Chapitre 9

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Je me mis à rire nerveusement. Pourquoi ? Pourquoi, plaisanter sur ce sujet ?

Je regardai longuement mon père, cherchant une réponse. Mais il ne dit rien.

- Papa ? demandai-je la voix tremblante.

Il m'observait. Son regard était rempli
de culpabilité.

Il se passe quoi putain ?!

Je détournai enfin les yeux de mon géniteur et les posai sur cette femme.

Nos regards se croisèrent. Le sien me paraissait familier. Et si elle n'avait pas menti ? Était-t-elle réellement
ma mère ?

- Louise, je peux tout expliquer...

Mon père avait parlé.

- Alors c'est vrai ?! m'exclamai-je, au bord des larmes. Elle... Cette femme est ma mère ?! Celle qui m'a abandonnée il y a tant d'années ?!
- Je suis terriblement désolée, laisse moi au moins m'expliquer ! s'écria t-elle.
- Vous, ne m'adressez pas la parole ! répliquai-je la voix saccadée.
- Louise, ne me parles pas comme ça.
- Fermez la !! »

Ma vue commençait à se brouiller, des larmes coulaient abondamment le long de mes joues brûlantes.

Je sentis des mains me pousser légèrement sur le lit afin que je puisse m'allonger complètement. Je me laissai faire, essayant difficilement de me détendre. Épuisée, je ne dis plus rien.

- Tu sais, commença t-elle. Je pensais être prête pour ça, mais j'ai eu tort.

Elle prit une grande inspiration.

- Quand nous t'avons eue, ton père et moi, nous étions les parents les plus heureux du monde. Enfin, jusqu'à que des doutes firent leurs apparitions...

Elle se tourna vers l'intéressé, les mains tremblantes.

- Ton père passait tout son temps dehors tandis que moi, je m'occupais de toi. Seule. Combien de fois me suis-je demandée si il n'avait pas une maîtresse...? Puis un jour, mes doutes se sont confirmés. Je l'ai surpris, dans une terrasse d'un café, pas très loin de notre ancienne maison, embrassant une autre femme. Je fus bouleversée. Le soir, quand j'eue finis ma journée, je préparai lâchement mes affaires et partie loin, très loin. Ce fut seulement lorsque j'arrivai à destination que je me rendis compte de la bêtise que j'avais faite. Je t'avais laissée, toi, mon enfant, seule avec ton père...

Elle s'arrêta un moment et me fixa, ne voulant détacher ses yeux des miens.

- Tu sais, j'étais jeune, continua-t-elle, le regard fuyant. Je ne me rendais pas compte de la situation. J'aurais voulu faire marche arrière, mais la culpabilité me rongeait. Puis un jour, je fis un rêve. Un rêve dans lequel on était tous réunis.
Et ce fut le déclic. J'avais décider de revenir, de vous affronter tous les deux. Peut importe comment, il fallait que tu retrouve la mère que tu n'avais jamais eue. Alors j'ai pris l'avion, direction Los Angeles. J'avais déjà prévenu ton père quelques jours avant. Après vous avoir abandonnée, il m'avait harcelé de messages. Il était tout autant paniqué que moi. J'avais alors repris contact avec lui deux mois plus tard. Je ne pouvais pas vous effacer complètement de ma vie.

Elle hocha énergiquement la tête, essayant de se convaincre de ses propres paroles.

- Lorsqu'il reçu mon message, il ne s'opposa pas ma décision. Il m'expliqua que tu était sortit avec un ami pour toute l'après midi. Ce qui me laissait donc le temps de m'installer. Mais alors que je
me rendais chez ton père et toi, ce jeune homme est apparu soudainement et je n'eue le temps de freiner qu'il était déjà au sol... J'étais tétanisée.

Elle me lança un regard désolé.

- Et c'est là que je t'entendis crier son nom. Lorsque je te vis, mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Tu étais là : ma seule et unique petite fille. Je me suis alors rapidement hissée de la voiture, l'esprit tourmenté. Après m'avoir regardée longuement, tu avais perdue l'équilibre et tu t'étais évanouie brusquement. Les urgences sont arrivées quelques minutes après les avoir appelés. Si tu savais comme j'ai eue peur...

Elle reprit son souffle.

En seulement quelques minutes, je pus enfin savoir ce que j'attendais depuis des années. La raison de pourquoi ma maman était partie.

Je n'avais pas envie de débattre sur le sujet, j'étais bien trop fatiguée pour ça.

Et alors qu'elle attendais une quelconque réponse de ma part, je fermai les yeux et m'endormis quelques secondes après.

*

Lorsque je me réveillai, j'étais seule.
Mon téléphone, posé sur la table de chevet indiquait 8h30.

Je me frottai les yeux, me rappelant les événements de la veille.

Les révélations de ma mère.

Alors mon père l'avait trompé...

Et puis merde !

Je n'avais pas envie de me prendre la tête avec ça. Les explications tomberont comme la vérité est tombée hier : telle une bombe lâchée dans l'océan Atlantique.

Mon unique souhait était de revoir la seule personne capable de me remonter
le moral.

Dylan.

FEELINGS [DOB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant