Se libérer de son passé (Terminé)

27.2 Ça déménage, dans les cœurs et dans l'immeuble

Elle

Je reste sans voix tandis que je regarde Jonathan sortir du salon avec Fabrice à sa suite.

- Waouh, dit Claire en s'éventant exagérément. Trop de testostérone d'un coup pour moi. C'est donc ça ton quotidien ? Demande-t-elle en riant.

Je ne peux m'empêcher de lui retourner un sourire timide en repensant à l'attitude de Jonathan depuis ce matin.

Légèrement possessif et ouvertement jaloux.

Des facettes relativement nouvelles de sa personnalité que je ne connaissais pas. Que je n'ai jamais réellement connu par ailleurs. Et qui me laissent pensive.

Claire me saisit le bras et ses longs cheveux auburn me chatouillent le visage.

- Allô Alex sur la Lune, ici Claire sur Terre ! 

- Oui, excuse-moi. C'est juste que Jonathan c'est montré bizarrement possessif depuis ce matin à chaque fois que l'un des garçons se tenait un peu trop près de moi. C'est étrange. Je crois qu'il est jaloux.

Claire rit bruyamment tandis que je reste perplexe.

- Rien d'étonnant à ça ma belle. C'est ce qu'on ressent quand on tient vraiment à quelqu'un, me répond-elle de son habituel ton espiègle.

- Oui, sûrement. Je ne suis pas habituée.

- Comme pour beaucoup de choses, soupire-t-elle. Bref, allons nous attaquer à la commode de ton charmant ami, dit-elle en me lâchant le bras.

Je lâche mes interrogations pour braquer mon regard au sien.

- Charmant, hein ? Rebondis-je d'un ton neutre.

- Oh arrête ton cinéma, réplique-t-elle en balayant l'air de sa main. J'ai bien vu comment tu te marrais derrière ta main. Tu savais très bien ce que tu faisais en me proposant de venir vous aider.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, la contredis-je en restant stoïque.

- Ne fais pas l'innocente, réplique-t-elle en braquant ses yeux bleus dans les miens, qu'elle plisse, suspicieuse. Qu'est-ce que tu lui as raconté pour qu'il réagisse comme cela ?

- Mais rien, justement ! Il a juste mentionné une fois en passant qu'il adorait les rousses, c'est tout, avoué-je en haussant les épaules.

- Je vois, soupire-t-elle. Encore un de ces mecs avec des fantasmes bizarres sur les rousses ou qui veut savoir si nos poils pubiens sont de la même couleur que nos cheveux.

- Mais non ! Me récrié-je. Fabrice n'est pas du tout ce genre de mec. Aussi déroutant et imprévisible que cela puisse paraître, je crois sincèrement qu'il a été subjugué par ta beauté. Je ne l'ai jamais vu réagir comme ça devant une fille... C'est peut-être un coup de foudre...

Claire me dévisage, perplexe.

- Tu crois au coup de foudre toi ?

- Pas vraiment, reconnais-je en haussant les épaules. Mais sa réaction était parlante. Et inédite. Il avait déjà l'air sous le charme.

- Mouais, répond-elle, dubitative en plissant à nouveau les yeux. C'est tout cet amour qui vous entoure avec Jonathan qui te fait dire n'importe quoi.

- Je ne pense pas qu'on puisse parler d'amour, réfuté-je.

- Alex, j'ai bien vu comment il te regarde, et crois-moi, c'est de l'amour, me contredit-elle très sérieusement.

- Comment peux-tu avancer ça alors que tu l'as vu à peine cinq minutes, répliqué-je en croisant les bras sur ma poitrine en un geste automatique de défense.