Jonathan coupa le moteur du véhicule une fois garé devant la maison. Il sortit et échangea un regard avec sa petite amie qui prit aussitôt sa main dans la sienne, elle hocha la tête et lui fit un petit sourire en tentant de prendre un air rassurant, elle n’était pas sûre de la façon dont les choses allaient se dérouler mais elle était sûre d’une chose : elle allait devoir se montrer forte, pour son petit-ami et sa famille.
Jonathan tourna ensuite son regard vers son petit frère Will, qui n’avait jamais eu la mine aussi blanche de toute sa courte vie, même pas après avoir eu une indigestion ou après son retour de son séjour dans un monde parallèle. C’était pire que tout, il était livide comme s’il venait de voir un fantôme. Mais après réflexion, c’était un peu le cas.
Joyce réussit enfin à ouvrir la porte et laissa entrer tout le monde à l’intérieur, c'était le début du mois de novembre et elle avait déjà froid. Elle n’avait plus la force de marcher, elle était épuisée. Elle n’avait plus la force d’avancer dans la vie désormais, elle voulait juste qu’on la laisse en paix. Elle souhaitait que le sol s’ouvre sous ses pieds et l'engloutisse à tout jamais. Elle ne voulait pas mourir mais elle ne voulait plus faire partie de ce monde, c'en était trop, elle s’était trop battue, désormais elle ne pourrait plus, c’était fini.
Mais soudain Joyce sentit la chaleur d’une petite main dans la sienne qui l’attira doucement à l’intérieur, elle n’avait même pas réalisé qu’elle se trouvait encore dehors, toute seule, dans le froid, devant sa maison. Cette petite main qui ne l’avait pas lâchée depuis les récents évènements. Cette petite main qui avait fait tant de choses : elle avait ouvert un portail, elle l’avait aussi refermé, elle avait été serrée en signe de promesse et elle avait également tenté de repousser la mort il y a peu de temps. Cette petite main qui était dans la sienne, qui la serrait, elle ne devait pas la laisser tomber, pas maintenant, jamais.
Personne ne savait quoi faire, un silence gênant et pesant régnait dans la maison. Hopper s’assit maladroitement sur le canapé et tout le monde se tourna vers Joyce.
- "Je… heu, je vais… je vais faire quelque chose à manger...
Elle s’éloigna aussitôt en baissant la tête pour éviter les regards des autres.
El la rejoignit suivie de près par Nancy.
- Ça va...? Demanda cette dernière en jetant un regard du coin de l'œil à Joyce qui venait de remplir une casserole d’eau, elle était persuadée que cette situation l'avait encore plus traumatisée qu'elle ne le montrait. Sa mine était sombre, les poches sous ses yeux trahissaient son manque de sommeil évident et son regard presque rouge trahissait des quantités de larmes qu'elle niait pourtant avoir versées.
Comme elle ne répondit pas, Nancy s’assit sur une des chaises à côté d’El qui semblait trouver ses mains très intéressantes à observer.
Joyce plaça un couvercle sur la casserole avant de rejoindre les deux filles.
- Je… je ne sais pas… Soupira-t-elle une fois installée.
- C’est normal. Mais nous sommes tous dans le même bateau d’accord, nous allons tous nous soutenir et nous allons faire face à la situation, comme nous savons le faire.
Joyce leva la tête et porta ses yeux jusqu’à ceux de Nancy, elle y vit sa détermination habituelle y refléter, cette jeune femme l'impressionnait et elle était heureuse qu’elle et Jonathan se soient trouvés.
Joyce combattait ses propres larmes ainsi que sa voix qui tremblait, elle était épuisée. Elle voulait juste dormir sans avoir des images violentes et horribles qu’elle n’aurait jamais imaginé défiler comme un film dans sa tête.
- Je ne sais pas si je pourrais cette fois. C’est trop, vraiment trop.
Elle en avait presque oublié la jeune fille silencieuse à côté d’elle quand ses dernières paroles ont franchi ses lèvres, mais c’était trop tard, ce qui était dit était dit.
