Dernier soir de corvées

1.2K 79 18
                                    

Il lui avait laissée toute la semaine pour reprendre ses esprits.

Naruto s'était découvert des trésors de patience envers Hayato, mais plus les jours passaient, plus son désir de voir la femme, et non le garçon, prenait racine en lui. Il avait refusé toutes les sorties de ses amis et n'avait pas le coeur à faire la fête.

Shikamaru, heureusement, avait pris la situation en main de ce côté et le couvrait. Si bien qu'il n'était même pas obligé de se justifier. Même dans le cas contraire, le blond ne l'aurait pas fait. Il était grand et indépendant, pas besoin de donner des explications à qui que ce soit.

Cette semaine passa beaucoup trop rapidement. Depuis ce soir où il avait touché sa joue et promis qu'elle lui ferait confiance, il s'était montré courtois et souriant, enjoué comme à son habitude. Il la ménageait, sûr de la faire fuir si jamais il se faisait plus entreprenant.

Jusqu'à ce soir...

C'était leur dernier soir de corvées en commun. Hayato s'était faite encore plus discrète que d'habitude mais Naruto sentait sa présence, encore plus durement son absence. Elle envahissait ses pensées à toute heure du jour et de la nuit.

Le jour, il pouvait aisément passer de longs moments à la dévisager pendant les cours, sans qu'elle s'en aperçoive. La nuit en revanche...

Ses rêves, dont elle était bien sûr l'héroïne, prenaient invariablement une tournure érotique, le réveillant au milieu de son sommeil, tremblant et trempé de sueur, avec une furieuse envie de la faire sienne. La frustration ainsi engendrée le rendait fou.

Au terme de leur dernière journée de corvée, ils finissaient de nettoyer la classe, et Hayato s'apprêtait à terminer d'accrocher une affiche qui annonçait l'arrivée imminente d'un festival où ils allaient devoir trouver une idée de stand. Elle s'était haussée sur la pointe des pieds pour coller le scotch.

Naruto s'approcha d'elle, conscient de ne plus arriver à se contrôler. Il posa ses grandes mains sur les siennes pour l'aider. Puis il les descendit pour les aplatir sur le mur, entourant la jeune femme qui s'était figée.

- Qu'est-ce que... tu fais ?

Sa voix faiblarde dissimulait mal son trouble. Il sourit.

- Quelque chose que j'aurais dû faire depuis un moment déjà...

Il s'avança et ancra son corps dans le sien avec une fougue mal maîtrisée. Il était excité de sentir les fesses au galbe parfait contre sa virilité dissimulée sous ses vêtements distendus.

- Naruto...

Son prénom fut murmuré d'une manière si intime qu'il perdit le reste de sang-froid qu'il avait bien tenté de conserver malgré tout. Naruto saisit ses hanches et la pressa un peu plus fort contre lui, pour bien lui faire comprendre à quel point il la désirait. Il enfouit son visage dans son cou et inspira vivement son parfum si suave.

Il y déposa ses lèvres dans une caresse langoureuse... Et remonta vers son oreille pour la mordiller avec délice.

- Non...

Hayato tentait vainement de le repousser, la respiration saccadée, mais elle s'y prenait mollement. Naruto délaissa ses hanches et fit remonter ses mains sur sa taille, puis sur sa poitrine bandée, qui laissait malgré tout entrevoir les pointes de ses seins à travers. Elle eut une exclamation de plaisir qui la fit sursauter quand il se mit en devoir de les titiller du bout des ongles.

Avec un tressaillement plus violent, la belle brune se détacha de lui et lui retourna une gifle retentissante. Naruto eut tout juste le temps d'apercevoir son visage déformé par le désir et la fureur qu'elle s'était détournée pour ramasser son sac avant de sortir de la salle comme une furie.

Bon, c'était pile ce qu'il avait voulu éviter. Il ferma les yeux devant le fiasco qu'il avait lui-même créé bêtement en cédant aveuglément à son instinct. Mais le blond ne se laissa pas abattre. Il était temps pour eux de jouer carte sur table.

Se saisissant de son propre sac, il partit à sa poursuite. Hayato était légère et courait vite, l'avait déjà semé. Mais il avait un avantage : il savait où elle habitait.

Naruto ne se pressa pas. Il avait déjà vu la grosse brute partir et savait que la jeune femme ne risquait pas de le croiser, son quartier n'était pas le lieu de prédilection de l'abruti. Alors il marchait tranquillement, empli d'une résolution inébranlable : il aurait ses réponses à ses questions.

Certes, cela compromettrait énormément ses chances de gagner un jour la confiance de sa belle, mais il n'en pouvait plus de cette situation. Il lui fallait éclaircir le mystère Hayato, et c'était ce soir.

--------------------

Arrivé devant son immeuble, il jeta un coup d'œil aux boîtes aux lettres dans l'espoir d'y voir peut-être le prénom de la jeune femme, mais non. C'était le prénom masculin. Une personne entra dans l'immeuble et il put la suivre sans sonner. Il savait à quel étage et devant quelle porte se rendre.

Une fois devant, il toqua. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui ouvre, mais après quelques minutes, elle se montra. Naruto écarquilla les yeux.

Elle ne portait pas sa perruque et dissimulait ses courbes affolantes sous un peignoir en éponge jaune soleil. Quelques secondes s'écoulèrent avant que l'un des deux réagisse.

Hayato tenta de fermer la porte, mais Naruto fut plus rapide. Il poussa d'une main le battant, entra, ferma derrière lui et fondit sur la brune. Il l'enlaça avec passion, impossible à raisonner, et trouva sa bouche pour lui délivrer ce baiser qu'il mourait d'envie de lui donner depuis qu'il savait qu'elle était une femme... non, depuis bien plus longtemps sans oser l'admettre.

Dans un mouvement exalté, Naruto la poussa contre le mur, la prit par les hanches et se pressa ardemment contre elle. Et elle avait apparemment abandonné l'idée de lui résister car elle venait de s'enrouler autour de lui. Il émit un grognement de plaisir, cédant au chant de sa sirène. Elle réussit cependant à détacher sa bouche de la sienne, mais il en profita pour enfouir son visage dans son cou.

- Naruto... Qu'est-ce que tu fous ici ?

Sa voix était tellement sensuelle qu'il faillit ne pas répondre et laisser leurs corps se trouver. Mais un éclair de lucidité le traversa, et il stoppa ses caresses. Après tout, il lui devait bien quelques explications...

Ne m'approche pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant