Chapitre 17

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Deux petites heures après le départ
de Dylan, le moment que je redoutais
tant arriva.

Mon père -se situant au rez-de-chaussée-m'avait appelé afin de m'obliger à descendre, chose que je n'avais absolument pas envie de faire. Je n'avais évidemment pas le choix. Alors, lorsque je me suis enfin décidée à me lever de mon lit et à prendre ces fichus escaliers, je suis tombée nez à nez avec elle : ma génitrice.

Elle m'avait regardé d'un air plus que gênée et avait détourner le regard, par peur de m'affronter. J'avais froncée les sourcils puis m'était diriger vers la cuisine afin d'aller manger quelque chose. Ce n'était pas le moment de faire un crise d'hypoglycémie en sa présence.

Je m'étais ensuite assise, quelques mètres loin de mes parents -une pomme à la main- puis mon père avait prit la parole.

- Écoute Louise, si nous sommes tous les trois réunis ici, c'est pour vous dire que j'en ai assez. J'en ai assez de cette situation qui ne veut pas s'arranger...

Je levai les yeux au ciel puis les posai sur ma mère. Elle regardait le sol et n'avait pas l'air prête à prendre la parole, alors j'annonçai.

- Crois moi, cette situation ne m'arrange pas non plus. Vous... Elle m'a tout expliquée la dernière fois et il n'y a
rien à ajouter d'autre.
- Louise...

Je me retournai vers elle. Elle avait prit la parole pour la première fois de la soirée seulement pour prononcer mon prénom. Je l'ignorai et détournai les yeux afin de finir enfin ma phrase.

- J'ai besoin de temps, c'est tout ce que je demande.

Elle me regarda encore une fois puis hocha la tête et ouvrit la bouche.

- Alors c'est le bon moment pour t'annoncer que je compte
m'installer ici ?

Je m'étouffai à moitié avec ma pomme.

- Je veux dire, continua t-elle, précipitée, pas dans cette maison, évidemment mais simplement dans cette ville... Je ne veux plus être éloignée de vous.

Je ne répondis pas et cherchai le regard de mon père. Il avait déjà l'air au courant. Je soupirai et hochai la tête.

- C'est comme tu veux, dis-je. Tant que tu me laisses tranquille...

Elle hoqueta et mon père me fusilla du regard. Cependant, je ne dis rien et allai m'installer sur le canapé.

- Je peux m'asseoir ? demanda-t-elle un peu plus tard.

Je tournai la tête et soupirai.

- Ouais. Il reste de la place, à priori.

Elle hocha la tête et s'installa à mes côtés.

- Écoute, commença-t-elle. Comme tu l'as déjà dit, l'histoire tu l'a connaît. Je comprend tout à fait que tu nous en veuille, à ton père de te l'avoir caché et à moi de t'avoir laissée tomber, mais tu sais, on fait de notre mieux pour que tout s'arrange...
- De votre mieux ? Alors pourquoi n'avoir pas pris de mes nouvelles plus tôt ?! Ça fait plus d'une semaine que tu es venue me voir à l'hôpital ! m'exclamai-je.

Elle me regarda longuement puis détourna la tête.

- J'avais peur. Peur de découvrir une nouvelle fois ta réaction, peur de devoir t'affronter. Lorsque je t'ai revue pour la première fois à l'hôpital, tu étais fatiguée et n'avais pas assez de force pour réfléchir à tout ça. Je savais qu'on allait de nouveau en discuter, alors j'ai préférée te laisser te reposer et partir. Je ne comptais pas te laisser toute seule une seconde fois, et tu le sais très bien...

Je ne répondis rien, les yeux rivés vers
le sol.

Alors que j'allais enfin détruire le blanc qui s'était installé depuis un moment,
elle décida de reprendre la parole.

- Tu sais, il ne faux pas non plus en vouloir à ton père. Il fait de son mieux chaque jours et puis, même si il m'a trompé avec une autre femme, c'est moi qui suis partie, pas lui.
- Ouais, je sais, répondis-je, blasée.

Elle m'observa une nouvelle fois puis se leva.

- Réfléchis à tout ça. Et puis, si tu as besoin de moi, je suis là, sache le.

Et sur ces mots, elle partit, me laissant seule, noyée dans mes pensées.

*

- Et elle est partie comme ça ?!
- Ouais... annonçai-je, le téléphone
à la main, parlant assez fort pour
que Dylan puisse m'entendre. Au final rien ne s'est vraiment arrangé.

Je m'affalai sur mon lit puis repris.

- Et encore, c'est pas le pire. Elle m'a annoncée qu'elle venait s'installer ici...
- Attends, quoi ?! s'exclama-t-il. Ici, tu veux dire, dans ta maison ?
- Non, non, bien sûr que non. Heureusement d'ailleurs... Elle a simplement décidée qu'elle emménagerait à Los Angeles, parce que, continuai-je,
en imitant sa voix. "Je ne veux plus être loin de vous."

Il ricana puis soupira.

- Ça ne s'arrange pas non plus pour moi...

Je me redressai brusquement et criai-je
à moitié dans le téléphone.

- Attends, t'as eu des nouvelles du lycée ?!

Il y eut un blanc. Je l'entendis se craquer péniblement les mains pour soupirer une nouvelle fois et m'annoncer.

- Oui, c'était prévisible... Ils m'ont viré, Louise. Je suis désolé...

FEELINGS [DOB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant