Chapitre 24

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• « S'avouer » •

- Ça a été hier avec Valentin ?

Je me contente de hausser les épaules et de marmonner un vague oui. Ma meilleure amie relève vivement la tête et me fixe. Elle ne me croit pas.

- Tu as pleuré toute la nuit vu tes yeux, donc ne me mens pas.

Je souffle et lui explique ce qu'il s'est passé lors de notre entrevu au café. Elle hoche la tête à chaque information. Elle ne cesse de me regarder alors que moi, plus j'avance dans mon récit, plus mes yeux se baissent vers mes mains. Je finis par les remonter vers les siens et je la sens encore plus perdue.

- Mais si tu le savais déjà, en quoi cela peut te blesser ?

- Je ne sais pas, j'ai eu la vérité dun seul coup, il a été très honnête sur la fin et ça m'a pas mal chamboulée, je ne m'y attendais pas. Je pensais qu'il allait continuer de nier.

- Il n'y a pas que ça, je t'ai vu hier soir tu sais.

Je sens mes joues devenir rouges alors que mes mains deviennent définitivement beaucoup plus intéressantes que mon amie. Je me doute bien quelle arbore un sourire victorieux et joyeux. Je relève les yeux vers elle. Romane me demande alors ce qui me dérange et j'ai bien du mal à lui dire. Ce qui me dérange c'est tout simplement leur relation. Je suis envieuse d'elle et ça m'arrache la bouche de le dire. Je l'ai toujours vu comme quelqu'un qui pourrait prendre la pseudo-place que j'avais auprès de Lubin si je venais à partir, mais je n'aurais jamais pensé que cela se passe réellement.

- Et pourquoi cette relation te dérange tant ?

- Tu le sais très bien Ro.

Elle sourit grandement et feint linnocence.

- Je crois que malgré tout, j'ai encore des sentiments pour lui, avouais-je à voix basse.

Elle s'exclame vivement ce qui fait sursauter mon étalon qui mangeait tranquillement son foin. Je ris, mais cest plus un rire nerveux fasse à la révélation que je viens de lui faire, et que j'ai en quelque sorte faite à moi-même.

- Enfin ! Aller maintenant on se bouge parce que tu vas être en retard.

Elle me pousse rapidement vers la carrière où je rejoins le groupe France. Je cherche Lubin du regard mais lui semble l'éviter. Je fronce les sourcils mais ne cherche pas à comprendre, j'ai d'autres chats à fouetter aujourdhui. Je l'entends soupirer mais je l'ignore. Nous rentrons sur la piste et faisons la reconnaissance en groupe. Je prends toutes les informations pour être au mieux. Lubin complète avec certaines affirmations par rapport à Vivaldi.

Lorsque je me mets à cheval, je comprends directement que Vivaldi est de bonne humeur. Il est l'exact opposé d'hier : totalement à l'écoute de mes demandes, il ne monte pas en pression pour rien et cette fois-ci, il joue vraiment au lieu de contester.

Il l'est aussi le lendemain et je peux vraiment souffler cette fois-ci. Vu la complexité du parcours, s'il avait été comme le premier jour, je n'aurais jamais pu espérer un sans-faute hier et espérer encore un sans-faute tout à l'heure. Cela contraste pas mal avec mon coach qui fait toujours une tête de trois pieds de long. Je n'ai pas chercher à savoir hier mais vu comment il est d'une humeur massacrante aujourd'hui, pire qu'hier et je ne pensais pas cela capable ; la journée va être longue.

Je râle une énième fois quand je l'entends soupirer longuement et me retourne vers lui. Le groupe s'éloigne et je lance un regard à Romane qui se retourne pour lui dire de ne pas s'inquiéter. Elle semble comprendre et continue son chemin.

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