Joyce se réveilla vers sept heures malgré le fait qu'elle ne travaillait pas ce jour-là. Elle avait froid, c'était l'hiver.
Elle se retourna sur le ventre et tourna sa tête à gauche en voulant observer Hopper dormir mais elle rencontra ses yeux grands ouverts qui la fixaient.
- "Bon sang, Hop! Tu m'as fait peur...
- Désolé.
- Tu as dormi au moins?
- Heu... oui... j'ai dormi. Un peu...
Mensonge
Joyce savait qu'il mentait mais ne voulait pas se disputer avec lui à propos de ça aujourd'hui. Alors à la place elle se concentra sur le fait qu'il était là, devant elle et elle lui sourit, un vrai sourire qui montrait la joie qu'elle ressentait de le voir là.
Ils s'observèrent quelques secondes, sans doute plus que nécessaire, sans dire la moindre chose. Ils n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre parfois.
Joyce voulut prendre sa main qui se trouvait proche de son visage mais il sursauta légèrement, apeuré par son toucher. Elle ferma les yeux quand elle pensa aux nombreuses horreurs qu'il avait dû subir là-bas... Même si elle ne pouvait pas comprendre...
Elle ne connaissait même pas la moitié de ce qu'il avait enduré.
Bon sang elle aurait pu éviter tellement de choses, mais elle avait promis de ne pas se blâmer...
- Tu sais que tu n'as jamais été un bon menteur, dit-elle en souriant tristement. Je suis-je suis vraiment... contente que tu sois de nouveau toi-même... Je veux dire, en quelque sorte... Que tu me parles à nouveau, tu vois?
- Je comprends. Et moi aussi.
- Tu sais, ils ne voulaient pas que je te ramène à la maison.
- Qui? Dit-il en fronçant les sourcils.
- Owens et Murray. Ils pensaient que... ça serait une mauvaise idée.
- Peut-être que ça en est une... Peut-être qu'ils ont raison.
- Non! Non, ne dis pas ça. Elle se redressa et s'installa à nouveau le dos appuyé contre le mur. Pourquoi... pourqu-
- Ce que je veux dire c'est que je... je ne sais pas ce dont je suis capable, Joyce. Je suis complètement effrayé à l'idée de de nouveau vous faire du mal que ce soit à El, à toi, à Will ou Jonathan. Je-je vis dans la peur de vivre. Alors oui, peut-être que Owens et Murray avaient raison sur le fait que j'aurais dû rester avec eux à l'hôpital.
- Non, je... non... On en a parlé, Jim. Tu ne feras jamais ça, c'est bon. J'ai confiance en toi, El a confiance en toi, Will a confiance en toi, Jonathan a confiance en toi.
Joyce pensa pendant un instant que peut-être, elle avait fait le mauvais choix que peut-être, il ne voulait pas être ici que peut-être, il ne voulait même plus les voir après tout ce temps.
Quelle imbécile, elle l'avait ramené chez elle sans même savoir ce qu'il en pensait, sans même savoir ce qu'il voulait vraiment. Ça lui avait juste semblé logique, ça semblait être la chose à faire. Elle le voulait près d'elle, elle voulait qu'il soit près de sa fille. Elle voulait l'aider. Elle voulait qu'il se sente entouré, supporté, aimé.
- Peut-être que... peut-être que vous avez confiance en moi mais ce n'est pas le cas pour moi... Je n'ai pas confiance en moi, Joyce. Je... j'ai peur de moi-même, j'ai peur de ne pas me contrôler. Je suis épuisé d'avoir peur mais j'ai juste... j'ai peur.
Il se redressa lui aussi et appuya l'arrière de son crâne contre le mur.
Entendre James Hopper lui parler de ses sentiments de cette façon lui fit relever la tête jusqu'à ses yeux, ils étaient humides. Il avait vraiment peur de lui-même, il était terrifié, il ne dormait pas parce qu'il avait peur de leur faire du mal...? Ses cernes le trahiraient s'il disait le contraire.
Il était distant parce qu'il avait peur de ce qu'il pourrait leur faire, de les blesser d'une quelconque manière...? Mais c'était lui, parce qu'il se souciait d'eux. Joyce sentit sa gorge se serrer à la vue de Hopper qui fixait à présent ses genoux. Elle s'en voulait car elle ne savait pas quoi dire, elle était trop étonnée par cette nouvelle révélation. Elle essaya de faire disparaître la boule invisible se trouvant dans sa gorge pour pouvoir parler.
- Hop, regarde moi.
Il ne bougea pas, il fixait toujours le tissu de son pantalon et le frotta avec ses mains, les déplaçant de haut en bas. Joyce plaça ses doigts sous son menton pour l'obliger à la regarder.
Elle sentit sa barbe de quelques jours lui caresser le bout des doigts et décida d'ignorer la chair de poule sur sa propre nuque. Ce n'était pas le moment d'avoir une discussion sur ses sentiments, du moins pas ceux-là.
Joyce s'arrêta, réalisant soudain qu'elle l'aimait. Elle secoua la tête, ce n'était pas le moment de penser à ça. Ça ne serait peut-être même jamais le moment.
- Joyce, laisse tomber, je... Oublie ce que je viens de dire... C'est bon... Dit-il en détournant le regard une fois de plus.
- Non ce n'est pas bon! Ce n'est pas bon du tout. Tu as le droit d'avoir peur, tu m'entends? Tu as le droit. Moi aussi j'ai peur parfois mais je trouve le moyen de l'affronter, on va trouver ce moyen ensemble. Il faut que tu réapprennes à avoir confiance en toi, ok? Tout ça... c'est du passé. Maintenant il faut que tu réussisses à avancer et tu ne le feras pas seul. C'est pour ça que j'ai voulu te ramener à la maison... je me suis dit que c'est ce que tu voulais, ça me semblait être seulement... la chose à faire. Je veux que tu comprennes que tu n'es pas seul. Tu ne le seras plus jamais, Jim.
- ...Merci..." Dit-il tellement bas que Joyce réussit à peine à l'entendre.
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In the dark VF
FanfictionJoyce se doutait que Hopper ne serait pas le même quand elle franchit la porte de sa cellule pour le revoir pour la première fois depuis quatre mois... quelque chose n'allait pas. C'était ses yeux, et pourtant... Joyce et Hopper s'occupent du trauma...