Nancy soupira avant de poser une main affectueuse sur celle de la femme en face d’elle.
- Joyce… écoute, je comprends mais tu… Tu es la femme la plus forte que j’ai rencontrée dans ma vie. Après tout ce que tu as traversé… Nous allons faire face à ça. Ce n’est qu’une question de temps comme Owe-
- Je sais ce que Owens a dit. Je sais que ça peut durer dix jours comme dix semaines ou dix mois. Je sais tout ça Nancy, et c’est ce qui m’inquiète!...
- Mai-
- Excuse moi, je… je…
- Ce n’est pas grave, nous sommes tous un peu à cran à cause du manque de sommeil.
Si seulement il n’y avait que le manque de sommeil, pensa Joyce.
Nancy se leva quelques secondes plus tard pour aller prendre une douche et Joyce se retrouva seule avec El qui fixait toujours ses mains. Elle tendit alors son bras pour écarter doucement les cheveux de son visage afin de lui permettre de voir les marques sur son cou.
Joyce se rendit alors compte que sa joue était trempée, elle plaça deux doigts sur son menton et le tira doucement vers elle pour l’obliger à la regarder. C’est donc ce qu’El fit, un torrent de larmes silencieuses dévalait ses joues. Joyce ressentit un pincement au cœur en la voyant ainsi.
- Oh chérie… ça va aller...
El renifla tellement fort qu’elle la fit légèrement sursauter.
- Non… Dit-elle d’une petite voix lointaine, ses cordes vocales étant encore abîmées.
- Tu as entendu ce que Nancy a dit? Nous allons faire face à ça, je te promets de tout faire pour… ramener... notre Hopper le plus vite possible, tu m’entends?
Elle avait choisi ses mots avec précautions. El regarda au loin le temps de ravaler quelques larmes puis reposa son regard sur cette femme qu’elle considérait comme sa mère.
- Je sais, on ne le laissera pas tomber, je sais.
Joyce hocha la tête en tentant un sourire avant de la prendre dans ses bras et El enfonça sa tête dans le creux de son cou, respirant son odeur familière qui la faisait se sentir un peu mieux. Elle ferma les yeux en soupirant mais les ouvrit aussitôt en poussant un petit cri.
- Qu’est ce que tu as? Demanda Joyce en s’écartant légèrement, ses sourcils à présent froncés.
- Ri...rien. Ce n’est rien.
Joyce plissa ses yeux et plaça ses deux mains sur les joues de sa fille, caressant doucement ses cernes violettes avec ses pouces.
- El, n’aie pas peur de me dire ce que tu ressens, surtout maintenant.
- C’est juste que… quand je… ferme les yeux je le revois… je le revois au-dessus de moi en train de… de… m’étrangler…
Elle avait presque chuchoté et l’information mit un temps à arriver jusque dans le cerveau de Joyce.
- Chérie ce… ce n’était pas vraiment lui… Ils-ils l’ont torturé pour qu’il fasse ça mais ce n’était pas vraiment lui. Il ne ferait jamais ça, tu le sais?
Joyce essuya avec un geste rapide les nouvelles larmes qui coulaient le long des joues d’El.
- Oui… Répondit-elle en détournant le regard.
Son cou se retrouva face à Joyce qui souleva quelques mèches de ses cheveux pour mieux apercevoir les blessures. Elle eut presque un hoquet en remarquant la couleur que sa peau avait prise, c’était presque bleu et Joyce avait du mal à se sortir de la tête l’image des doigts de Hopper autour de son petit cou fragile. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de soupirer.
- Je vais te remettre de la pommade dessus", dit-elle en se levant.
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In the dark VF
FanfictionJoyce se doutait que Hopper ne serait pas le même quand elle franchit la porte de sa cellule pour le revoir pour la première fois depuis quatre mois... quelque chose n'allait pas. C'était ses yeux, et pourtant... Joyce et Hopper s'occupent du trauma...