Chapitre 22

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• « Décompresser » •

- Qu'est-ce que tu fous dans ma chambre Lubin ?

- Je t'embarque, on sort.

Je ris jaune et il s'assoit sur mon lit, face à moi.

- Ecoute, j'ai ma première épreuve demain midi, je ne sors pas ce soir.

Il m'attrape la main, prend mon sac ainsi que mon badge et me tire hors de la chambre.

- Je ne te laisse pas le choix. J'ai l'autorisation du sélectionneur; il veut que tu décompresses.

Je lui souris pour le remercier. Je râle mais je ne sais pas ce que j'aurais fait sans lui. Il marche légèrement devant moi pour me montrer la route à suivre. Mon regard coule le long de son bras et s'échoue sur nos mains, entrelacées. Ces dernières semaines à vivre chez moi pour m'aider nous ont permis de retrouver les bonnes vielles habitudes et un semblant de complicité. S'il y a quelques mois on m'avait dit qu'on serait de nouveau aussi proche, je n'y aurais pas cru.

On se pose dans un café et on commande à manger. Je suis émerveiller par la ville qui se trouve autour. Il sourit et souligne que pourtant à une époque je ne vivais pas si loin de la ville lumière.

- Je ne l'avais jamais vu autant agitée.

Son sourire est contagieux puisque je me mets moi aussi à sourire.

- Tu as des nouvelles de l'état de ton père ?

Je secoue la tête. Il à fait une rechute peu avant notre départ. Il est à l'hôpital et j'avais au début refusé de partir pour être à ses côtés. Ce dernier à formellement refusé. Il veut me voir sur la télé de l'hôpital monter et gagner. Je suis sûre que s'il nous voyait là, il serait plus qu'heureux. J'avoue qu'être proche de lui comme cela me fait quelque chose. Mais il y a quelque chose qui bloque. Je ne sais pas quoi, mais ça bloque.

- Lola ne va rien dire ?

Il se fige un instant avant de planter ses yeux dans les miens. Le châtain ne répond plus, nous l'avons perdu. Il tente de voir si je suis sérieuse ou non.

- Il n 'y a rien de sérieux entre nous, donc elle n'a pas grand chose à dire.

Il n'y a rien de sérieux, mais il y a bien quelque chose quand même. Il y a toujours eu quelque chose mais je ne pensais pas qu'un jour je l'envirai autant d'avoir quelque chose avec lui. Elle a toujours été proche de lui et dès notre première rencontre elle a senti que je pourrais être un potentiel obstacle à cette relation. Aujourd'hui, ce petit sourire de victoire discret mais bien présent qu'elle me lance à chaque fois me dérange.

Nous mangeons tout en discutant puis nous allons nous balader dans la ville. Nous nous cherchons toutes la soirée. Je le taquine et lui fait de même. Tout semble si naturelle alors qu'il y a quelques jours j'étais tendue au moindre contact. Plusieurs fois il m'a pris la main, et j'avais l'impression d'être l'adolescente d'il n'y a pas si longtemps. Il me lançait ces regards et ces sourires qui m'ont lentement faite tomber amoureuses de lui il y a plusieurs années. Chaque touché faisait naître des centaines de frissons et mes joues s'empourpraient un peu plus à chaque fois.

Alors quand nous nous sommes retrouvés sur un pont face au soleil couchant. Je n'ai pas pu m'empêcher de le supplier de me prendre en photo. J'ai pris plusieurs poses sous ses rires mais également son regard; aussi brûlant que le soleil sur ma peau. J'ai regardé les photos sur mon téléphone et il était juste à côté de moi; à regarder avec moi par dessus mon épaule.

- Je ne suis pas belle dessus, je zoom sur ma tête, regarde comment je souris.

- Il est beau ton sourire, répondit-il simplement.

- Raconte pas de connerie, je ris, et puis regarde là, je ne suis pas jolie.

- Dis pas de connerie. Je te l'ai déjà dit, tu es bombe et tu ne te rends pas compte des regards sur toi. C'est ce qui me rendait le plus fou je pense.

Je le savais déjà, on en avait déjà parlé. Mais qu'il me le dise de nouveau provoqua une vague de souvenir, nos souvenirs.

- Je-

- Ne brise pas ce moment s'il te plaît, chuchote-t-il.

Il me fit doucement pivoter pour que je sois face à lui. Mes yeux ne quittaient pas les siens. J'avais chaud; était-ce à cause de la chaleur de l'été ou à cause de l'effet qu'il me fait ? Je ne sais pas. Il me rapprocha doucement de lui.

- Tu as toujours été la plus belle à mes yeux.

Explosion. C'est le seul mot que je trouve pour décrire ce qu'il se passe à l'intérieur de moi. Comment après tout ce temps, peut-il me faire autant d'effet ?

- Lubin, soufflais-je.

Son regard quitta le mien un instant pour regarder plus bas.

- Je peux ?

- Tu connais déjà la réponse.

Il se penche et me rapproche de lui avant de déposer ses lèvres sur les miennes. Les sensations qu'il me procure m'avait manqué. C'est indescriptible. Il se détache de moi et me jauge du regard pour voir une quelconque réaction. Pour seule réponse je fonds à mon tours mes lèvres sur les siennes. C'est la meilleure soirée de ma vie.

Il finit par me raccompagner jusqu'à ma chambre. Au moment de me laisser, je vois bien qu'il est perdu. Il se contente d'embrasser ma joue et de faire demi-tour pour rejoindre sa chambre. Le voir au bout du couloir réveille mes jambes qui se mettent à sa poursuite. Il se retourne en m'entendant et je me jette dans ses bras. Il me récupère comme il peut et me sourit. Mes jambes autours de lui, mes bras autours de son cou, je l'embrasse.

- Je préfère ça, ajoutais-je.

- Moi aussi Angel, il me repose au sol, Aller va au lit, il faut tout déchirer demain.

Je lui souris et retourne dans ma chambre. J'ai l'impression de le retrouver un peu plus et ce me fait le plus grand bien.

Valentin
Bonne chance pour demain
On pourrait se voir pour parler ?

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