Chapitre 21

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Je frappe à la porte de son bureau et lui dis:

"Je veux juste te dire quelque chose."

J'attends une réponse quelques secondes entières.

"C'est au sujet de nous deux. Notre relation."

J'entends le verrou de la porte se défaire.

"Merci."

J'entre dans la porte plongée dans l'ombre, seule source de lumière étant l'écran où sont affichés des tableaux excel.

"N'allume pas la lumière, je vais être éblouie.

- Très bien."

Je tatonne dans l'ombre pour trouver une chaise ou un endroit où m'asseoir.

Je m'assois sur ce qui semble être un carton.

"Qu'est-ce que tu voulais me dire ?"

Sa voix est rauque et elle semble ne pas avoir été utilisée depuis quelques jours entiers. Ce qui ne m'étonne pas.

- J'en ai marre de me retrouver seul dans cet appartement, que je te rappelle qu'on a acheté ensemble. J'en ai marre de plus te voir, je sais pas pourquoi tu décides de faire ça, mais tu me fais souffrir."

Je m'attends à une réaction.

Je fixe la silhouette fine couverte de plusieurs couches d'habits. Son visage est caché dans l'ombre.

"J'ai toujours encore des sentiments envers toi et je doute que ça va changer un jour, mais je préfère me retrouver célibataire, pour rechercher une personne que je pourrais voir tous les jours plutôt qu'un ermite.

- Où est-ce que tu veux en venir ? Demande-t-elle, la voix étranglée et un peu tremblante.

- Tu dois faire un choix: soit, tu sors de cette pièce et tu m'expliques ce qui t'arrive et j'essaye de t'aider. Soit tu restes une ermite mais tu te retrouves célibataire."

Voilà, c'est dit.

"Notre avenir est entre tes mains."

Je me lève du siège de fortune fait en carton et j'ajoute:

"C'est tout ce que j'avais à dire."

Je marche vers la porte, passe le pas de la porte mais la voix de la personne que j'estime encore être la femme de ma vie résonne:

"J'ai combien de temps ?

- J'aimerais avoir la réponse aussi vite que possible, histoire de savoir combien de papiers je dois préparer.

- Je peux te poser une question ?

- Tu viens de le faire.

- Je peux t'en poser deux alors ?

- Vas-y.

- Tu me détesteras si je choisis la deuxième option ?

- Peut-être."

Je sors de la chambre ombragée et referme la porte avec un petit claquement.

PDV Kagome

C'est vrai que je n'ai pas pensé à... Au fait que je ne suis pas seule, dans cet appartement.

J'ai été égoïste sur ce point. Très égoïste.

Mais je n'ai aucune idée comment réagir à... La "renaissance" de ce pervers.

J'ai bien sûr bloqué son compte et je l'ai même signalé. Mais, il m'avait prévenue, je savais très bien qu'il se recréerait un compte, juste pour me stalker.

Mais j'ai été idiote de penser qu'en m'enfermant, en coupant tout contact je pourrais m'en sortir. J'ai été idiote parce que je n'ai pensé qu'à moi. Je n'ai pas regardé autour de moi. Je ne me suis pas aperçue qu'en devenant un ermite, je blessais tout le monde autour de moi et plus particulièrement Inuyasha.

Mais il est encore là, pour l'instant.

J'ouvre la porte de mon bureau, la lumière me brûle les rétines pendant deux minutes mais je me ressaisis. J'entends la porte de l'appartement claquer.

Je parcours cet endroit et trouve une note sur la table de bar. Je la lis et elle m'apprend que mon petit-ami est sorti aller acheter encore quelques aliments pour, je cite, "ne pas mourir seul de faim". J'esquisse un sourire.

C'est vraiment le seul qui peut sortir des choses pareilles sur une note pour justifier sa partie au supermarché, juste après m'avoir annoncé qu'il songeait à rompre.

Mais le petit poids dans ma poitrine devient plus léger. Cette blague signifie que je n'ai pas encore détruit notre couple, ainsi que très probablement notre avenir. Autant personnel, que professionnel.

Je laisse cette note sur la table de bar et me glisse sous la douche.

-Dix minutes plus tard-

Je ressors de la douche, les cheveux encore enroulés dans une serviette et me dépêche d'enfiler un pantalon large couleur kaki, ainsi qu'un col roulé bleu marine.

J'empresse de sécher mes cheveux que j'ai rapidement raccourcis d'une vingtaine de centimètres.

C'est pile à ce moment que la porte d'entrée s'ouvre. Je laisse le sèche-cheveux sur le lit et sors de la chambre timidement.

En apercevant de plus près mon petit-ami, je remarque que sous ses yeux sont des nouveaux cernes, que je n'ai encore jamais vus.

Il me fixe et je comprends qu'il attend que je prenne la parole.

"Je suis désolée...

- J'espère bien."

Il range les courses qu'il vient d'acheter et me demande en même temps:

"T'as fais quoi à tes cheveux ?

- Je... Pour aucune raison spécifique, je baisse les yeux vers mes doigts et joue avec eux. Je les ai coupés.

- Pourquoi ?

- Je-

- En fait je m'en fous. Tu t'es pas fait mal au moins ?"

Je relève les yeux.

Cet homme, je l'ai fait souffrir deux semaines. Deux p*tain de semaines. Il m'en veut un peu... Je le sens dans le timbre de sa voix. Mais la seule chose qui semble lui importer, c'est de savoir si je ne me suis pas fait mal avec les ciseaux, en me coupant les cheveux.

Il se retourne et me regarde. Inuyasha laisse le reste des courses et marche vers moi. Il se baisse pour être à ma hauteur. Ses yeux ambrés se plantent dans mon propre regard.

"T'as perdu ta langue ?

- Je...

- J'en déduis que non."

Il se détourne de moi et fait un pas vers le réfrigérateur. Je le retourne vers moi et me jette dans ses bras. Il a besoin de deux petites secondes, sûrement pour décider quelle/s sera/ont sa/ses réaction/s.

Sa première réaction est de m'enlacer à son tour.

"Je suis sincèrement désolée... Je... J'ai... Ma voix se met à trembler. J'ai pas su comment... Comment réagir-

- Chut, j'attends des explications mais d'abord, tu vas manger autre chose que de la glace ou du sucre."

La chanson de nos cœurs ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant