Chapitre 20

856 53 4
                                    

• « Faire » •

C'est dans la bonne humeur que je me lève ce matin. Certains sont déjà debout et nous mangeons dehors, au soleil. On prend notre temps pour profiter et aux alentours de dix heures tout le monde est debout. Je fuis le regard de mon coach et cela ne lui échappe pas puisqu'il cherche le miens en permanence.

Je finis par les abandonner puisque malheureusement je dois monter. Aujourd'hui c'est le jour de repos de Vivaldi donc il va profiter de son paddock et je vais pouvoir dégager plus de temps pour les autres parce que sa préparation prend quand même pas mal de temps dans la journée. J'ai du faire monter mes chevaux par d'autres cavaliers parce que même si c'est assez bien organisé pour que je puisse tous les sortir moi-même, avec les cours c'est compliqué.

Je monte sur Trésor et le détends doucement. J'ai prévu de le faire sauté un peu tant qu'il ne fait pas trop chaud parce que même si nous sommes fin avril, il fait vite très chaud. Je n'ai personne de disponible donc je commence à changer d'avis sur la fin de ma séance quand Lubin entre dans la carrière. Il me sourit et commence à me mettre les barres. Il a directement compris. Je lui explique le type de séance que je cherche à faire et il adapte la disposition des barres. Une simple barre de réglage un peu plus proche de l'obstacle que d'habitude pour qu'il vienne frappé sa battue et lever les genoux. Cela va faire travailler son geste qui n'est pas encore fameux.

J'aborde toujours le vertical au trot et nous montons petit à petit les barres. On finit sur un mètre vingt et je le marche bien. Je ne pensais pas qu'on pourrait monté à cette hauteur avec ce type d'exercice tout en restant dans la facilité pour lui, même si cela lui demande des efforts.

Je descends de cheval et enchaine avec Galatée avant de prendre ma pause déjeunée avec tout le monde. Comme ce matin, je continue de fuir le regard de mon coach et me concentre sur la discussion pour ne pas penser au sien qui me sonde constamment.

- Tu partirais quand pour Versailles du coup, m'interroge Sacha.

- Une semaine avant donc aux alentours du 15 juillets.

- Et tu le sens comment ? Genre niveau préparation et tout, me demande Enzo.

Je regarde mes amis un a un avant de répondre honnêtement : je suis anxieuse et en même excitée mais aussi super heureuse. Ils continuent de ma poser des questions pendant tout le repas avant que je ne les abandonne pour retourner monter. Sacha m'accompagne.

- Il s'est de nouveau passé quelque chose avec Lubin ?

- Non, on a discuté hier soir et après il a été tactile; ça m'a juste perturbée.

- En quoi c'est perturbant ?

Il sait très bien la réponse. La relation quand nous étions ados, toutes les péripéties que nous avons pu vivre, et qui ont renforcé ce lien qui existe entre nous, la séparation, les premières fois où l'on s'est revus, la fois où on a couché ensemble et le retour précipité de l'un dans la vie de l'autre n'a pas vraiment arrangé cette situation. De plus, le fait qu'il soit comme cela ici et totalement différent quand Lola est dans les parages est vraiment déstabilisant. Je n'arrive pas à savoir sur quel pied il danse.

- C'est sûr que ça ne doit pas être simple mais pourquoi tu ne lui en parles pas ?

- Parce que nous travaillons ensemble maintenant. Ce n'est plus comme avant. Et puis, pour quoi faire ? Ce n'est pas comme si je voulais retourner avec lui.

- Mens doucement Ange, on sait tout les deux que ce que tu viens de dire est faux.

Je lève les yeux au ciel et il explose de rire.

- Ne fais pas ça. Rien qu'à la façon dont tu parles de Lola ça se comprend.

- Je n'ai jamais pu me l'encadrer.

- Parce qu'il s'est plusieurs fois passé des choses entre elle et Lubin.

Je souffle, vaincue. Mon meilleur ami arbore un sourire victorieux et je le pousse en feignant d'être blessée.

- Sinon, commençais-je après plusieurs secondes de silence, je l'aime bien ta copine.

Il me regarde avec un grand sourire et j'explose de rire. Je le charrie doucement en le traitant de canard et c'est à son tours de feindre d'être blessé. Il m'aide à me mettre à cheval sur Concorde et je vais faire un trotting dans la forêt.

Lorsque je reviens, mes amis s'apprête à rentrer chez eux. Je les prends un à un dans mes bras et ils me promettent d'être à Versailles avec des banderoles en mode fan-club. J'explose de rire et leur souhaite bonne route. Il parte et face à moi, il ne reste que Lubin.

Je lui propose de monté Ti'Tange pendant que monterais Rumcoco et il accepte volontiers. Nous montons ensemble dans la carrière et je lui confie mon cheval à la fin puisque j'enchaîne avec un cours et que ma séance s'est légèrement éternisée.

Je donne mon cours à deux cavalières qui doivent être à peine plus vielles que moi et je les fait travailler sur le même exercice que moi ce matin. Je sens le regard de mon coach sur moi, mais comme si j'avais un léger doute, lorsque je me retourne à la fin de la séance; il est bien là, à me regarder. Il me sourit et m'aide à donner les grains.

- Tu restes là jusqu'au départ pour Versailles du coup ?

- Ouais, si tu m'autorises.

- Bien sûr, en plus mon père est très heureux de te revoir.

- Le père est content que je sois là, mais est-ce que la fille l'est aussi ?

Prise au dépourvu de balbutie tout en cherchant une réponse.

- Ton silence en dit long Angel, annonce-t-il à voix basse avant de me dépasser pour aller dans la salle de bain, en tout cas je suis content d'être ici.

Je le regarde s'éloigner. Encore perdue dans mes pensées suite à ce qu'il vient de me dire. A quoi joue-t-il ?

angelicalabresse

❤️💬↪️angelicalabresse    Nous serons prêts !

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

❤️💬↪️
angelicalabresse    Nous serons prêts !

IRREGULARBEATS

Viser plus hautOù les histoires vivent. Découvrez maintenant