FEELINGS [DOB]

Chapitre 11

La porte s'ouvrit mais je n'entrai pas.
Mon corps, figé sur place m'empêchait de bouger.

- Il y'a quelqu'un ? demanda le patient de la chambre.

Lorsque j'entendis cette voix, mes membres réagirent aussitôt.

Je fis mon apparition dans la pièce, mon sac toujours à la main.

Quand nos yeux se croisèrent, un mélange de surprise et de soulagement apparut dans ses yeux bruns.

Quand à moi, je me mis à observer son état pendant un long moment. Il avait le teint pâle. Ses cheveux en batailles, d'habitude relevés, tombaient sur son visage fatigué. Son corps, enfouit sous la couette, était étendu de tout son long sur le lit d'hôpital.

À cette vue, un sentiment de culpabilité me souleva l'estomac. Dylan le remarqua et décida alors de briser le silence.

- Je suis heureux de te revoir, dit-il d'une petite voix.

Je ne répondis pas. Je n'osais plus le regarder dans les yeux...

Alors sans réfléchir, je brandis le sac de nourriture et annonçai d'une voix tremblante.

- Tu as faim ?!

Il rit face à ce geste maladroit.

Son rire.

Il m'avait tant manqué...

- Évidement, annonça t-il, une lueur d'amusement dans ses yeux.

Il se décala doucement, me faisant signe de venir m'asseoir à côté de lui. J'obéis et m'avançai vers Dylan, les jambes toujours aussi flageolantes.

- Je t'ai pris ça et ça, annonçai-je, alors que je pointais la nourriture du doigt. Je ne sais pas si ça va suffire. Si ce n'est pas le cas, tu peux toujours prendre ma part. Et si tu n'aimes pas je-
- Louise, c'est parfait, il me coupa la parole. Alors arrête de te prendre la tête, d'accord ?

Je lui souris et hochai la tête.

- Tu as encore mal ? demandai-je alors.
- Ça m'arrive, répondit-il.
- Je suis vraiment désolée Dylan, ça n'aurait jamais dû arriver.
- Ce n'est pas de ta faute. Et puis au moins, tu m'as évitée de nombreuses heures de souffrance scolaire !

Il me fit un clin d'œil.

Évidemment qu'il essayait de détendre l'atmosphère, mais... le voir là, allongé sur un lit d'hôpital, par la faute de ma famille, je ne pouvais pas le supporter...

Après avoir lancé des regards furtifs vers la nourriture -signe qu'il était affamé- je me penchai et lui tendis son burger.

- En tout cas, merci beaucoup d'avoir pensé à moi ! s'exclama t-il les yeux rivés sur son repas. Ça faisait longtemps que je n'en avais pas mangé !

Il releva la tête vers moi et me fit son plus grand sourire.

Voyant que de nombreux silences gênants s'accumulaient de plus en plus, Dylan décida de reprendre la parole.

- Quand je serais remis sur pieds, tu voudras faire quelque chose ? me proposa-t-il.

A ces mots, je repensai aussitôt à la plage. Cette vaste étendue d'eau s'étalant à perte de vue... Il fallait absolument que j'y aille un jour. Et, m'y rendre avec Dylan, serait la meilleure option pour me changer les idées.

- Oui, acquiesçai-je. J'aimerais aller me baigner !

Je baissai les yeux, honteuse de ma soudaine implication.

- Je veux dire, me rectifiai-je. Faire un tour à la plage, histoire de nager un peu.
- Parfait ! me répondit-il vivement. Le médecin m'a dit que je pourrais sortir dans deux jours, le temps de vérifier mon état et-

Il s'était tut alors que mes bras se refermaient sur lui... À force de faire semblant, j'avais craquée. Je me sentais impuissante face à tout cela et le voir dans cet état me rendait encore plus mal que je ne l'étais déjà. J'enfouis alors ma tête au creux de son coup et murmurai faiblement.

- J'ai eue si peur... Je ne veux plus jamais être loin de toi.

À ces mots, il resserra son étreinte et me caressa les cheveux afin de me rassurer.

- Tout va bien, annonça t-il. Ne pense plus à ça, je vais mieux maintenant.

Il s'écarta de moi et me lança un regard remplit de reproche.

- Tu sais très bien que je ne sais pas gérer ce genre de choses... annonça-t-il, détournant les yeux des miens.

Je souris discrètement et m'approchai un peu plus de lui, essayant de calmer mon souffle.

- Enfin, la situation n'est pas catastrophique si ?

Il releva aussitôt la tête.

- Je n'ai jamais dis ça !

Je ne répondis rien et soutins son regard, essayant difficilement de ne pas baisser les yeux vers ses lèvres.

Peine perdue...

Il comprit tout de suite mon indiscrétion et passa une de ses mains sur ma joue, la caressant tendrement. Son visage se rapprochait dangereusement du mien.

- Dylan... murmurai-je.

Je fermai alors les yeux et sentie une forte chaleur s'abattre sur moi. Ses lèvres étaient à présent à quelques millimètres des miennes. Le matelas se souleva, guidant le corps de Dylan vers le mien. Puis, le moment tant attendu arriva. Ses lèvres se plaquèrent brusquement contre les miennes, m'enlevant toutes pensées. Mon ventre se noua tandis que je tentais de ralentir les battements de mon coeur. Le baiser, tendre au départ, s'intensifia. Je passai alors mes mains dans ses cheveux, les emmêlant au passage et lui, glissa les siennes autour de ma taille.

Je n'avais jamais ressentie ça auparavant. À vrai dire, c'était la première fois que j'embrassais un garçon, la première fois que des lèvres inconnues rencontraient les miennes. Et, le fait que Dylan soit l'heureux élu me comblait de bonheur.

À mon plus grand regret, il s'écarta de moi, un sourire au coin des lèvres. Il remit en place ses cheveux et planta ses yeux dans les miens.

- Est ce que tu regrettes ? me questionna-t-il, la respiration saccadée.
- Absolument pas.