In the dark VF

2. Always

*flashback*

Joyce ouvrit la porte de sa cellule pour le laisser sortir. Elle sentait son cœur battre de plus en plus fort dans sa poitrine au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient.

Bon sang, elle voulait tellement voir son visage après quatre mois sans lui, ce qui lui avait semblé être une éternité… Elle n’osait même pas penser à combien de temps ça avait semblé être pour lui... Mais la voilà, se tenant devant la porte de sa cellule, se mordant la lèvre pour empêcher ses larmes de joie de couler pour atterrir sur son écharpe qui recouvrait son visage. 

Elle était si impatiente.

Mais il ne se passait rien. 

Elle avait pensé qu'il sortirait en courant, qu'il se jetterait au moins dans ses bras ou dans ceux d'El qui était cachée derrière les trois soldats ainsi que Murray, mais non, Hopper n'avait pas bougé. Il n’y avait aucun signe de vie à l’intérieur de la cellule. Murray s'était alors tourné vers elle en fronçant les sourcils puis lui fit signe de se dépêcher d'entrer pour rejoindre Hopper. 

Joyce pénétra à l'intérieur de la sombre et petite cellule, elle enleva l'écharpe qui cachait son visage pour qu'il puisse la reconnaître. Il faisait froid et elle n'imaginait pas que Hopper puisse avoir vécu là-dedans depuis si longtemps... 

- "Hop…? C'est moi, c'est Joyce, dit-elle en s'approchant doucement de l'ombre assise en face d'elle, sa voix tremblait mais elle était sûre qu’il l’avait entendue, pourtant ses yeux étaient fixés sur le sol sale.

Il avait le crâne rasé, et plus aucune moustache quand il leva finalement son visage vers le sien. Elle s'arrêta, son teint était tellement pâle… ses joues tellement creuses… ses yeux tellement sombres et... rouges, il était drogué…?

Ses yeux d'un bleu profond, ils étaient devant elle et si elle n'avait pas reconnu Hopper jusqu'alors, elle aurait reconnu ses yeux entre mille. 

- Je t'ai déjà dit de partir, murmura-t-il tellement bas qu'elle eut du mal à entendre.

- Qu-quoi...?

Elle regarda derrière, ne sachant pas quoi faire. Elle avait si peur de faire une chose de travers. Murray lui fit un signe de tête encourageant tandis qu'El était toujours derrière lui. Joyce arrivait à lire la peur dans ses yeux et elle imaginait sa bouche ouverte en dessous de son écharpe. Ils ne savaient visiblement pas quoi faire non plus.

- Tu n'es pas réelle! Je sais que c’est dans ma fichue tête, s'écria Hopper ce qui fit sursauter Joyce.

Bon sang ils n'avaient déjà pas beaucoup de temps avant que les gardes ne se rendent compte que quelque chose n'allait pas et débarquent donc ici et voilà qu'il criait. Ils allaient avoir des ennuis s'ils ne partaient pas très vite, lui rappela Murray derrière elle.

- Oh mon dieu, Hopper… si je suis… je suis réelle. Je suis réelle, Jim. 

Hopper la fusilla du regard et se leva d'un bond.

- Tu avais aussi dit ça la dernière fois! Et encore la fois d'avant! Et encore celle d'avant! Dit-il en la pointant du doigt, son bras tremblait.

Joyce écarquilla les yeux. Elle sentit la pièce tourner autour d’elle. Le sol tremblait sous elle ou bien était-ce ses jambes qui tremblaient? Elle cligna des yeux plusieurs fois pour se concentrer, elle ne devait pas s’effondrer maintenant. Mais qu'est ce qui était en train de se passer… Elle se doutait que Hopper ne serait plus le même malgré le fait qu'elle ne voulait pas y croire… Elle n'avait pas perdu espoir mais là, elle devait avouer qu'elle commençait à avoir de plus en plus peur. Et des doutes...

- Je suis… Je suis là, Hopper. Je te jure qu'on est là. 

Elle avança prudemment jusqu'à lui et enroula sa petite main autour de son poignet. Il ouvrit grand ses yeux à son toucher et recula d'un geste brusque comme si elle venait de le brûler, retirant sa main de celle de Joyce qui avait maintenant les yeux brillants. 

Hopper fixait son poignet qu'elle tenait quelques secondes auparavant avec des yeux toujours grands ouverts.

- Tu ne peux pas… Tu ne peux pas faire ça normalement... son visage venait de s'adoucir et ses yeux ne lui lançaient plus d' éclairs. Joy-Joyce…? C'est vraiment toi? C’est réel? Il plissa les yeux avant de se les frotter à l’aide de sa main. 

- Pour de vrai. Je te ramène à la maison. Tu viens? Elle lui tendit sa main tremblante en souriant.

Hopper la regarda comme si elle était un fantôme ou bien qu'elle venait de débarquer d'une autre planète. Il tendit sa main pour prendre la sienne avant de finalement se reculer jusqu'au mur.

- Nan, nan, nan ce n'est pas possible, dit-il en prenant sa tête entre ses mains. Il ferma ensuite les yeux. Ce n'est pas toi. Tu es morte. Laisse-moi s'il te plaît, laisse-moi tranquille. Pourquoi vous faites ça! Pourquoi vous faites ça... 

Cette fois, des larmes coulaient à flot sur le visage de Joyce. Elle ne comprenait vraiment pas ce qui lui arrivait et elle comprenait encore moins ce qu'il disait.

Un cri retentit au loin, suivi d'un bruit de métal. Joyce se tourna à nouveau vers Murray en sursautant. Ils n’entendaient visiblement pas sa discussion avec Hopper.

- Joyce ça craint, dépêche toi de le faire sortir qu'on se casse d'ici vite fait!

Elle vit ensuite El partir, les bras tendus vers les potentiels gardes qui arrivaient et Murray ainsi que les trois soldats américains qui les accompagnaient se placèrent à ses côtés, leurs armes dans les mains.

Joyce essuya ses larmes avec le bout de sa manche et prit une grande inspiration. Elle se rapprocha de Hopper qui était de nouveau assis, ses mains couvrant ses oreilles, elle posa délicatement les siennes dessus pour l'obliger à les retirer.

- Hop… Je te promets que c'est moi. Que je suis réelle. Je ne suis pas... morte du tout et je-je vais te ramener à la maison mais il faut que tu me suives maintenant pour ça.

Ses mains tenaient toujours les siennes et Hopper les fixait en fronçant les sourcils. Il hocha la tête à plusieurs reprises avant de répondre.

- Mais El… elle t'a tuée… je dois bientôt la retrouver. Ils veulent qu'elle me trouve pour que je leur ramène. Je ne comprends pas, Joyce. Aide-moi.

Elle fronça une nouvelle fois les sourcils. Elle aurait le temps de discuter avec lui de ça plus tard mais pour ça ils devaient absolument s'en aller. 

- Tu vois bien que c'est faux… Je suis vraiment là. 

- Oui, dit-il avec des yeux brillants, mais com- 

- Hop, j'ai besoin que tu me fasses confiance pour sortir d'ici tout de suite. Tu dois me suivre immédiatement, d'accord? Est-ce que tu... me fais confiance?  

Hopper se leva et acquiesça. 

- Toujours."