Valentin a emménager chez moi, enfin chez nous désormais, il y a maintenant plus d'un mois. Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi mal. Je ne suis pas bien par rapport à ce qu'il s'est passé avec Lubin; je n'arrive pas à trouver de solution et je ne sais toujours pas si je dois lui dire ou non. De plus, Valentin est encore plus sur mon dos qu'avant. J'ai l'impression qu'il veut contrôler le moindre de mes faits et gestes. Je dois lui montrer qu'il peut me faire confiance mais là je suis à bout. Il n'en ai pas encore à fouiller mon téléphone et heureusement; même s'il a déjà tenter. J'avais envi de le foutre dehors ce soir là. Il était là, sur mon canapé à essayer de déverrouiller mon téléphone. Lorsque je l'ai cramé, il a essayer de me sortir un mensonge mais que j'ai tout de suite cramé puisque son téléphone était sur la table. Sa jalousie devient maladive et cela ne va pas en s'arrangeant.
Je suis en balade quand mon téléphone sonne pour la troisième fois de la journée. Lubin tente de me joindre depuis la dernière fois et je filtre ses appels. Je ne veux pas avoir affaire avec lui. Je dois tourner la page. Au début j'ai pensé que c'était encore cette histoire avec le poulain mais en voyant les SMS qu'il pouvait m'envoyer j'ai vite rayé cette supposition. J'ignore encore cet appel et me reconcentre sur Trésor. Nous sommes en concours ce week-end pour la reprise sur deux jours en préparatoire un mètre; j'y serai aussi avec mes deux chevaux dans la Pro Elite. On part demain donc aujourd'hui je vais une petite balade tranquille pour qu'ils soient tous bien détendu. Je pense surtout à Vivaldi qui est toujours très content de retourner en concours et qui a tendance, encore aujourd'hui, à rapidement me prendre la main.
Mon téléphone vibre une nouvelle fois et cette fois-ci c'est Romane. Je réponds directement.
- Oui?
- Meuf, les photos que Manon a posté pour la sellerie, tu les as vues?
- Je bosse donc non. Pourquoi?
- Il se pourrait que Valentin pète un cable.
Je la mets en haut-parleur et check le compte instagram de la sellerie. Ces photos auront ma peau.
- Y'a rien, mentais-je.
- Tu te fous de moi?
- Non je te jure je ne vois rien Romane.
- Fais l'innocente, elle souffle, sinon on se voit quand?
- Je suis en concours samedi et dimanche et je pars demain donc je ne sais pas.
- Tu vas où?
- A Fontainebleau.
- Vas-y je viendrai.
On continue de discuter et je raccroche quand j'arrive aux écuries. Je descends et enchaine avec les deux poneys que j'ai toujours au travail. On les fait sauter aujourd'hui pour préparer le concours puisque je vient d'apprendre qu'ils étaient engager sous ma selle. Ils vont faire la préparatoire cent quinze et la Pro 3 cent vingt.
Je commence avec Altesse et je finirai avec Pondi. Pour Altesse je ne me fais pas trop de soucis puisqu'il est beaucoup plus avancé dans le travail que Pondi. Le petit étalon fera sa première un mètre vingt en dehors des préparatoires. Altesse, lui, a fait les épreuve jeunes poneys l'année dernière.
On travaille sur un double oxer, une foulée vertical suivit d'une légère courbe en quatre foulées vertical. On augmente vite la hauteur pour les mettre dans les conditions de dimanche et je m'éclate autant qu'eux. Ils sont aussi disponible l'un que l'autre et je peux varier mon galop comme je veux et demander la foulée que je veux. Je ne les mets pas dans le doutes, au contraire, je cherche le plus possible à les routiner en sortant les meilleurs sauts possible.
Lorsque je rentre chez moi, Valentin m'attend dans le canapé devant les informations. J'arrive l'embrasse et file sous la douche. Je reviens et on se pose dans le canapé pour manger. Mon téléphone vibre et je vois, une nouvelle fois, le nom de Lubin s'afficher. C'est la première fois que j'hésite à lui répondre. Il doit se passer quelque chose pour qu'il insiste autant. Avant que je n'ai le tmesp de prendre une décision, Valentin appuie sur le bouton rouge pour rejeté l'appel. je reste là, à fixer l'écran désormais noir. J'allais le reposer mais l'ancien cavalier poney rappelle.
- Qu'est-ce qu'il te veut lui, demande froidement mon copain.
- Je n'en sais rien.
J'ignore l'appel et finis mon assiette. L'ambiance est pesante dans la pièce et je préfère aller préparer ma valise pour demain.
Lubin J'espère que tu verras ce message On doit parler ce WE
Je reste un instant devant ce message, il ne va jamais me lacher. Je ne réponds pas mais il verra bien que j'ai vu son message. Je ferme ma valide et m'allonge sur le lit sur le dos. Je fixe le plafond et fais des exercices de respirations. J'allais m'endormir quand la porte de la chambre claque un grand coup.
- Tu te fous de ma gueule?
La pression que j'avais réussi à perdre revient au galop en même temps que je me relève pour être face à mon copain.
- De quoi?
- Tu comptes me prendre pour un con combien de temps, s'énerve-t-il un peu plus, tu te le tapes dans mon dos depuis combien de temps?
- Je ne comprends pas Valentin. Tu deviens parano.
Il me colle son téléphone sous le nez au bord de la crise de nerf. La fameuse photo dont Romane me parlait tout à l'heure.
- Je suis vraiment parano ou c'est juste la vérité?
Je ne réponds rien et regarde dans le vide. Je suis au pied du mur. Sa voix reste en fond sonore mais je suis dans une espèce de bulle; perdue dans mes pensées. Je finis par me rendre à l'évidence; il doit savoir.
- Plus d'un mois, murmurais-je.
- Quoi plus d'un mois.
- Ça c'est passé il y a un peu plus d'un mois.
- Putain, souffle-t-il, j'en étais sûr. Tu ne peux pas t'empêcher de faire ta pute. Comme à l'époque hein, il rit amèrement, je suis toujours le second choix et lui le premier.
Je le regarde prendre ses affaires, les mettre dans un sac, enfiler ses chaussures et son manteau avant de me jeter un dernier regard et de claquer la porte d'entrée. Il sait désormais, et je crois que cela a cassé le peu de couple qu'il restait entre nous. C'est bel et bien fini. Comme quoi, déjà à l'époque cela n'avait pas vraiment marché avant même d'essayer, et en essayant cela n'a pas marché non plus.
angelicalabresse
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