'il échangea avec les autres et me prit la main.

-Suis moi.

Je le suivis donc à travers le camp, jusqu'à la plage. Et la scène que je vis me fis monter les larmes aux yeux.

Hope, en train de rire aux éclats, allongée sur les genoux de son père. J'ouvris la bouche et mes larmes roulèrent sur mes joues.

Contrairement au reste du temps, les larmes qui striaient mon visage n'avaient rien de triste. Juste de la joie, de l'émotion. Je fis quelque pas puis me stoppai quand je rencontrais ses yeux brun sombre presque noirs.

Un sourire que j'aimais tant se forma sur ses lèvres si parfaites. Minho me poussa gentiment dans le bas du dos pour que j'avance.

-Il va pas te manger, ria le coureur.

Je m'avançai vers ces deux personnes, aussi importantes à mes yeux l'une que l'autres.

-Regardes mon bébé, c'est maman. Ça fait longtemps qu'elle fait dodo maman. Elle s'est enfin réveillée la paresseuse, dit Newt a sa fille.

-Mon ange c'est toi... c'est, c'est bien toi ?! pleurais-je.

-Je t'avais bien promis que je ne mourais pas de la Braise.

Je ris et l'embrassai amoureusement.

-Mais et le virus ?

-Minho a trouvé le remède dans ta poche quand tu t'es évanouie, il me l'a donné. Tu m'as sauvée.

Il me déposa Hope dans mes bras, prit la veste dans sa main et dit :

-Dis c'est pas à moi ça ?

Je fis une petite moue toute mignonne.

-Tu me la prête ?

Il rit.

-Bien sûr princesse je te la prête. T'es mignonne avec.

Je souris et il m'ébouriffa les cheveux. Je collais mon front au siens et murmurais :

-Je t'aime.

-Je t'aime encore plus.

-Isaac Newton ne joues pas à ça avec moi.

Il rit et m'embrassa.

-Je t'ai demandé de ne plus m'appeler comme ça.

Je secouai la tête, amusée par son faux air indigné avant de reposer mon regard sur ce petit être dans mes bras, qui me fixait déjà de son regard bleu et profond.

-Coucou mon bébé. Maman est là. J'ai eu tellement peur pour toi. Toi aussi je t'aime mon petit cœur. Autant que j'aime papa.

~

Le soir, on s'assit tous face à Vince qui tournait le dos à la mer.

-Nous avons parcouru un long chemin ensemble. Combien se sont sacrifiés pour que ce lieu existe et que la vie redevienne possible ? Les amis perdus... de la famille. Levons notre verre à ceux qui ne sont pas là... à nos amis disparus... cet endroit est pour vous... pour nous tous. Et ceci (il montre une grosse pierre), c'est pour ceux qui sont absents... chacun à son rythme... chacun à sa manière... pourra faire la paix... au nom du refuge levons notre verre !!

Tout le monde cria et leva son verre. Il a vraiment un don pour les beaux discours ce mec.

Une file se forma rapidement devant la pierre en hommage aux morts. Les gens gravaient le nom des personnes disparues pour sauver ceux qui sont ici aujourd'hui. Minho grava celui d'Alby, Fry celui de Winston, Gally celui de Chuck, Brenda celui de George, Aris celui de Rachel.

Je les regardais avec Newt et Hope. Cette dernière dormait calmement dans les bras de son père. Je n'ai jamais été aussi heureuse. Avec tous mes amis (même s'il en manque beaucoup), l'homme que j'aime et mon petit bébé dans un endroit sûr pour l'élever, et vivre une vie de famille calme, ce qu'il y'a de plus banal.

Sans éruptions solaires, ni fondus ni scientifiques merdeux qui nous traquent. Newt se leva, toujours Hope contre lui, -il ne l'a pas quitté une seule fois depuis qu'on est ici- partit parler avec Thomas un peu plus loin alors que Minho vint s'assoir à mes côtés.

-Ça va être un super endroit pour nous, dit l'asiatique.

-Oui.

-T'avais ça sur toi quand t'as perdu connaissance. Je l'ai gardé pour pas que ça se perde.

Il mit le collier de Newt dans ma main.

-Merci Minho.

-On se voit tout à l'heure.

Il se leva et parti. Je regardais le collier. Un lacet en cuir et une capsule... qui s'ouvrent ? Je l'ouvris donc, et en sorti une lettre, roulée et pliée afin d'entrer là-dedans. Dessus était accrochée une bague, qui tomba sur mes genoux. Je la regardai, étonnée, et commençai ma lecture.