Se libérer de son passé (Terminé)

27.1 Ça déménage, dans les cœurs et dans l'immeuble

Lui

La semaine suivante se déroule si rapidement que je ne la vois pas passer.

Une certaine organisation s'est instaurée tacitement entre Alex et moi, que certains pourraient qualifier de routine. Nous avons passé quasiment toutes nos soirées et nos nuits ensembles, tantôt chez elle, tantôt chez moi, et si c'est ça le train-train ennuyeux décrit pas les gens, eh bien je suis prêt à monter dedans et à ne plus jamais en descendre.

M'endormir en la tenant dans mes bras est une sensation que je n'ai pas envie de quitter.
Elle me fait rire et illumine mes journées, et même si une part d'elle semble encore bien enfouie, je sais que lorsqu'elle se sentira prête, elle me racontera ce qu'elle garde secret, tout comme elle m'a déjà confié certains éléments de sa vie passée.

Les jours défilent et un avenir se profile. J'aimerais prendre quelques congés d'ici le mois prochain. Nous serons à la fin de l'été et je voudrais en profiter pour partir quelques jours avec Alex. N'importe où, tant qu'on est ensemble et heureux.

Ce samedi, elle est partie chez Fabrice pour l'aider à régler certains détails pour son déménagement prévu demain. Benny a été hyper réactif et a de suite validé l'emménagement de l'ami d'Alex avec lui.

Alex était soulagée, sans pour autant pouvoir s'empêcher d'être inquiète de devoir retourner dans l'appartement qu'elle a tant connu pour aider son ami dans ses préparatifs. J'imagine qu'aujourd'hui, ils doivent décider ensemble que faire des affaires de Marc...

Je lui ai proposé de l'accompagner, en guise de soutien, mais sans surprise Alex a refusé. Je me doutais bien qu'elle voudrait faire ça seule, ou du moins uniquement avec Fabrice. Je ne suis pas inquiet. Même si Alex est très secrète, son visage et sa posture lorsqu'elle rentrera en fin de journée ne pourront pas la trahir. Elle excelle peut-être pour cacher son trouble à d'illustres inconnus ou de vagues connaissances, mais plus nous passons de temps ensemble, plus ses barricades deviennent invisibles pour moi et me donnent libre accès à ce qu'elle ressent.

C'est d'ailleurs ce que je constate lorsqu'Alex rentre, la nuit tombée depuis un bon moment déjà.

Je suis tranquillement installé dans mon lit, vêtu uniquement de mon boxer et regardant une série sur mon téléphone en l'attendant.

Elle franchit la porte de ma chambre. Elle semble fatiguée et tendue mais s'efforce de m'adresser un sourire rassurant lorsqu'elle vient s'asseoir à côté de moi.

- Ça a été ? M'enquis-je.

Elle hoche la tête puis se blottit dans mes bras. Je pose mon téléphone et la serre contre moi en lui embrassant le sommet de la tête.

Nous restons un moment enlacés sans rien dire tandis que je lui caresse distraitement le bras.

- Fabrice a réussi à s'arranger avec son propriétaire pour son préavis ? L'interrogé-je.

- Oui. Comme il a accepté de laisser la vaisselle, l'électroménager et quasiment tous les meubles, le propriétaire est d'accord pour le laisser partir sans préavis. Chacun y trouve son compte.

- Il n'a rien gardé ? M'étonné-je.

- Si. Le lit et la commode de sa chambre. Et le babyfoot. Apparemment, il y a de la place sur le balcon de Benny.

- Du coup, tout est prêt pour demain ? Fabrice aussi ?

- Plus que prêt, répond-elle. Tous ses cartons étaient déjà prêts quand je suis arrivée.

- Qu'est-ce qui vous a pris autant de temps alors ? M'étonné-je.

- Les affaires de Marc, dit-elle, atone.