- Angelica et Valentin, s'exclame mon père en ouvrant la porte, comment vous allez?
- Ça va, répond Valentin, et vous?
- Très bien, tout le monde est à la maison je peux qu'être heureux.
- Andréa et Eryne sont déjà là, demandais-je étonnée.
- Oui ils sont arrivés hier.
Je hoche la tête et pose les affaires dans ma chambre. Je sors ensuite vérifier les deux chevaux que j'ai ramené. J'ai un transport à faire pour deux chevaux et mon père m'a proposé de venir dimanche et de les emmener ensuite dans l'écurie qui n'est pas très loin. J'ai directement accepté et Romain n'y a pas vu d'inconvéniant. Toute la petite famille est donc réunis aujourd'hui, ça faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. Je me presse vers le pré de mon poney avec des carottes. Il m'accueille en henissant et je retiens mes larmes. Six mois que je ne l'avais pas vu, c'est si long. Je joue un peu avec lui et il s'éclate autant que moi. Je me retourne en entendant du bruit et je vois mon frère à la porte du paddock. Je lui souris et caresse une dernière fois mon poney avant de sortir et de remettre le jus.
- Ça va toi, me demande mon grand frère en me prenant dans ses bras.
- Oui, il m'avait manqué.
- Tu pourrais le ramener avec toi.
- Quand j'aurais plus de temps.
On fait un tours des écuries tous les deux et je vois bien qu'une question lui brûle les lèvres. Je me doute du sujet et je ne sais pas vraiment si je veux qu'on en parle.
- Ange, je veux juste savoir comment tu te sens avec ces pseudo-retrouvailles.
- Perdue, je veux absolument couper les ponts avec lui mais regarde l'autre il se pointe aux écuries pour acheter un cheval.
- Il t'a dit qu'il ne savait pas que tu bosses avec Romain.
- Je ne sais pas si je dois le croire, il m'a déjà assez menti pour que je remette en doute toutes ses paroles.
- Et Valentin, il est comment par rapport à ça?
- Il ne dit pas grand chose, mais il ne faut pas que ces deux là se croisent.
- Il est flippé que tu retournes avec Lubin, et c'est plutôt compréhensible. Y'a toujours eu un truc spécial entre vous deux, même avant votre couple.
Je baisse la tête et regarde mes pieds, il a raison. La relation coach/cavalière nous avait déjà beaucoup rapprochés. Je lui faisais confiance aveuglement et encore plus quand notre relation a évolué, on était fusionnels, si fusionels qu'on en a beaucoup souffert tout les deux. De mon côté, et mlagré moi, ça me fait toujours un peu souffrir.
- On a bien vu à Fontainebleau quand vous vous êtes revus. En un regard il a compris et il a repris son rôle de coach sur la Pro Elite avec Concorde.
Je ne trouve rien à répondre pendant plusieurs minutes. Nous marchons en silence mais mon cerveau turbine. J'arrive à une seule et même conclusion à chaque fois :
- J'ai peur. J'aime Valentin, il a déjà beaucoup souffert lorsque nous étions ados; je ne veux pas lui refaire de mal. Je, je cherche mes mots, Je pensais avoir tourné la page, et c'est le cas; mais ce truc qui reste entre nous me fait peur.
Il hoche silencieusement la tête et me pose la même question depuis toujours quand je suis rendue à ce stade de reflexion : qu'en pense Sacha. Je me contente de souffler et de répondre qu'il est comme à son habitude : dans le silence le plus total.
- Et puis Valentin commence à me parler d'emménager ensemble.
- Je vois, il rit, toi qui a peur de l'engagement j'imagine la panique.
- Après la maison ça va être quoi? Les gosses? Le chien? Le mariage? Je veux pas toi ça maintenant, j'ai même pas encore vingt ans.
- Tu lui as dit?
- Plus ou moins...
- Soit clair avec lui maintenant, avant qu'il ne se fasse trop d'espoir.
Nous aidons notre père à mettre la table et je vais chercher Valentin et Eryne. Nous descndons et nous installons tous à table. Mon père lance la discussion en demandant des nouvelles du groupe et il pose des questions à Andréa sur ce début d'année. Il veut être chirurgien donc il n'a pas encore fini ses études. Je l'admire de faire des études aussi longues. Ensuite c'est au tours d'Eryne qui annonce qu'elle travail désormais avec Margaux dans sa sellerie. C'est elle qui va gérer tous les réseaux de la marque. Valentin annonce sa promotion et tout le monde est content pour lui. Quand vient mon tours, je ne sais pas quoi dire.
- Trésor m'épate de jour en jour. J'ai un vrai crack sous ma selle mais je ne suis pas la seule à l'avoir remarqué, on a pas mal d'offre d'achat que Romain refuse pour l'instant.
- Il va vouloir te le vendre s'il veut vraiment s'en débarasser, me coupe mon père.
- J'en sais rien, je n'y suis pas.
- Du coup ça te plairait de l'acheter.
- Bien sûr, j'ai tout fait sur ce cheval, si je peux l'emmener sur les cinq étoiles je le ferais. Ensuite et bien j'ai récupéré deux poneys et je continue de former un six ans. J'ai fait la demande pour la coupe des Nations en octobre aussi.
- C'est super tout ça, commente mon père, et les deux chevaux qu'il y a ici, c'est pour qui.
- Lubin et un de ses cavaliers, essayais-je d'annoncer avec le plus détachement possible.
- Il achète un jeune que tu as formé, demande mon père.
Je hoche la tête et mon frère enchaine sur un autre sujet. On parle de tout et de rien et à la fin du repas mon père me propose de sortir Zéphir sur le plat. J'accepte avec plaisir et file enfilé un pantalon de cheval et je vais le chercher avec Valentin. Il m'aide à le préparer et une fois à cheval, il m'installe des barres au sol pendant que je détends. Je viens plusieurs fois sur le contrats de foulées et propose à mon copain de monter sur mon poney. Il accepte et je lui donne ma bombe. C'était la meilleur idée de ma vie. J'ai ris pendant les dix minutes où il était dessus. Zéphir lui à fait la misère mais il a réussi à faire quelque chose de bien sur la fin. Il descend et lui fait les soins puis on le ramène au paddock. On va prendre une douche et diner avant de se poser dans le lit.
- Tu pars à quelle heure demain?
- Je dois être là-bas à onze heures, je pense partir à neuf heures.
- On partira en même temps.
Je hoche la tête avant de l'embrasser. Il passe au dessus de moi et continue de m'embrasser avant de descendre dans mon cou puis sur ma poitrine.
- Val, on n'est pas seuls.
- Va falloir être discrète alors, répond-il avec un sourire en coin et un clin d'œil.
angelicalabresse
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