12. Explanations

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Joyce était restée bien trop longtemps dehors, elle ne sentait plus ses orteils et était prête à parier que ses larmes allaient bientôt finir par se congeler le long de ses joues.

Elle observait les étoiles qui brillaient dans le ciel en se rappelant qu'elle était si petite et impuissante dans ce monde quelques fois. Elle voulait simplement l’aider, elle voulait qu’il se confie à elle. S'il ne faisait pas ça, elle se sentait si inutile… Tellement inutile… Et si Joyce Byers détestait bien une chose, c'était ne pas pouvoir aider les gens qu’elle aimait.

Elle tourna ses yeux au ciel encore une fois pour se changer les idées, penser à autre chose, ne serait-ce que pour deux minutes. Être ailleurs…

Mais elle l'avait frappé. C'était plus fort qu'elle… Quand ces mots sont sortis de sa bouche elle avait juste… craqué. Il n'avait pas le droit de dire ça! Il n'avait pas le droit ne serait-ce que de le penser! Elle avait risqué la vie de son enfant, ses amis et la sienne pour venir le chercher parce que… parce qu'il le fallait, parce qu'elle voulait le revoir et voilà qu'il lui disait en face qu'ils auraient mieux fait de ne rien faire du tout. Qu'ils auraient dû continuer à vivre dans un monde sans le sourire contagieux et les yeux bleus de Jim Hopper. Non, elle n'aurait pas pu et ne pourra jamais vivre dans un monde comme ça.

Les lumières à l'intérieur de la maison étaient éteintes depuis une quinzaine de minutes quand elle décida de finalement rentrer. Elle devrait parler avec lui de tout ça, c'était trop important pour être ignoré, mais demain, pas maintenant. Elle voulait juste dormir en espérant qu'il n'aurait pas un nouveau cauchemar même si c'était rare.

Elle sortit de la salle de bain en pyjama et entra dans la chambre le plus silencieusement possible. Hopper dormait déjà, elle voyait son visage crispé dans le lit tandis qu'il serrait la couette dans ses mains. 

Elle avait l'impression que leur relation était devenue encore plus forte qu'avant, si c'était possible. Elle avait appris comment le calmer lorsqu'elle avait la chance de se réveiller avant qu'il ne se réveille lui-même à cause d'un cauchemar. Elle avait le sommeil léger, il fallait bien que ce soit utile un jour. Ou parfois il se réveillait en tremblant, les yeux grands ouverts, il se croyait de retour là-bas.

On aurait dit un enfant qui se réveillait en plein milieu de la nuit à cause d'un film d'horreur qu'il avait regardé en cachette, sauf que Hopper n'était pas un enfant et lui, il avait vécu le film d'horreur. 

Parfois il suffisait qu'elle caresse son épaule pour lui faire remarquer sa présence, lui faire comprendre qu'elle était là et il reprenait peu à peu un souffle normal. Parfois, il tremblait tellement qu'elle le prenait dans ses bras pour qu'il se calme en faisant des cercles dans son dos avec sa main. Et parfois, ils se tenaient les mains jusqu'à ce qu'il se rendorme, pour qu'il se rende compte qu'elle était là et qu'elle n'allait pas le laisser tomber ou disparaître.

Elle ne l'avait jamais vu comme ça avant, jamais. Mais elle était sûre d'une chose, elle allait l'aider à se reconstruire, et il ira mieux, il ira bien.  

Joyce venait à peine de fermer les yeux quand elle reçut un coup de coude dans le ventre. Elle se tourna vers Hopper en plissant les yeux. Il grimaçait et bougeait dans tous les sens à sa droite.

- "Hop… C'est bon, ce n'est rien, réveille-toi. Dit-elle calmement.

Mais il continuait de bouger dans tous les sens et Joyce vit qu’il commençait à présent à trembler. Elle lui prit alors la main et frotta doucement son épaule avec l’autre pour tenter de le réveiller, et c'est ce qu'il fit.

Il plissa d'abord les yeux en reprenant une respiration plus régulière tandis qu’elle se recouchait lentement à sa place, les yeux rivés sur le plafond au-dessus d'elle.

In the dark VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant