Chapitre 16 (2/2)

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Garance

Camille et Quentin traînent chez moi, une bonne partie de l'après-midi. Nous regardons un film quand quelqu'un sonne à la porte. Je sursaute et me fige dans le canapé, Cam me regarde avec un regard anxieux. Mon frère se lève et va ouvrir la porte, je mets le film sur pause pour pouvoir entendre la conversation.

— Bonjour, Garance est-elle là ?

Je reconnais la voix et me détends immédiatement. Je me lève et vais à la rencontre de Joaquim. Quand ce dernier me voit, il pousse mon frère et me prend dans ses bras. Il s'écarte et remarque ma main bandée. Il m'interroge du regard. Surprise, je ne sais pas quoi lui dire, de peur qu'il s'énerve. Mon frère se racle la gorge.

— Garance, qui est-ce ?

Je réalise qu'ils n'ont pas encore été présenté officiellement et que mon frère me l'a pas reconnu. Joaquim enlève son bonnet et tends la main à Quentin.

— Joaquim.

— C'est mon frère, précisé-je.

Avec quelques minutes à se regarder en chien de faïence, Quentin accepte de serrer la main qui lui est tendue. En soupirant, je me rends compte que j'ai retenu ma respiration. Camille arrive et se glisse à côté de mon frère qui l'enlace, avec une possessivité que je ne lui connais pas. Ma meilleure amie le salue. Je me tourne vers le nouvel arrivant et lui demande :

— Tu es arrivé tôt ? Je pensais que tu serais là plus tard dans la soirée.

Il secoue la tête.

— Je pars toujours plus tôt au retour pour éviter les bouchons et prendre le temps de me reposer de la route.

Il remet derrière mon oreille une mèche de cheveux qui s'est échappé de mon chignon de fortune. Camille tousse pour attirer notre attention.

— Il faut que l'on parte. On vous laisse tous les deux.

Mon frère tente de protester, mais elle le traîne et en moins de cinq minutes, ils sont partis. Seuls, je ne sais pas comment réagir face à la présence de Jo. Je lui propose de nous asseoir sur le canapé. Il me rejoint après s'être débarrassé de ses affaires et jette un coup d'œil à la télévision allumée.

— Vous regardiez un film ?

J'acquiesce avant de répondre :

— Camille a dû juger plus important que l'on se retrouve seuls que de voir la suite.

— J'aime bien ton amie, elle a de bonnes idées.

Un silence un peu gêné s'installe encore nous deux. Nous ne savons pas comment nous comporter. Joaquim baisse les yeux et prend ma main, il m'interroge du regard.

— La dispute a dégénéré, je ne me suis pas laissée culpabiliser par Nolan et il a essayé de me gifler, j'ai mis un vase entre nous deux pour me défendre. J'ai reçu des morceaux de verre dans la main quand celui-ci s'est brisé.

Le visage de Joaquim devient dur, une veine pulse sur sa tempe.

— Il ne va plus revenir. Il y a eu une grosse engueulade entre nos familles et si jamais il vient me voir, je porte plainte.

Mes mots ne l'apaisent pas.

— Je le déteste, marmonne-t-il avant de m'embrasser avec fougue.

Je ne m'y attendais pas, mais au moment où nos lèvres se rencontrent, je réalise que je ne souhaitais que ça. Je m'abandonne contre lui et passe les bras autour de son cou quand il s'écarte pour m'embrasser dans le cou.

— Tu m'as manqué, murmure-t-il.

— Toi aussi, soufflé-je.

Je l'écarte doucement et me lève. Il prend ma main et je le guide jusqu'à ma chambre. Lentement, nous nous déshabillons tout en nous dévorant des yeux. Nue, je l'invite rapidement à me rejoindre sous la couette. Nos corps chauds se rencontrent à nouveau, nos mains retrouvent vite leurs repères. Ses lèvres excitent le point sensible derrière mon oreille, je lui agrippe les fesses en me cambrant contre lui. Au comble du désir, il demande où se trouvent les préservatifs. Par chance, il m'en reste dans ma table de chevet que je lui tends. Concentrée sur les sensations que me procurent ses lèvres, j'entends à peine le bruit de l'emballage se déchirer. Je sens son corps lourd revenir sur le mien. Je passe mes hanches autour des siennes et il me pénètre. Mon cœur explose de joie de le sentir en moi, ses va-et-vient ne font qu'augmenter ce sentiment. Peu de temps après, nous atteignons l'orgasme à quelques secondes d'intervalle et nous restons enlacés, un long moment.

Je finis par me lever pour aller aux toilettes. Quand je reviens, Joaquim a remis ses sous-vêtements.

— Je t'attendais, me dit-il avec un sourire triste.

Il m'offre un baiser langoureux juste après que je me sois assise à côté de lui.

— Tu t'en vas ?

Il acquiesce avant de soupirer.

— Je resterais bien avec toi, mais je ne suis pas encore passé à mon appartement pour déposer mes affaires. En entrant dans la ville, je suis venu directement te voir. J'étais inquiet et je voulais m'assurer que tu ailles bien.

Je suis touchée par sa sollicitude, bien que déçue de le voir sur le départ. Je tente de faire bonne figure.

— Tu as sans doute raison. Si on arrivait ensemble demain au travail, il y aurait des ragots.

Une ombre passe sur son visage. Il se lève pour recommencer à s'habiller.

— Tu dois avoir raison, me dit-il, las.

Je m'habille rapidement pour le raccompagner. Je le regarde partir et referme la porte, retenant mes larmes, persuadée que nous avons laissé filer un instant magique sans savoir lequel.

*******************

Bonjour,

Voici la deuxième partie où Garance et Joaquim se retrouvent. J'espère que cette partie vous a plu. Finalement le chapitre a été assez court, en écrivant j'ai compris que je voulais aller à l'essentiel. On les retrouvera dans le prochain chapitre au travail. Je n'en dis pas plus.

Bonne lecture,

Emilie

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