Chapitre 12 (1/2)

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Garance

Le réveil sur mon téléphone nous tire du sommeil. Je lève l'écran vers mes yeux par réflexe, une notification d'alerte s'affiche. Il ne reste plus que dix pour cent de batterie, cette constatation achève de me réveiller. Je me lève, bouscule Joaquim au passage et cherche dans ma valise mon chargeur ou la batterie externe de secours. La dernière est à plat, quant au premier, il est emmêlé parmi d'autres. Je m'assois en soufflant d'exaspération, Joaquim, debout s'étire et me dit :

— Tu pourras le recharger dans le train, en général, il y a une prise.

Je reste un instant sans réaction.

— Je sais, mais je dois envoyer un message à Camille quand je serai à la gare et pour lui donner l'heure à laquelle mon frère doit venir me récupérer.

— Je te prêterais mon téléphone. Il faut que l'on se dépêche si tu ne veux pas manquer ton train. Avec le départ des touristes, on va avoir du mal à trouver une place de parking.

J'acquiesce et m'habille pendant que Joaquim referme ma valise. Une fois prête, nous nous regardons sans bouger, sans prononcer un mot.

— Je crois qu'il est temps que l'on parte.

Joaquim acquiesce et prend ma valise. Dans le couloir, nous croisons Ricardo et Ana, je profite de l'occasion pour leur faire mes adieux. L'émotion me serre la gorge et la mère de Joaquim me fait promettre de revenir rapidement. Je hoche la tête tout en sachant déjà que je ne pourrais pas réaliser sa demande à l'avenir. Je suis Jo jusqu'au parking, jette un dernier regard à l'hôtel et aux montagnes qui se découpent dans l'aube naissante avant de monter dans la voiture.

Le début du trajet se fait dans un silence un peu tendu. L'un comme l'autre nous savons que notre arrangement prend fin et cela crée un malaise. Joaquim finit par allumer la radio, les informations nationales nous accompagnent jusqu'à la gare. Nous arrivons avec une demi-heure d'avance et nous rejoignons rapidement le quai où est stationné le train. Avant de monter dans le train, nous nous regardons en silence. Mes yeux s'emplissent de larmes, cette semaine a été la plus agréable que j'ai passé de ces dernières années. Nous ouvrons la bouche en même temps pour parler, la circonstance nous fait sourire.

— Joaquim, je tiens à te remercier pour toute cette semaine. J'ai adoré ta famille, tu m'as fait découvrir un endroit magnifique. Moi qui suis habituée à la mer, la montagne me manque déjà. Merci également d'être toi, ça me redonne espoir de constater qu'il y a des hommes biens sur Terre et je comprends pourquoi Léonie semble si pressée de se remettre avec toi. Une fois que l'on te connaît, ça va être difficile de ne pas comparer les autres hommes à toi. Heureusement que tu as quelques défauts.

Ma dernière remarque le fait sourire.

— Ma famille t'a beaucoup appréciée, Gloria m'a déjà demandé quand tu revenais. J'ai aussi passé un excellent moment en ta compagnie et pas que dans notre arrangement, tu es quelqu'un de chaleureux, d'ouvert, d'empathique, peut-être même trop pour la plupart des gens, mais ta bienveillance devrait être plus récompensée.

Je meurs d'envie de l'embrasser et les yeux brillants de Joaquim me laissent penser que je ne suis pas la seule à le vouloir. L'annonce de la SNCF sur le quai m'interrompt dans mes pensées et je prends ma valise pour monter dans le train.

— Tu ne dois pas envie de message à Camille ? me demande Joaquim.

J'acquiesce, prends le téléphone qu'il me tend et envoie le message à ma meilleure amie. Nos doigts se frôlent quand il reprend son appareil. Je regarde le train qui m'attend quand Joaquim prend ma main dans la sienne. Nos regards se croisent, il s'avance vers moi et m'embrasse. Notre baiser est fougueux, rempli de non-dits. Nous nous séparons à regret après une autre annonce de la SNCF.

— Tu m'enverras un message quand tu arriveras ? me demande-t-il.

J'acquiesce et monte dans le train, le cœur lourd. Il me regarde depuis le quai, je lui fais un signe de la main et le train démarre, m'éloignant de lui. Mon voisin s'étale en posant ses affaires ce qui me plaît guère à la personne à côté de moi qui le foudroie du regard, celle qui est sur la place face à la mienne dans le carré ne lève pas les yeux de son livre. Je branche mon téléphone pour le mettre à recharger et m'installe. Une larme coule sur ma joue au moment où je ferme les yeux. Je retiens les autres qui menacent de s'échapper avant de prendre ma tablette graphique et de commencer un dessin représentant l'hôtel des parents de Joaquim au milieu des montagnes.

Les montagnes ont disparu du paysage depuis de longues minutes quand mon téléphone vibre sur le plateau du carré où il recharge. Mes voisins me foudroient du regard, comme si je passais mon temps à les déranger alors que je dois supporter les soupirs de l'une, les reniflements de l'autre et les coups de pied involontaires de la troisième. J'ouvre le message de Joaquim pour admirer la photo de la piste de ski qu'il va descendre. Je ne peux m'empêcher de lui répondre.

"Fais attention aux enfants de moins de dix ans. Ils sont plus vicieux qu'on le croit."

N'apercevant pas les points de suspension, signe qu'il me répondrait rapidement, je reprends mon dessin. Une nouvelle vibration me fait poser ma tablette, j'ignore délibérément mon voisin qui me jette un regard noir tout en mâchant son sandwich le plus salement possible.

"Il n'y a qu'une seule gamine avec moi.", me répond-il en envoyant ensuite un selfie de lui avec Gloria.

Je regarde rapidement les gens qui m'entourent.

"La compagnie est moins agréable de mon côté."

Les points de suspension clignotent sur mon écran, je fixe avec attention l'apparition du prochain message.

"Je n'ai jamais dit que ma sœur et mon frère l'étaient."

Un nouveau message arrive peu de temps après.

"Ne le crois pas. Il tire la tête depuis qu'il est rentré. C'est nous qui en avons marre de lui. On l'a traîné au ski pour ne pas l'entendre ruminer. Gloria"

La révélation de sa sœur me réchauffe, le cœur, un sourire s'étire sur mon visage. La voix du conducteur de train nous informe l'arrivée dans la gare où je dois changer de correspondance. J'envoie un dernier message rapidement pour leur expliquer mon silence à venir et leur souhaite une bonne journée au ski.

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Bonsoir,

Me revoici ! ENFIN !!!! Désolée pour l'attente, mais ce mois a été très compliqué, j'ai eu beaucoup de travail et j'étais complètement épuisée le soir, sans parler de la procrastination venue également dire bonjour. Je reviens avec un début de chapitre très court, le reste risque de l'être également, le temps que j'arrive à me replonger dans l'histoire. Je suis en train de m'organiser un planning pour le mois prochain pour pouvoir faire le camp Nano et avancer davantage sur ce roman voire le finir.

J'espère que ce bout de chapitre, écrit en petits bouts après de grosses journées, vous a plu. Je vais tout faire pour revenir beaucoup plus vite, je ne peux rien promettre, mon travail est en ce moment dépendant de la situation sanitaire du moment vu que j'interviens dans les écoles et centre de loisirs.

Bonne lecture,

Emilie

Invite-moi pour NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant