Chapitre 6

89 8 77
                                    

-Deux semaines plus tard-

Rentrés du studio, épuisés par la dure journée de boulot, nous décidons de commander à manger, la fatigue a pris le dessus cette fois.

Nous nous entendons sur le canapé, les yeux fermés, seul son retentissant: nos respirations.

Je cale la mienne sur celle de mon ex-manager. Un sourire étire mes lèvres pour aucune raison.

Mes pensées dérivent au lointain, m'entraînant avec elles, mon esprit quitte mon corps et s'envole.

Une pensée traverse mon esprit. C'est une question assez absurde mais dont j'aimerais connaître la réponse: "Quel est mon genre de femme ?"

Je ricane et me dis, qu'auparavant, j'en voulais une douce, calme, gentille et docile. Quel hasard ! Celle que j'aime par dessus tout est le parfait inverse de cette femme avec laquelle que je m'imaginais !

Elle n'est pas docile, parfois (très rarement) c'est même elle qui me domine... Enfin, elle me remet plutôt à ma place. Elle n'est pas douce aux premiers abords... Mais peut très bien l'être ! Enfin, ça dépend des moments... Gentille ? Elle peut l'être ! Mais tout autant être une vipère... Et calme ? Je ne dirais pas qu'elle fonce tête baissée dans le tas, mais pas non plus qu'elle calcule tout, toutes les possibilités.

Mais donc, quel genre de femme est Kagome ? Quel genre de femme m'attire ?

Hum...

La réponse me semble pourtant évidente: pourquoi ne m'a-t-elle pas sauté aux yeux ?!

Elle ne peut être classée dans un "genre de femme". Elle est unique dans son genre pour la seule et bonne raison qu'elle est mon double. Elle est exactement comme moi. Seul petit détail: elle est une femme. Elle est donc mon double féminin. Mon moi version féminin.

Voilà la réponse !

Un souffle sucré m'effleure le front, un doigt fin et doux m'ôte une mèche de cheveux qui me couvre les yeux.

"Pourquoi tu souris ?

- Tu sais que je t'aime ?

- C'est impoli de répondre à une question par une autre question, tu le sais ? Je souffle du nez au lieu de rire.

- Mes manières se sont envolées dès le moment où j'ai quitté mon chez-moi. C'est son tour de souffler du nez.

- Je vois ça... Mais oui, je le sais...

- Comment est-ce que tu peux en être sûre ?

- Comment ? Tu me le montres au moins dix fois par jour, voire même plus ! Je pense qu'il faut être aveugle pour ne pas le remarquer..."

J'ouvre les yeux, ses prunelles brunes rencontrent mon regard. Un nouveau sourire étire mes lèvres, les siennes s'arborent du même sourire éclatant.

"T'as toujours pas répondu à ma question. Dit-elle, les yeux curieux.

- Tu peux la répéter ? J'ai mal entendu. Elle rit mais répète sa question:

- Pourquoi tu souris ?

- Parce que je me demandais quel était mon genre de femme.

- Alors ? T'as trouvé la réponse ?

- Ouais. Enfin à moitié.

- Et ?

- J'ai pas de genre spécial, je pense. Mais j'ai trouvé la catégorie dans laquelle tu te ranges.

- Je suis donc comme un bibelot que l'on range dans une étagère, comme une décoration ? Me demande-t-elle, les yeux rieurs.

- Pas vraiment. Mais ma réponse est la suivante: t'es dans la catégorie "mon double féminin"."

Ses yeux s'ouvrent, elle ne s'attendait sûrement pas à cette réponse. Une sourire tremblant se dessine sur son visage, ses yeux semblent se remplir de larmes, pourquoi est-ce que les femmes pleurent tant ? Je ne les comprendrais jamais !

"Tu pleures ?

- Tu penses vraiment ça ? Demande-t-elle, la voix tremblante l'émotion.

- C'est impoli de répondre par à une question par une autre, mais ouais. Pourquoi ?

- Parce que je pensais pas qu'un jour tu me dises quelque chose du genre !"

Je fronce les sourcils, confus. Qu'est-ce que ça veut dire ?

"Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

- Je ne te voyais pas du romantique à ce point !"

Je sens mes joues s'empourprer, moi non plus, je ne m'attendais pas à ça !

"Keh ! Je peux aussi te dire des choses horribles, si je ressemble plus à l'image que tu t'étais fait de moi... Elle pose ses lèvres sur les miennes, affolant mon cœur par la même occasion.

- Ce que je préfère dans un couple, c'est de découvrir des nouvelles facettes de son conjoint, chaque jour qui passe..." Chuchote-t-elle, son souffle effleure mes lèvres.

Je souris.

"Toi aussi, t'es très fleur bleue...

- Un couple de romantiques, comment multiplier les choses niaises ?

- C'est impossible de le faire plus... On sera les plus romantiques...

- Ouais..."

Elle pose sa tête sur le rebord de canapé restant, le regard toujours rivé sur moi. Je me tourne sur le côté, nos nez se frôlent, je suis si proche d'elle que je peux compter un à un chacun de ses nombreux cils recourbés.

Je ferme les yeux, ayant envie de rester entendu ainsi jusqu'à la fin des temps.

Je me sens peu à peu sombrer dans un sommeil léger, j'entends la sonnerie retentir, elle se lève, prend sûrement rapidement notre commande puis revient s'étendre à mes côtés, elle aussi semble avoir envie de ne plus se lever.

-Deux jours plus tard, au studio-

Nous rangeons des montagnes de papiers que la sonnerie retentit. Je lève la tête, mais Sango est plus rapide est se précipite pour ouvrir.

Elle reste bouchée bée et sans voix devant la personne qui se trouve derrière la porte.

"Sango ? Qui est-ce ?" Appelle Kagome.

Aucune réponse.

Je marche vers la porte et comprends l'étonnement de Sango devant la personne qui se trouve devant moi: Kikyo.

PDV Kagome

Je suis Inuyasha de près et le sens se crisper en voyant son ex-manager, le visage rembrunit.

"Qu'est-ce que tu veux ? Demande-t-il sèchement et brusquement.

- Je-

- Tu veux du taff ? C'est non."

Il se prépare à lui claquer la porte au nez, elle l'en empêche et lui rétorque:

"Je ne veux pas te parler à toi mais à elle."

Son regard est dirigé vers moi. Pas Sango, pas Miroku, pas Inuyasha, moi, Kagome.

Nos bouches doivent s'ouvrir en même temps, nous sommes tous ébahis.

J'ai du mal à remettre mon cerveau en marche et à le faire fonctionner correctement mais j'y arrive finalement.

Je serre les dents et la fais entrer.

La chanson de nos cœurs ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant