Se libérer de son passé (Terminé)

8.2 Frère et sœur dans l'adversité

Deux jours plus tard, je sors au parc avec Marc et Enara, celle-ci ayant fortement insisté malgré nos mines septiques pour emmener des raquettes de badminton empruntées au foyer.

" Le badminton c'est super pour se défouler un bon coup" d'après elle.

Arrivés au parc, Enara repère les lieux à la recherche de l'endroit parfait selon elle.

- Ici, dit-elle après quelques minutes de marche.

Nous nous positionnons en triangle et je me sens ridicule avec ma raquette dans les mains. Marc, lui, ne dit rien.

- Bon, allez, on joue !

Marc prend un volant et l'envoie avec force et justesse en plein dans la tête d'Enara.

Celle-ci reste coite, la bouche ouverte et les yeux exhorbités dans une expression digne d'un personnage de Tex Avery.

J'explose de rire et Marc lui sourit d'un air diabolique.

- Oups.

Enara prend un volant et le vise à son tour. Mais elle rate sa cible qui est désormais morte de rire. Rageuse, elle prend tous les volants qu'elle trouve et les lui envoie en rafale tout en se rapprochant de lui. Certains finissent par toucher Marc qui lève les bras en signe de reddition.

- Ok, ok, stop, désolé.

- On peut jouer sérieusement ou tu vas continuer à être con ?

- On peut jouer sérieusement. Par contre pour ta deuxième question, je ne suis pas sûr de pouvoir changer ça.

Enara soupire, reprend sa place et nous continuons à jouer, calmement. Au bout de quelques minutes, Marc se retire et s'allonge dans l'herbe. Avec Enara nous continuons à enchaîner les passes en courant dans tous les sens si bien que je finis en nage et essoufflée.

Je m'affale dans l'herbe à côté de Marc et Enara nous regarde, debout devant nous, les mains sur ses hanches.

- Bande de mauviettes.

Je rigole et mets une main sur mon ventre pour calmer ma respiration. Enara s'assoit à mes pieds et échange un long regard avec Marc.

- Alex, on voulait te parler d'un truc...

Je me redresse, alerte, mais le téléphone d'Enara sonne, la coupant dans son élan. Elle fronce les sourcils en voyant le nom de l'appelant et décroche.

- Oui ? Oh c'est pas vrai ! J'arrive !

Elle raccroche et se lève précipitamment.

- J'avais un appel médiatisé avec ma mère ! J'avais oublié ! Faut que j'y aille, je vous laisse ramener les raquettes. On parlera tout à l'heure.

Et elle part en courant. Je me tourne vers Marc dont le visage est indéchiffrable. Je l'interroge du regard mais il secoue la tête. Mon cœur se serre. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien avoir à me dire ? La raison de leur rendez-vous mystère d'il y a deux jours ? Lorsque je les ai interrogés sur les raisons de leur convocation, ils sont restés très évasifs. Ou peut-être cela a un rapport avec leurs messes basses de ces derniers jours. Plus d'une fois, je les ai surpris dans un coin à chuchoter et à s'arrêter brutalement dès qu'ils s'apercevaient de ma présence.

- Allez, viens, nous aussi on rentre. On attendra qu'Enara finisse son appel.

Je prends les raquettes, Marc les volants et nous nous mettons en route.