- Ne sort pas Epo aujourd'hui, quelqu'un vient l'essayer.
Je hoche la tête et me dirige vers la forêt. Un mois s'est écoulé depuis ce fameux Week-end. Le chevaux qui devait être essayer on tous été achetés et je suis tellement fière de voir que les chevaux que j'ai formé partir. Je suis forcément triste mais ce sentiment de fierté vaut largement tout ce travail. Il ne me reste donc que Trésor pour le moment. Je compte bien le garder encore auprès de moi et mon patron l'a bine compris. Je devais récupérer Epo mais il faut croire qu'il a tapé dans l'oeil de quelqu'un. J'ai récupéré un poney qui devrait faire grand prix vu ses papiers, mais seul l'avenir nous le dira.
Je mets Vivaldi au trot et c'est parti pour une séance de cardio. Il fait frais ce matin car il a plut toute la nuit, j'en donc profite pour faire la séance avant de donner le foin, à la fraîche. Je décide de faire court mais intense pour ne pas prendre trop de temps sur la matiné qui est quand même déjà bien entamée. Je descends et desselle rapidement mon bel alezan avant de le doucher et le mettre au paddock. Je mets ensuite le foin côté propriétaire car je vois que d'autres sont entrain de le faire côté élevage. La maréchale arrive et je lui rentre les chevaux qu'il doit voir. Je les remettrai ensuite au fur et à mesure au pré.
Avant de mangé je me mets à cheval sur le quatre ans pour une séance de saut avec mon coach. Il nous fait travailler sur une ligne et on s'éclate. Ce petit cheval s'articule très bien et on peut monter les barres sans soucis. On finit sur cent vingt et je vais le marcher dans les prés avant de rentrer au box. Je le félicite bien et il a le droit à une carotte et beaucoup de calin. J'ai toujours fonctionné comme ça avec lui. Plus jeune, il a très vite tenté de mordre pour avoir la carotte plus rapidement sauf que quand il a compris que quand il faisait ça, il n'en avait pas; il a vite arrêté. Maintenant il respecte et si je n'en ai pas, car il m'arrive encore d'oublier ou tout simplement de ne pas en donner à chaque séance, il ne bronche pas.
- Tu as fini?
Je sursaute et me retourne rapidement. Je fais peur à Trésor en faisant tomber quelque chose et mon copain se moque de moi en ajoutant que je ne changerais jamais. Je lui tire la langue et range rapidement mes affaires. Je douche Trésor et le remets au pré avec ses potes. Valentin m'aide à rentrer les chevaux qui ont vu le maréchal et ensuite il m'emmène déjeuné. C'est notre rituel une fois par semaine. Je dois juste est revenu pour quatorze heures pour assister à l'essais. On décide de manger sushis aujourd'hui et je me régale. On échange sur plusieurs choses et il m'annonce qu'il va surement être promu au poste de directeur au sein de la société dans laquelle il travaille.
- Je te jure je ne m'y attendais tellement pas mais apparement Thibault a insisté pour que je prenne sa place lorsqu'il partira vraiment à la retraite. En gros jusqu'à Noël il va me former.
- C'est génial Val, m'exclamais-je en prenant sa main, c'est une superbe opportunité.
- Oui, comme ça on pourra s'installer dans une maison.
- Tu veux qu'on s'installe ensemble, demandais-je devenant soudainement nerveuse.
- Bien sûr!
Et voilà, tout mon enthousiasme est redescendu. J'aime Valentin et même si ça fait plus d'un an que nous sommes ensembles, et bien je suis toujours réticente. Je n'aime pas ça, je trouve que ça va trop vite. Il est plus vieux donc forcément il veut se poser mais moi, à peine vingt ans, je ne me sens pas prête. Malheureusement, il a souvent du mal à comprendre mon angoisse. On finit le repas rapidement car je vais être en retard autrement et j'essaie de cacher mon angoisse comme je le peux. Il me dépose aux écuries et retourne travailler. Je m'avance dans la cours et heureusement je ne suis pas en retard. Mon boss m'appelle et commence à m'expliquer plusieurs choses par rapport aux balades du soir que je vais devoir faire demain. Soudain on frappe à la porte et lorsque je me retourne je tombe nez à nez avec lui. Qu'est-ce qu'il fout là bordel?
- Ah Lubin te voilà!
C'est lui qui veut acheter Epo?
- Ouais, excuse-moi, mon cavalier à du retard.
- Ne t'en fait pas, tu n'as cas aller chercher Epo avec Angelica.
Je me raidis lorsqu'il pose son regard se pose sur moi. Un sourire en coin se dessine sur son visage et il me regarde. Il semble surpris mais il tente dissimuler tout ça derrière ce sourire. Je le connais autant qu'il me connait.
Je lui fais un signe de tête pour qu'il me suive et ne pas exploser devant mon patron.
- Qu'est-ce que tu fous là, l'agressais-je presque une fois sur le chemin du pré.
- Mon cavalier vient essayer Epo, ton patron te l'a dit à l'instant.
- Comme par hasard.
- Je t'arrête, je ne savais pas. Lors du concours il n'était jamais avec toi et ton nom n'est mentionné nul part lorsque l'on fait des recherches sur Epo. Je te jure que c'est du pur hasard.
Je lève les yeux au ciel. Il s'arrête et m'attrape le bras. Je me retrouve face à lui, un peu trop proche à mon goût. Il plante ses yeux marrons dans les miens.
- J'aurais directement pris contact avec toi autrement, chuchote-t-il.
Je m'écarte brusquement et continue ma route. On ramène Epo dans le plus grand des silence et le cavalier de Lubin arrive. Il le prépare et je réponds comme je peux à ses questions.
- C'est toi la cavalière que Lubin à coacher jusqu'aux Europe non?
- Oh, je me racle la gorge, ouais.
- Je me disais aussi que ton nom m'étais familier.
Lubin me sourit et je me retiens de lui jeter un regard noir. Le petit se met à cheval dans la carrière et marche le poney en attendant le patron. Je me place sur le bord de la carrière et Lubin me rejoint cinq minutes plus tard. Il me tend une canette de coca zéro en me souriant.
- Si je me souviens bien tu n'aimes pas le classique.
Je ne peux cacher mon sourire cette fois. Il s'en souvient après tout ce temps. J'ouvre ma canette et regarde l'essais. Je sens bien le regard de mon ex sur moi mais j'essais d'y faire abstraction.
- Je savais que tu réussirais dans ce domaine.
Je manque de m'étouffer et tourne vivement ma tête vers lui.
- J'ai bien vu que tu avais déjà ce feeling avec tes jeunes à l'époque.
Je souris doucement en guise de réponse. Je n'ai rien à répondre. Il me pertube et je n'aime absolument pas ça. J'aurais aimé pouvoir l'ignorer et passer au dessus, mais je n'y arrive pas. Il me déstabilise malgré moi, et il en a bien conscience malheureusement.
angelicalabresse
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