Chapitre 5

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Je me réveillai doucement mais sûrement, comme dirait le proverbe. Mon réveil avait bien sonné et lorsque je décidai enfin de sortir de mon lit, il était précisément 6h07 du matin.

Je descendis déjeuner et remontai ensuite me préparer.

Un peu plus tard, j'entendis mon téléphone sonner à multiples reprises.
J'ai envie de vous dire, bizarre... Qui pourrait m'envoyer des messages si tôt le matin ? Enfin, rectifions, qui pourrait m'envoyer des messages tout court ?

Je bondis sur mon lit et pris mon téléphone à moitié ensevelis sous ma couette.

Il affichait : six messages non lus de
"Dylan"

J'ouvris grands les yeux, la tête me tournant à moitié.

- Et bien, il perd pas le nord celui-là !

Je décidai finalement de les lire.

"Bon. Aujourd'hui, tu n'arrives pas en retard. Enfin, je peux toujours t'amener, sans aucun doute."
"Hey, tu dors encore ?"
"Louise ?!"

Je ne vous en ai pas lu toute l'intégralité. Heureusement. C'était plutôt varié.

Après m'être plaint de Dylan pendant au moins cinq bonnes minutes, je décidai finalement de ne pas rater le bus une seconde fois. Bonne initiative !

Le car arriva quelques temps après et je m'installai a ma place habituelle, c'est à dire : au fond du véhicule.

- Je te dérange pas ?
- Mmh? répondis-je instinctivement.

J'enlevai mes écouteurs et tournai la tête vers la personne qui m'avait adressée la parole.

Agathe.

- Ah, non. Tu peux t'asseoir.
- Non. Enfaite, mes amis sont là bas. C'était seulement pour voir si tu allais bien. Traîner avec Dylan n'est jamais simple.

Elle me lança un sourire gênée. Pour ma part, j'haussai un sourcil, renfonçant mes écouteurs dans mes oreilles.

- C'est comme tu veux.

Elle ne répondit rien et hocha la tête, repartant dans la direction opposée à la mienne : celle où elle se trouvait au départ.

Après être arrivée devant le lycée, je retrouvai mon cher Dylan et ensemble, nous prîmes la direction de notre première heure de cours.

L'heure passa très doucement. Sûrement parce que c'était des mathématiques ? Ou également parce que Dylan n'avait pas arrêté de me raconter sa soirée d'hier soir : comment il avait battu son ami à mario kart ou encore, comment il avait réussit à l'étrangler à moitié en lui montrant une de ses incroyables prises de karaté.

La journée se termina finalement et je sortie de ma dernière heure de cours, accompagnée de mon plus fidèle compagnon.

- Viens, je vais te montrer quelque chose, annonça celui-ci.

Je fronçai les sourcils.

- Tu ne vas pas me montrer une prise de catch j'espère ? répliquais-je.
- Mieux que ça !

Très rassurant...

Il me fit monter les marches du lycée, jusqu'à arriver au dernier étage. Un peu plus loin, au fond d'un couloir qui semblait interminable, se tenait une grande porte habituellement fermée à clés.

- Regarde, m'annonça-t-il. Il suffit de crocheter la serrure dans ce sens, puis dans l'autre et elle s'ouvrira aussi facilement que si elle l'était déjà.
- Et t'a appris où à faire ça ? demandais je, un sourcil levé.
- Ça m'a simplement paru logique, et puis maintenant j'ai l'habitude.
- Parce que tu le fait souvent ?
- Chaque fois que j'ai envie de me changer les idées.

Je l'observai longuement puis haussai les épaules.

- Je vois.

Après quelques essais, il ouvrit la porte.

Celle-ci nous menait sur le toit du lycée.

Basique vous allez me dire... Pourtant c'était beau. C'était même magnifique. Au loin, on pouvait apercevoir des champs à perte de vue et le soleil éclairait tout la surface du vaste paysage.

- C'est superbe, annonçai-je.
- Ça vaut le coup, n'est-ce pas ?
- Carrément.

Je me tournai vers lui.

- Pourquoi ?

Il fronça les sourcils, un petit sourire toujours ancré sur son visage d'ange.

« - Je veux dire, me repris-je. Pourquoi m'as-tu amené ici ?

Il me regarda longuement, son sourire se perdant, puis annonça finalement.

- Oh. Simplement parce que tu es la seule qui soit venue me voir. La seule qui se soit portée volontaire pour sauver mon avenir. Je me trompe ?

Je secouai énergiquement la tête.

Il m'avait dis tout ça d'un air sérieux.
Il regardai au loin. Il avait ce regard vide. Un regard sans émotions.

Et alors je lui demandai.

- Les gens ont réellement peur de
toi ?

J'avais dis cela sur le coup et je regrettais déjà. Contrairement à ce que les autres élèves pensait, Dylan n'était pas violent à mes yeux. J'avais simplement entendue ces rumeurs...

Pourtant il n'avait pas l'air vexé.

- Je suppose, oui. Mais tu sais, les gens m'évitent parce que je suis quelqu'un de très impulsif. Pourtant, la plupart ne m'ont jamais adressés la parole et se contentent simplement du récit des autres pour se faire une idée de ma personne. Au final, ils ne me connaissent pas.

Je le regardai, gênée.

- À vrai dire, je ne te connais pas non plus.
- Peut être, mais tu es là. Tu es avec moi, et seul cela me suffit.

Il tourna la tête vers moi et me sourit.
Il était beau.

FEELINGS [DOB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant