Epilogue

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Trois mois plus tard

Elle

Ils sont tous là. Fabrice, Laurent, Tony, Julien, Benny et Claire. Dans le salon de Jonathan qui est désormais le mien depuis quelques jours.

Après huit mois en tant que voisins, nous fêtons aujourd'hui l'évolution de notre relation entourés de nos amis.

J'ai emménagé avec Jonathan il y a une semaine. Sans peur, sans doute, sans crainte.

Lui a repris le travail et même si je ne peux m'empêcher de m'inquiéter de ce qu'il fait de ses journées en tant que pompier, je l'accepte, dans un équilibre plus du tout précaire.

Le bonheur était à ma portée et depuis que je l'ai attrapé, je ne compte plus le lâcher.

Et même si quand je laisse mon regard défiler sur mes proches, j'éprouve toujours un petit pincement au cœur, présent depuis l'absence de Marc, et qui m'accompagnera jusqu'à la fin, je sais que tout ira bien dorénavant.

- Ça va Alex ? Me demande Claire qui s'est approchée de moi.

Je hoche la tête à plusieurs reprises en regardant mon amie.

- Je me sens tellement chanceuse de tous vous avoir auprès de moi, lui dis-je émue tout d'un coup.

Je baisse la tête pour masquer l'émotion qui m'assiège mais la relève presque aussitôt, en paix avec ce que je ressens et que je m'autorise désormais à ne plus cacher.

Claire me regarde avec tendresse avant de me prendre la main.

- C'est normal, Alex. Étant donné la famille pourrie que tu as eu, c'est nous ta famille.

Je la regarde, surprise, car malgré tout ce que nous avons partagé depuis la naissance de notre amitié, je n'ai encore jamais raconté à Claire les éléments de mon passé.

- Comment..., commencé-je avant qu'elle ne me coupe en balayant l'air de sa main.

- Je sais reconnaître des fêlures quand j'en vois, m'explique-t-elle doucement. Ma mère psychologue y est pour beaucoup, ajoute-t-elle d'un rire forcé.

Je hoche la tête à plusieurs reprises puis la serre dans mes bras.

- Promis, un jour je te raconterai tout, lui glissé-je en l'étreignant.

- Peu importe.

Nous restons quelques secondes enlacées avant qu'elle parte discuter avec d'autres invités.

Je la regarde s'intégrer parfaitement au reste du groupe quand Jonathan arrive derrière moi et m'enlace tendrement avant de poser ses lèvres au creux de mon cou.

- Je dois être jaloux ?

- Toi non. Fabrice peut-être, répliqué-je.

Il rit légèrement avant de resserrer ses bras autour de ma taille.

- Comment ça se passe entre eux ?

Je regarde mes deux amis, chacun en train de discuter avec d'autres personnes, se tournant le dos à quelques mètres d'écart l'un de l'autre.

Si proches et pourtant si loin

- Les montagnes russes. Encore et toujours.

Jonathan rigole avant de m'embrasser à nouveau sur la joue.

Je me retourne et passe mes bras autour de sa nuque. Nous nous regardons amoureusement pendant quelques secondes, le sourire aux lèvres.

Je l'aime. Il m'aime. Et nous sommes heureux.

Il se meut lentement contre moi sur le rythme de la musique qui nous assourdit.

- Tu te souviens la dernière fois qu'on a dansé ensemble ? Dit-il. De ce que Fabrice a interrompu ?

J'acquiesce et nos sourires se fanent pour être remplacés par des regards brûlants de désir.

Je l'embrasse, avec tant d'ardeur, que je me surprends à regretter que nous ne soyons pas seuls ce soir.

Mais quand sa langue se mêle à notre baiser et qu'il me colle au plus près de son corps, me laissant deviner la naissance de son désir pour moi, Jonathan se recule, me saisit la main et m'entraîne derrière lui.

- Viens, dit-il en allant en direction du balcon.

Je rigole et une fois la porte-fenêtre franchie, le froid me saisit.

Le balcon est désert en cette froide nuit d'hiver et nous nous embrassons en riant, insouciants, comme deux adolescents.

Jonathan me fait reculer vers la cloison installée sur notre balcon, séparant celui-ci en deux parties distinctes mais communicantes, pour nous entraîner à l'abri des regards.

Mais à peine celle-ci franchit, il se stoppe brutalement, le regard sur un point derrière moi avec une expression ahurie.

Je tourne la tête brusquement pour voir ce qui justifie sa réaction et reste interdite devant le spectacle devant moi.

A deux mètres de nous, sans même s'être aperçus de notre arrivée impromptue, Julien et Laurent s'embrassent comme si leurs vies en dépendaient.

- Alex..., me chuchote Jonathan à l'oreille. Tu savais que Laurent était gay ?

- Non, réponds-je sur le même ton, avec la furieuse envie de pouffer.

Laurent qui aime les hommes ? Je réfléchis et revoit mon ami avec ses manières distinguées, son allure toujours impeccable et son physique de mannequin.

Je ne l'ai jamais connu en couple mais comme chacun des membres de notre groupe. Et je ne me suis jamais posée de questions, ses préférences n'ayant aucune importance pour moi.

De plus, il n'a jamais abordé ce sujet. Peut-être que Tony est dans la confidence ? Mais connaissant l'incapacité de celui-ci à garder un secret, cela m'étonnerait.

Mais alors, pourquoi cela est-il secret ? J'espère qu'il ne pense pas que ça changera quelque chose de notre côté.

A moins que ce soit pour lui que ça change quelque chose...

Toujours collée à Jonathan, nous faisons demi-tour silencieusement pour regagner l'appartement, préservant ce moment secret à l'abri des regards pour nos deux amis, retrouvant le reste du groupe qui ignore ce que nous avons surpris.

Mon regard balaye le salon où presque tout le monde est regroupé, mon attention se focalisant sur chacun d'eux à tour de rôle avant de me blottir de nouveau contre Jonathan.

Mes amis, ma famille. Une chose est sûre, je ne risque pas de m'ennuyer avec eux.

On peut toujours courir pour essayer de se libérer de son passé, mais c'est quand on décide de s'arrêter que le futur est à notre portée.

***

FIN

Se libérer de son passé (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant