Chapitre 5 (2/3)

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Garance

Je regarde la porte de la salle où vient de disparaître Joaquim, perdue dans le maelström d'émotions qu'il a éveillées en moi. Ma première réaction est de vouloir appeler Camille pour tout lui raconter avant de me souvenir de mon mensonge. Je fais glisser sous mes yeux la liste de mes contacts dans mon téléphone quand je vois apparaître le nom d'Anne-So. C'est la seule personne au sein de l'entreprise que je considère comme une amie. Avant de changer d'avis, j'appuie sur l'écran pour l'appeler. Les sonneries défilent, et intérieurement, je suis presque soulagée qu'elle ne réponde pas. Juste avant que je raccroche, j'entends sa voix.

— Garance ? Ça va ? Il y a un problème ? me demande-t-elle, la voix pleine de doutes.

J'ouvre la bouche avant de la refermer plusieurs fois. J'arrive à aligner une phrase au moment où je perçois son inquiétude.

— Je crois que je me suis dans la merde.

Elle demande à son mari Timothée de se taire.

— C'est Joaquim, il t'a fait du mal ? Sa famille ne veut pas que tu restes ? Dis-moi qu'est-ce qu'il y a ? Si tu veux rentrer, on t'aidera à trouver une solution.

Je secoue la tête, avant de me souvenir qu'elle ne peut pas me voir.

— Non, il ne m'a rien fait et sa famille est très gentille.

Je prends une grande respiration avant de lui dire ce que j'ai sur le cœur.

— Ilveutcoucheravecmoi !

— Quoi ? Répète ! Je n'ai rien compris !

Je prends à nouveau sur moi et lui explique plus lentement.

— Il veut coucher avec moi ?

— Joaquim ? s'étrangle-t-elle.

Je soupire.

— Non le père Noël ! Bien sûr que je parle de Joaquim !

— Ah ! souffle-t-elle.

— Quoi ? m'angoissé-je derrière mon téléphone. Qu'est-ce que tu veux dire ?

Je l'entends répéter à Tim notre conversation.

— Je mets le haut-parleur, me dit-elle. Tim se faisait du souci pour toi. En fait, ça ne m'étonne pas, quand tu passes devant lui, ses yeux te suivent. Je me suis demandée s'il s'en rendait compte. On en a discuté avec Tim, en début de semaine après qu'il t'ait proposé et on pensait qu'il allait essayer quelque chose avec toi. Tu lui plais. Mais la plus grande question, c'est : est-ce qu'il te plaît à toi ?

Mes pensées s'égarent vers son torse et nos baisers, je rougis.

— Un peu, avoué-je.

— Un peu ou un peu beaucoup trop ? me taquine Anne-So.

— La deuxième option.

Deux mains qui se frappent à l'autre bout du fil.

— On est tellement content de t'entendre dire ça. Tu étais éteinte depuis ta rupture, voire un peu avant. Ce n'est pas que tu es chiante, mais tu fais moins de blagues pourries. Tu es un peu plus passive quand le chef fait une remarque négative, avant tu montrais ta désapprobation ou tu te plaignais dans le bureau, maintenant tu laisses couler. Ça me fait plaisir de savoir que tu penses à autre chose qu'à ton abruti d'ex. Au fait comment tu sais qu'il veut coucher avec toi ? Il est entré dans ta chambre d'hôtel ou c'est quelque chose dans son comportement qui te fait penser à ça ?

Je soupire et entortille une mèche de cheveux autour de l'un de mes doigts.

— C'est un peu plus compliqué, sa soeur a cru que l'on était en couple et elle nous a mis dans la même chambre. Je me retrouve à jouer à la petite-amie imaginaire de Joaquim.

Invite-moi pour NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant