Fin de parenthèse

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L'été passa à une vitesse hallucinante. Les jeunes gens parcoururent la ville en long en large et en travers. Naruto entraîna Hinata dans les environs qui méritaient le coup d'œil, en plus de leur apporter une certaine intimité qu'ils ne pouvaient pas avoir dans la maison du jeune homme.

Ils restèrent plus longtemps que prévu, ne rentrant à la capitale qu'une semaine avant la rentrée. Hinata avait vraiment apprécié cette parenthèse hors du temps, Naruto également. Kushina et Minato leur firent promettre de revenir très vite, et la rouquine donna discrètement son numéro de portable à Hinata en cas de besoin. La jeune femme en fut très émue.

La réalité reprit ses droits, mais ne changeait pas grand chose à leur quotidien. Ils étaient si heureux ensemble que le blond finit par lui demander de vivre avec lui. Après tout, il connaissait son secret et ne voulait plus qu'ils soient séparés.

La jeune femme se montra un peu réticente. Trop peu sûre d'elle, trop habituée à se débrouiller seule, il lui était difficile de s'abandonner totalement à quelqu'un, peu importait à quel point elle l'aimait. Elle lui demanda donc un délai de réflexion qu'il accepta de lui donner, un peu déçu cependant.

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La rentrée approchait à grands pas...

La fin de ce sublime été resterait gravé dans sa mémoire à tout jamais. Hinata n'avait jamais vécu de moments aussi parfaits et les chérirait toute sa vie durant. Elle avait fait développer les photos qu'ils avaient pris avec leurs portables, et en avait fait encadrer une d'eux deux, en plein dans un champs. Naruto souriait à Hinata, laquelle lui rendait son sourire avec les joues rosées. On pouvait sentir l'amour dans ce couple fusionnel.

Elle avait pris le cadre dans son sac et comptait le lui donner avant qu'ils ne rejoignent l'un ou l'autre appartement. C'était le dernier jour de la semaine de la rentrée...

Le jour de la confrontation...

- Hyuga Hayato.

- Présent.

- Vous viendrez me voir à la fin du cours.

Hinata fronça les sourcils et regarda instinctivement Naruto, qui lui renvoya le même regard interrogateur. Puis elle haussa les épaules et laissa passer la journée, très calmement. Le midi, Naruto dérogea pour la première fois à ses habitudes, l'accompagna sur le toit pour manger avec elle. Ils étaient à l'abri de tout regard un peu trop curieux et se contentèrent de se chauffer sans aller jusqu'au bout.

Les joues rosies au max, la jeune femme regagna sa place, évitant de poser ses yeux sur le blond qui était déjà là. Il lui tardait de le retrouver pour l'aimer encore et encore. L'impatience se faisait insupportable jusqu'à la fin des cours.

Mais elle se souvint des mots d'Iruka-Senseï. Alors elle resta assise à sa place. Naruto avait décidé de faire de même, curieux de cette entrevue imposée à sa belle.

Iruka se dirigea vers la porte de la classe à l'heure dite et l'ouvrit.

- Je vous en prie, entrez.

Un homme distingué aux yeux de lune entra dans la salle. Hinata se leva d'un bond, renversant sa chaise. Iruka quitta la pièce pour les laisser discuter.

- Père ! Que... que faites-vous ici ?

La jeune femme avait blêmi. Naruto était sidéré quelques secondes avant de se lever à son tour pour se positionner derrière elle et la soutenir.

- Hinata, il est temps de cesser tes enfantillages. Je sais ce que tu fais avec ce jeune freluquet.

Elle rougit, les yeux brillants de colère contenue. Le fait qu'il l'appelle par son prénom féminin devant Naruto prouvait qu'il connaissait la nature de leur relation. Et elle se doutait qu'il n'avait pas fait ses recherches tout seul.

- Ce que je fais de mon temps jusqu'à mon diplôme ne vous regarde pas.

C'était bien la première fois qu'Hinata utilisait un tel ton face à son père. Ce dernier serra les dents.

- Hyuga Hiashi, je suis heureux de vous rencontrer. Je m'appelle Uzumaki Nar...

- Je ne vous ai pas permis de m'adresser la parole, insolent.

Hinata inspira vivement, inquiète. Naruto se tendit sous l'insulte.

- J'ai fait annuler le bail de ton appartement. Tu rentres à la demeure Hyuga dès maintenant.

Le cœur de la jeune femme se serra subitement sous la violence de ces paroles. Encore une fois, Hiashi la privait de toute étincelle de bonheur pour maîtriser les moindres aspects de sa vie.

- Pourquoi vous faites ça ? Elle ne vous a rien demandé.

- Naruto !

Le blond se mit devant elle comme pour la protéger de son corps.

- Je suis au regret de vous annoncer que j'aime votre fille et qu'elle m'aime aussi. Je lui ai demandé de vivre avec moi, alors je vous remercie d'avoir fait annuler son bail aussi rapidement.

Le patriarche Hyuga semblait sur le point d'exploser... Puis il inspira à fond et eut un sourire affable. Hinata en fut terrifiée.

- Je vois... Il me semble que vous soyez bien impétueux, jeune homme. Un petit dédommagement vous serait-il appréciable pour passer à autre chose ? Terminer vos études et pouvoir accéder à votre ambition professionnelle sans passer par la case employé... Il me semble que vous devriez pouvoir vous en sortir.

Naruto se figea. Hinata s'affola quand elle le vit se déplacer vers son père pour le choper par le col.

- C'est tout ce que votre fille représente pour vous ? Un chèque ?

- Naruto, ne fais pas ça !

Elle s'interposa entre eux et le blond finit par lâcher son interlocuteur.

- Pourquoi tu le défends ?! Il te pourrit la vie depuis des années !!

- Mais c'est mon père...

La brune sentit son émotion faire affluer les larmes à ses yeux. Naruto détourna les yeux, déçu.

- Alors rentre chez ton père, Hinata. Tu ne sauras jamais te dresser contre lui...

Hinata recula comme s'il l'avait giflée. Son père affichait une mine réjouie.

- Il a raison, Hinata. Rentre au manoir. Je t'attendrais là-bas.

Hiashi se détourna, et partit sans plus s'occuper d'eux. Naruto ne se tourna pas vers elle et fila vers sa place pour attraper son sac et s'enfuir. Hinata était trop choquée par la scène pour réagir sur l'instant. Mais quand le soleil entama sa course vers l'horizon, elle finit par sortir de sa léthargie.

Elle sortit du lycée, l'esprit embrumé par la douleur trop intense. C'était le week-end. Sans réfléchir, elle sortit son portable et appela un numéro qu'elle ne pensait pas joindre aussitôt.

- Allô ?

- Aidez-moi...

Les larmes roulèrent encore sur ses joues froides...

Ne m'approche pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant