Chapitre 15

810 84 41
                                    


                                                   ROMAN

     Février...

    Alice a enfin décidé de faire les travaux dans la cuisine que Lucas réclamait depuis son arrivée au restaurant. Pour le niveau d'un l'hôtel avec des installations dernier cri, la cuisine avait quelques carences. Nous nous retrouvons avec deux semaines de fermeture et de vacances devant nous. Elles coïncident avec celles des enfants pour carnaval. Alice veut à tout prix partir avec Emy et Milo chez ses parents et insiste pour emmener Alba. Pour une fois que j'ai des vacances avec ma petite, je ne suis pas d'accord pour m'en séparer.

— Tu sais qu'elle adore les animaux Roman ! je sais que tu veux passer du temps avec elle, mais nous ne partons que 5 jours, me dit-elle. Profites-en pour voir un peu plus ton collègue et sortir !

— Alice, ne commence pas !

— Et pourquoi ça ? Tu dois faire ta vie Roman ! avoir un enfant à charge n'empêche rien !

    Je m'installe sur le canapé, la tête contre le dossier. Je suis épuisé.

— Regarde-toi, tu vas te reposer et la semaine prochaine à notre retour, tu en profiteras mieux. Qu'est-ce que tu en dis ?

    Je regarde Alba qui descend l'escalier comme un bolide.

— Alba ! combien de fois dois-je te demander de descendre lentement ?

— Je veux aller voir l'âne et ramasser les œufs avec Emyyy, pleurniche-t-elle en venant s'installer sur mes genoux.

    Elle passe ses petits bras autour de mon cou et commence à m'embrasser partout sur les joues. Mon visage ressemble à un sol mouillé. Entre les trace des larmes de crocodile et les postillons, je suis lavé pour la journée. Voilà comment je me fais avoir. Il faut que ça change.

— Tu veux laisser papa tout seul ? lui demandai-je en prenant mon air le plus triste.

— Non, tu restes avec tonton Lucas !

    Alice me regarde avec un sourire en coin en prenant une gorgée de son café. Je soupire, prends un mouchoir dans la boîte posée sur la table pour essuyer son visage qui ressemble aux chutes du Niagara. Elle est forte Alba !

— D'accord, tu peux y aller. Mais tu sais que tu vas me manquer canaille ?

— Je t'aime beaucoup, beaucoup beaucouuuup, s'exclame-t-elle en déposant un dernier baiser bien baveux sur ma joue avant de se lever comme si de rien n'était et de filer sans demander son reste.

    Et voilà !

    Ce soir je profite du fait que ma petite dorme avec Emy pour faire le ménage à fond. Quand elle peut s'incruster au lit avec quelqu'un, elle en profite. Un silence pesant règne dans la maison. Je me demande comment je vais réagir le jour où elle quittera définitivement le nid. Je commence à nettoyer la cuisine tant qu'elle n'est pas là pour se mettre dans mes pattes. La plupart du temps, je suis obligé de lui mettre un peu de vaisselle propre dans l'évier et de rapprocher une chaise sur laquelle elle s'agenouille. Elle passe un bon moment à laver la vaisselle. Tout est bon pour l'occuper, sauf que mes tasses n'ont plus d'anse. Elles sont restées au fond de l'évier avec les chocs qu'elle leur a fait subir. Elle m'a cassé plusieurs assiettes aussi. Alors j'ai lui ai acheté un set de pique-nique quelle lave et relave sans risquer de se couper les mains.

— Ça avance ce ménage ?

Je sursaute et me retourne.

— Tu m'as fait peur, réponds-je en posant le balai vapeur avec lequel je nettoie les carreaux.

L'Aube de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant