Chapitre 8 (2/2)

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Garance

Après manger, je fais un détour par notre chambre où Joaquim me regarde me changer pour mettre des vêtements plus chauds.

— Je suis désolé de te laisser comme ça. Je suis une loque aujourd'hui.

— Repose-toi. Je vais profiter de ton absence pour demander à ta sœur tous les défauts que tu essaies de me cacher.

Il rit faiblement.

— Je suis parfait, elle ne trouvera rien à te dire.

— La modestie est décidément ta plus grande qualité, le taquiné-je.

Nous rions avant que le silence retombe entre nous. Jo lutte contre le sommeil, je quitte la chambre pour qu'il puisse se reposer. Gloria m'attend dans le hall de l'hôtel.

— Prête ?

J'acquiesce et elle me prend par le bras avant de m'attirer dehors. Sa foulée est aussi rapide que son flot de paroles, si elle ne me tenait pas aussi fermement, je serais tombée plusieurs fois. Après plusieurs minutes, je décide d'intervenir.

— Peux-tu ralentir, s'il te plait ?

Elle me regarde avec attention et remarque mes joues rouges et ma respiration hâtive.

— Excuse-moi. Je cours toujours partout toute la journée, j'ai pris l'habitude de marcher vite. Je voudrais savoir si ça ne te dérange pas de venir avec moi pour m'aider à trouver une tenue, j'ai un rendez-vous avec quelqu'un que je connais depuis des années et j'aimerais que, pour une fois, il me voit différemment de l'image qu'il peut avoir de moi au quotidien.

— Oh ! Avec plaisir.

Je suis un peu surprise et flattée par sa proposition. À part Camille, aucune autre de mes amies ne m'avaient demandé ça et ma mère râle toujours car je suis incapable de donner un jugement argumenté. Nous montons dans sa voiture et elle nous conduit dans la ville dans la vallée où elle et son frère vivent. Elle coupe le contact et me dit :

— Si on demande quelque chose, j'achète une robe pour le réveillon ou pour le Nouvel An. Je n'ai pas envie d'être au centre des commérages du coin, surtout pour un plan cul. Ne dis pas ça à mon frère, il fera tout capoter.

Elle me semble si sérieuse que je sais que je tiendrais ma langue. Je ne résiste pas néanmoins à lui demander.

— Lequel de tes frères ?

— Les deux. De toute façon, l'un comme l'autre caftera. C'est plus Ricardo à qui il faut que tu évites d'en parler. S'il devait apprendre que j'échange de sextos avec son meilleur pote, le sauveteur en montagne, il risquerait de nous gonfler. Les frères relous, je te jure, c'est la poisse ! Jamais il ne pourrait comprendre que je souhaite seulement coucher avec son pote et non, faire ma vie avec lui.

— Alors pourquoi tu veux qu'il te regarde différemment ?

Elle soupire.

— La dernière fois que l'on s'est vus, on venait de ..., enfin tu vois, et il a fait une réflexion que je n'ai pas beaucoup apprécié. Ce n'était pas méchant, mais ça m'a piqué au vif. Je suis une fille confortable, d'après lui, pas besoin de s'habiller bien pour moi. J'ai juste envie de l'exciter à mort et de l'envoyer bouler. C'est vraiment pénible par moment d'être d'un coin où tu connais tout le monde et que tout le monde soit au courant de ta vie privée. Par moment, je voudrais partir comme Joaquim, même à Grenoble, juste pour me fondre dans la masse et ne pas informer toute la communauté que j'ai acheté de nouveaux sous-vêtements un peu plus sexy que ceux que je mets quand je vais skier.

Invite-moi pour NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant