"Vous étiez mignons à l'époque. Dit maman en nous regardant.
- On l'est plus ? Je demande, faisant rire ma mère et sa -j'espère- future belle-fille.
- Oh si ! Mais on va dire que vous avez changé.
- Les gens changent avec le temps. Dit mon père qui nous fixe depuis son fauteuil préféré.
- Exact."
Je baisse les yeux et continue de feuilleter l'album, ignorant les regards désaprobateurs que me lance mon cher père.
Après quelques albums à lire de haut en bas, maman propose de regarder un film, étant donné que plus personne n'a envie de sortir, en même temps, le temps n'est plus aussi beau que ce matin.
Nous décidons donc de regarder un film, même mon demi-frère se joint à nous, il est venu ce week-end car lui et mon père auront un rendez-vous demain pas très loin d'ici.
Nous choisissons rapidement un film et n'ayant pas envie de rester une heure et demi le dos droit, je m'allonge sur le canapé, la tête sur les genoux de ma pianiste.
Elle se met à jouer avec mes cheveux, leur fait des tresses, les emmêle et les démêle. Elle enlève ma frange de mon front puis la remet en place. Elle se met aussi à jouer avec mes oreilles. Elle sait très bien que c'est sûrement la partie la plus sensible de mon corps, c'est pour ça qu'elle est très douce avec elles.
Pourquoi que c'est la partie la plus sensible de tout mon corps ? Parce que je n'ai pas encore réussi à me dire que ça fait partie de moi. Même si ça fait dix-onze ans... Lorsque je me vois dans le miroir, je suis de temps en temps surpris de les y voir. De plus, avant, personne à part moi ne pouvait les toucher. Lorsque quelqu'un les touchait j'avais des frissons désagréable sur tout corps. Mais lorsque ma petite-amie les touche, c'est pas ça. C'est plus... Une douce chaleur, je ne sais pas vraiment comment le décrire.
À un moment, maman glisse son regard sur moi, puis remonte vers ma tête et je vois parfaitement bien qu'elle est surprise. Elle non plus ne peut pas toucher mes oreilles et elle a essayé, ça je vous le garantis.
Le film se finit, maman éteint la télé et son regard se porte sur Kagome, elle lui demande:
"Comment tu fais ?
- Comment je fais quoi ?
- Comment est-ce que tu lui touches les oreilles ?
- Ah ! Je... J'en ai aucune idée... Ma mère se tourne ensuite vers moi.
- Pourquoi tu la laisses, elle et pas moi ?
- Je sais pas trop comment l'expliquer mais... Ça fait pas le même effet...
- Hein ?
- C'est dur à expliquer, maman !
- Essaye quand même.
- Écoute, j'aimerais éviter de parler de ça ici, maman.
- Ok. Non mais je comprends, je te fais honte.
- Quoi ?! Non pas du tout !
- Tu devrais voir ta tête, elle est géniale ! Dit-elle en riant. Inutoga, tu lis quoi ?
- Un article sur des femmes infidèles qui ne se font pas punir. Je serre les poings mais c'est Kagome qui se lève.
- Ça suffit. J'ai bien compris que vous ne m'aimez pas. Excusez-moi d'être tombée sous le charme de votre fils ! Mais aux dernières nouvelles, les sentiments ne se contrôlent pas, si je me souviens bien."
Elle reprend son souffle deux secondes pendant que mon père la regarde, yeux exorbités et le regard médusé.
"Et puis, je ne me souviens pas avoir entendu de votre fils que vous étiez très présents dans son enfance. Oui, vous étiez son père mais ça s'arrêtait là, même moi je m'en souviens. Et si je me souviens bien, vous n'avez aucun droit de vous immiscer dans sa vie personnelle. Vous pouvez donner votre avis, ce n'est pas interdit, mais je vois bien ce que vous tentez de faire."
Elle reprend son souffle sous le regard horrifié de mon père.
"Vous essayez de lui faire entrer dans la tête que je suis mauvaise. Mais écoutez-moi bien, je ne laisserais rien ni personne se mettre en lui et moi. Pas même vous. Pas même ma famille. Et si vous avez un problème avec ça, eh bien allez vous faire voir. Les parents n'ont pas à décider de la vie de leurs enfants. Encore moins si ces derniers ont vingt-six ans. Donc maintenant, excusez-moi, mais je vais aller appeler ma mère pour confirmer que nous irons chez eux."
Elle quitte le salon et se prépare à monter les escaliers, mais elle se retourne et lui dit:
"Je ne comprends pas ce que vous avez contre moi. Votre femme et vos deux fils m'apprécient. Pourquoi pas vous ? Qu'est-ce que je vous ai fait ?"
Elle ne lui laisse même pas le temps de répondre qu'elle monte déjà les escaliers, me lançant un regard mi-triste, mi-satifait.
Je n'arrive pas à ordonner à mes jambes d'aller la rattraper, j'ai une furieuse envie d'aller éclater mon père.
Je me tourne face à mon père et le fixe. Il est pâle comme un spectre et son regard semble perdu dans le vide, à l'endroit où elle se trouvait.
"Ça t'as suffit ? Demande une voix dure. Mon père tourne la tête vers sa femme qui le regarde d'un air froid.
- Pardon ?
- Est-ce que ça t'as suffit ? Elle s'est défendue, et elle a totalement raison. Est-ce que tu vas la laisser tranquille maintenant ?
- Je fais ce que je veux. Ma mère semble à deux doigts de le gifler mais elle se tourne vers moi en me disant.
- Monte."
Je la regarde puis glisse mon regard sur mon géniteur et acquiesce.
Je monte rapidement les escaliers et tends l'oreille pour entendre la voix de ma douce pianiste. Elle parle avec sa mère, sur haut-parleur.
J'ouvre la porte et vois ma petite-amie assise sur le lit, en pleine discussion avec sa mère. Je m'approche d'elle et elle sourit en me voyant.
"Maman, je te présente Inuyasha !"
Je me mets dans l'angle de vue où je peux voir sa mère et ce qui me frappe est leur ressemblance. Mêmes cheveux, mêmes yeux, pratiquement les mêmes traits de visage.
"Oh ! Bonjour, je suis la maman de Kagome, Aïko Higurashi !
- Enchanté !
- Vous venez quand même demain, n'est-ce pas ?
- Bien sûr ! Hein, Inuyasha ?
- Oui ! De toute façon j'en avais marre d'être ici..." Je murmure.
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La chanson de nos cœurs ~ Tome 2
FanfictionMaintenant que nos deux idiots préférés se sont avoués leurs sentiments et vivent une vie digne d'un conte de fées, qu'est-ce qui pourrait perturber leur quotidien ? Rien, me direz-vous... Pourtant, je n'en suis pas certaine... Et si l'un des deux...