Chapitre 5 (1/3)

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Joaquim

Mon réveil sonne, me rappelant ma promesse à mon frère d'aller l'aider à casser la couche de verglas sur le parking. J'ouvre les yeux et regarde le corps de Garance blotti contre le mien. J'enfouis mon visage dans le creux de son cou et dépose un baiser sur son épaule, comme si c'était la seule chose à faire. Elle remue et se réveille.

— Rendors-toi, je vais donner un coup de main à mon frère. Je reviendrai te chercher pour prendre le petit-déjeuner.

Elle marmonne quelque chose et referme les yeux. Je profite de sa chaleur avant de me motiver pour sortir du lit.

Je m'habille rapidement pour rejoindre mon frère à l'arrière de l'hôtel. Je le salue d'un signe de tête et il me tend une pelle à neige en métal et un seau rempli de sel. Nous avançons en direction du parking, le froid achève de me réveiller. Il pose son seau dans un coin à l'entrée de la place, je l'imite et nous nous éloignons pour commencer à casser la glace dans les zones à l'ombre. La première parole de mon frère consiste à me charrier.

— Pas trop dur de te réveiller et de quitter une jolie femme pour venir aider ton grand frère ? Ou alors tu l'as tenu éveillée toute la nuit et tu m'aides pour ne pas te réveiller à ses côtés.

— J'ai fait dix heures de bagnole, hier. Je ne suis pas assez endurant après un voyage, surtout que j'ai appris que Garance s'endort si l'on fait plus de cent kilomètres.

Il se moque de moi.

— Ta conversation était si peu intéressante que tu la fais somnoler. Je pensais que tu t'en sortais mieux avec les filles. Tu vas peut-être avoir besoin de mes conseils, si tu as autant perdu la main avec les filles.

— Commence déjà par en garder une avant de vouloir me donner des conseils. Ça remonte à quand la dernière fois que tu as ramené une femme dans la famille ?

Il grimace.

— J'ai l'impression d'entendre Mãe. Comme tu es casé, il faudrait mieux que ça soit toi qui lui donnes ses premiers petits-enfants et je pourrais être tranquille pendant un moment.

— Je ne pense pas que l'on en soit à ce niveau avec Garance. Pour l'instant, on avance petit à petit. Elle sort d'une relation qui l'a beaucoup blessée et je n'ai pas très envie pour le moment de subir à nouveau la pression que m'avait mise Léonie.

Il s'arrête de casser la glace pour me fixer.

— Votre rupture en a surpris plus d'un. Vous étiez un peu le couple solide que tout le monde envie. Beaucoup de personnes ont pensé que tu avais eu un coup de folie en quittant Léonie et que tu allais le regretter. Je t'avoue que l'arrivée surprise ou du moins, à la dernière minute de ta petite-amie dont tout le monde ignorait l'existence nous a surpris. Je crois que Gloria est la plus contente de cette situation, ça faisait un moment qu'elle ne supportait plus Léonie. J'étais là quand Mãe lui a appris ta rupture, elle lui a répondu que tu en avais mis du temps.

— La seule chose solide du couple que je formais avec Léonie était sa façade. Au cours des deux dernières années, on a passé plus de temps à se disputer qu'à faire l'amour et encore c'était presque une chose que l'on cochait sur une liste, au même titre que les courses ou le ménage. Je crois que Gloria se doutait que l'on n'était plus heureux, elle nous a entendus plusieurs fois se disputer ou quand je me plaignais parce que Léonie m'appelait pour n'importe quoi alors qu'elle savait que j'étais avec notre sœur. J'ai juste fait ce que l'on aurait dû faire depuis longtemps.

— Et ta Garance, elle te met la pression ?

Je souris.

— Du tout. Si je lui ai proposé de venir, c'est sur un coup de tête, elle m'a appris que son repas de Noël allait être compliqué. Je suis content qu'elle soit là, j'espère que tout le monde la laissera tranquille.

Invite-moi pour NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant