Chapitre 2

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9h05.

Je me levai difficilement de mon lit et essayai de reprendre mes esprits.
J'ai toujours eue du mal à me réveiller le matin, alors quand je décidai enfin d'aller prendre mon petit déjeuner, je titubai complètement et mon père se moqua ouvertement de ma démarche...

Super réveil.

Après s'être calmé, il prit la parole.

- Tu veux que je te dépose quelque-part ? Ça t'évitera de te perdre.
- Je ne me perd jamais, dis-je. Tu le sais très bien.

Je repris mon sérieux et finis d'avaler
mes dernières céréales.

- Non, ça ira. Et puis, ne m'attend pas non plus pour manger. Je trouverai quelque chose sur place.
- Bon, ne rentre pas trop tard non plus.
Je n'ai pas envie de récupérer ton corps inerte sur le bord d'une route.
- Merci pour ton pessimisme papa. Ça fait toujours plaisir, répliquai-je sarcastiquement.

Il leva les yeux au ciel et me fit signe de monter, preuve qu'il ne voulait plus me voir ici.

Je remontai donc dans ma chambre -sur les ordres de mon chère père- et me dépêchai de me préparer. J'enfilai un jean accompagné d'un grand pull et me brossai énergiquement les dents.

10h30.

- J'y vais papa, à tout à l'heure ! m'exclamai-je.
- Ouais, fais gaffe aux voitures !

Je pinçai les lèvres puis claquai la porte d'entrée de ma nouvelle maison.

Sortie du domicile, mes chaussures enfilées, je respirai un grand coup. Los Angeles me voilà !

*

Cela devait faire maintenant une petite heure que je marchais. Je décidai alors de regarder ma montre, les yeux plissés en direction de mon engin électronique.

12h19.

Et bien, cette matinée était passée bien plus vite que prévue. Il allait falloir que je trouve quelque chose à manger.

À mesure que j'arpentai les rues de la ville, j'aperçus de nombreux petits restaurants à mon goût. Pourtant, j'avais envie de faire simple alors je me décidai enfin et entrai dans un fast food.

- Bonjour, m'annonçai-je.
- Bonjour mademoiselle, une personne ?
- Oui. S'il vous plaît.

Je m'installai sur une banquette et commandai. Mon plat arriva quelques temps plus tard. Sans attendre une seconde de plus, je me ruai dessus et le dévorai vivement, le sourire aux lèvres.

Je sortis du restaurant et continuai à marcher. Il me fallait digérer impérativement.

Après quelques heures de marche et de repérage, je décidai finalement de rentrer chez moi.

Je m'affalai sur mon lit.

Bon, demain j'irai courir. C'est certain.

À vrai dire, je suis plutôt sportive. Avant, j'étais dans un club d'athlétisme, mais après m'être blessée à la cheville, j'ai dû arrêter. Je cours encore de temps en temps pour m'entretenir mais ce n'est plus du tout comme avant...

La journée passa. Mon quotidien monotone d'adolescente se déroula rapidement. Quand vint le soir, je me couchai lourdement, les membres engourdis par l'ennui.

Le lendemain matin -comme prévu- j'enfilai mes baskets et soufflai un bon coup. Mes jambes se mirent à courir. À mon plus grand soulagement, mon corps, mon esprit et ma respiration suivirent le rythme. Une heure plus tard, j'étais devant chez moi, transpirante de la tête au pied. Rapide non ?

- Tu vas prendre une douche j'espère ? ricana mon père.
- Non, je vais me jeter sur mon lit et l'imprégner de ma puanteur, répondis-je du tac au tac.
- Bon allez file. Et cesse de raconter des âneries. Tu risque d'en devenir un.

J'ouvris grand la bouche, observant mon père satisfait du pic qu'il m'avait lancé.
Je grognai férocement, tapant lourdement des pieds par terre et remontai dans ma chambre, les mains dans les poches de mon sweet et la capuche enfoncé sur mon cuir chevelu.

Je m'affalai sur mon lit, les yeux fermés. Bon, on reporte la douche à plus tard. Sans crier gare, le stress monta doucement à moi. Demain était le jour que je redoutais le plus. Celui qui m'obligera à suivre un de ces quotidiens monotones d'adolescents de mon âge : le rythme scolaire.

Je me frottai les yeux, la fatigue se faisant ressentir puis, n'ayant le choix, je me redressai de mon lit et filai à la douche. Mes membres se détendirent et l'eau brûlante vint balayer mes pensées noires. Après ça, l'adolescente de mon âge dut se résigner aux devoirs et aux révisions. Pas cool.

Mon père m'avait inscrit dans un lycée un peu en dehors de la ville, sur les côtes de Los Angeles. À vrai dire, pas très loin de là où j'habite.

Après avoir fini, je décidai de descendre manger afin d'avoir l'occasion de me coucher de bonne heure. Le lendemain, l'obligation de me hisser hors du lit dès six heures du matin ne me disait rien qui vaille. Avais-je le choix de toute façon ?

22h45.

Je vérifiai mon sac, pianotai sur mon téléphone et me couchai ensuite avec un stress inimaginable.

FEELINGS [DOB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant