Chapitre 10

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Quelques jours s'étaient écoulés depuis les événements de l'accident.

Le médecin m'avait finalement fait sortir, me conseillant de prendre soin de moi.

Quand à mon père, nous ne nous parlions plus. Et une nouvelle fois, je n'avais aucunes nouvelles de ma mère.

*

J'étais sur mon lit -la vielle de mon retour au lycée- quand la porte de ma chambre s'ouvrît brusquement.

- Louise ? Je suis désolé de te déranger, mais les parents de Dylan m'ont appelés, m'annonça mon père.

Je me redressai, soudainement intéressée. J'essayai d'oublier nos différents pendant un moment et lui adressai la parole, chose que je n'avais pas faite depuis plusieurs jours.

- Ils ont dis quoi ?!
- Le médecin a annoncé qu'il allait beaucoup mieux. Tu pourras lui rendre visite demain.

Je souris discrètement, sentant mon coeur s'accélérer.

- J'aimerais ne pas aller en cours, annonçai-je sèchement, mon sourire s'effaçant, alors que je revenais doucement à la réalité.
- Louise, tu sais bien que ce n'est pas possible... Certes, les événements que tu as traversés n'ont pas été de tout repos mais il faux que tu retrouve une vie d'adolescente normale...

Je lui lançai un regard noir.

- Peut être, mais en attendant, toute cette merde, ce n'est pas moi qui l'ai causée, répliquai-je.

Il se tut et m'observa, soutenant mon regard. Voyant que je ne lâcherais pas l'affaire, il hocha la tête et partit en refermant la porte.

Je soupirai et m'affalai sur mon lit.
Ma situation familiale s'empirait de plus en plus...

Depuis ses révélations, je n'avais pas revue ma mère une seule fois. À vrai dire, cela m'arrangeai mais mon père lui, paraissait de plus en plus mal. Je ne l'avais pas questionnée à propos de tout ça et je ne savais pas si il avait revu ma génitrice depuis. En fait, je ne savais rien du tout...

Demain, j'allais rendre visite à Dylan.
Je ne savais même pas si j'aurais le courage de le regarder dans les yeux. Après tout, c'était de ma faute tout ça. La faute de mes problèmes...

Mais j'étais heureuse. J'allais enfin avoir l'occasion de lui parler de nouveau et de m'assurer qu'il allait bien.

*

8h00.

Je me réveillai.

Hier soir, je n'avais pas réussi à m'endormir. Tout ces événements ne cessaient de me revenir en mémoire et cela affectait ma vie en général, ce qui me faisait littéralement chier.

Je descendis prendre mon petit déjeuner, sans adresser un seul regard à mon père.

Celui ci -à mon plus grand regret- brisa ce précieux silence.

- Tu compte partir quand ? me demanda t-il.
- Maintenant, répliquai-je froidement.

Oui, je ne pouvais attendre plus longtemps. Je devais le voir, entendre sa voix, son rire... J'avais besoin de lui.

Sans un mot de plus, je remontai dans ma chambre, afin de me préparer rapidement.

Une heure plus tard, je sortie de chez moi, un sac McDonald à la main.

Je comptais déjeuner avec lui.

Et puis, je suppose qu'il devait en avoir marre de la nourriture de l'hôpital, à priori très mauvaise.

Je prie le bus, direction l'hôpital.

Lors de mon trajet, j'aperçue la plage au loin. À vrai dire, je n'y était pas allée depuis que j'avais emménagée ici... Je pourrais emmener Dylan là bas, ça lui plaira sûrement !

Un quart d'heure plus tard, je descendis du bus. Le stress monta en moi.

Lorsque j'arrivai à l'accueil -coup de chance- très peu de personne attendaient. Une infirmière me prit donc en compte rapidement.

Je lui demandai le numéro de la chambre de Dylan.

Alors qu'elle me l'indiquait, une femme et un homme s'avancèrent vers moi.

- Excuse moi, tu es bien Louise n'est ce pas ? me demanda la femme.
- Euh oui. C'est bien moi, répondis-je,
les sourcils froncés.
- Nous sommes les parents de Dylan, ravis de te rencontrer.
- Oh.

Je leur tendis la main, essayant de paraître détendue.

- Moi de même, annonçai-je. Je suis venue voir votre fils. J'espère que ça ne vous dérange pas ?
- Non, évidement que non. Il sera ravi de te voir. Dylan n'a pas arrêté de nous parler de toi !

Je souris, sentant le rouge me monter aux joues.

Puis je réalisai...

- Je suis si désolée ! m'exclamai-je, les larmes au yeux.
- Ne remet pas la faute sur toi.

Je tournai la tête.
Le père de Dylan avait parlé.

- Il va mieux maintenant, c'est le plus important, continua t-il, le regard bienveillant. Allez file, il n'attend plus que toi.

Je les regardai, lui et sa femme.
Ils étaient si gentils...

Je m'essuyai les yeux -les remerciant en même temps- puis tournai les talons et me rendis en direction de la chambre de Dylan.

Arrivée à celle ci, mes mains se mirent à trembler. Je n'arrivais pas à enclencher la poignée de porte tant celle ci me paraissait impossible à atteindre.

Après de innombrables essais, je calmai mon souffle et l'ouvris doucement...

FEELINGS [DOB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant