Chapitre 6 (1/3)

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Garance

Je termine mon dessin sur ma tablette graphique pour montrer à Joaquim les idées que j'ai eues sur le projet. Cette idée est un peu plus originale que celle que l'entreprise propose habituellement, je n'aurais jamais osé la présenter à un autre de mes collègues, peut-être à Anne-So et Tim, mais jamais on nous confie des dossiers aussi intéressants quand on est tous les trois. Les remarques positives que Joaquim a formulé sur mon travail me donne le courage de le lui montrer. Je lui tends ma tablette pour qu'il puisse regarder les ébauches que je prépare depuis que j'ai pris connaissance du dossier. Il fait glisser les différentes images sans montrer la moindre émotion, je me sens comme une collégienne attendant la note de son évaluation. Il repose l'appareil et me regarde dans les yeux. Je me triture les mains en attendant son verdict.

— Pourquoi tu restes dans l'entreprise ? Pourquoi tu restes alors que tu gâches ton talent ? Pourquoi tu ne présentes pas plus de projet dans ce style ?

J'ai les larmes aux yeux, c'est la première fois qu'un collègue me fait un compliment pareil sur mon travail. Mon sourire remonte jusqu'à mes yeux.

— J'ai essayé plusieurs fois de proposer quelque chose dans ce style, mais l'enthousiasme n'était pas au rendez-vous.

Il soupire en passant sa main dans ses cheveux.

— Le machisme dans cette boîte commence à me sortir par les yeux. Ils devraient plutôt regarder le travail des employés quelque soit leur genre que les affinités avec le patron. Il y a quelques modifications à faire sur tes dessins, mais rien d'important. Tu n'as pas assisté aux réunions avec le client, donc il te manque quelques informations. J'ai pu observer certaines de leurs réactions vis-à-vis des couleurs, on va revoir ça un peu plus tard. Tu as assez travaillé pour aujourd'hui, ça te dit de visiter la station ? Je connais les meilleures adresses et en plus, ils me font des prix. Est-ce que tu voudrais manger quelque chose en particulier ?

Je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps.

— Raclette !

Il hausse les sourcils.

— Ben quoi ? On est en Haute-Savoie, autant en profiter, le fromage doit être largement meilleur que celui que l'on achète à Nantes. C'est l'occasion ! Je ne sais pas quand je pourrais revenir et mon frère va me faire la tête si je n'en mange pas une seule fois.

— Je dirais à mes parents d'attendre avant de nous faire une tartiflette. Si j'avale autant de laitages dans une seule journée, tu risques de passer le lendemain toute seule, le temps mon corps digère cet intrus. Intolérant au lactose, précise-t-il.

Il regarde sa montre et m'offrit à nouveau son air canaille. Il pose ma tablette sur la table de chevet et s'approche de moi.

— Il nous reste une demi-heure avant de partir si on veut trouver une place avant les skieurs. Je te propose que l'on discute de ma proposition d'hier soir, mais pas avec des mots.

Il remet un de mes mèches de cheveux derrière mon oreille et m'embrasse rapidement. Il prend ensuite mes mains pour les poser sous son pull.

— Je te laisse toucher ce que j'ai à te proposer pour que tu puisses te faire une idée précise de ce que tu y gagneras.

Il s'écarte le temps d'enlever son pull avant de s'allonger sur le lit. Je le fixe sans rien faire.

— Touche-moi, m'invite-t-il. Je te laisserai faire.

J'approche une main hésitante et remonte la ligne de poils depuis sa ceinture jusqu'à son nombril. Je m'amuse à enfoncer un doigt dans son ventre plat, je décide de le taquiner un peu pour me venger de l'état dans lequel il vient de me plonger.

— C'est un peu mou tout ça, comme ça avait l'air plat, je pensais que l'on sentirait un chouia plus tes abdos.

Il éclate de rire. Je pose l'autre main sur son torse et les remonte plus haut jusqu'à ses tétons. Ses yeux deviennent plus brillants. Du désir. Du désir à l'état brut, mon corps réagit immédiatement à cette vision. Pour cacher mon trouble, je déplace un doigt vers son visage. Il me l'embrasse quand je frôle ses lèvres. Il murmure mon prénom. Je me penche vers lui, place ma tête en face de la sienne. Je dépose un baiser délicat sur sa bouche avant de m'écarter de quelques centimètres. Contrairement à sa promesse, il soulève sa tête pour approfondir notre baiser. Ses mains se placent dans le creux de mes reins. Je passe une jambe au-dessus de lui pour avoir une position plus confortable. Nos langues entrent dans la danse et avec un gémissement, je m'agrippe à ses épaules.

Quelqu'un frappe à la porte et nous sommes interrompus. Ricardo, son frère, l'appelle. Je m'assois sur ses jambes et prends conscience de son érection. Je rougis.

— Jo, l'appelle une nouvelle fois son frère.

Il soupire.

— Quoi ?

Les mains de Joaquim continuent de me caresser les hanches.

— On part faire skier cet après-midi, vous voulez venir ? Je serai avec deux potes et la copine d'un des deux.

— Non. J'ai déjà prévu quelque chose avec Garance.

Il lève les yeux en l'air en secouant la tête d'exaspération.

— Est-ce que tu peux m'ouvrir ? J'ai récupéré pour chacun que vous deux, un forfait pour les activités que propose la station.

Il marmonne son envie de tuer son frangin à ce moment précis et amorce un mouvement pour se lever. Je me décale pour qu'il puisse le faire, il s'arrête en cours de mouvement pour m'embrasser avec passion, puis va ouvrir la porte. Ricardo le regarde surpris, avant de me fixer. Son visage change d'expression quand il comprend qu'il nous a interrompu au plus mauvais moment. Il rougit et se dépêche de donner les forfaits avant de s'enfuir dans le couloir.

Joaquim referme la porte derrière lui. Il évite mon regard et remet son pull. Ses mouvements sont brusques, son corps est rempli de tension. Il me dit d'une voix rauque de désir :

— Il faut que l'on parte si l'on souhaite manger avant l'arrivée des skieurs.

J'acquiesce et prends mes affaires avant de le suivre.

******************

Bonsoir,

J'ai eu un peu de mal à me concentrer aujourd'hui, mais j'ai réussi à écrire cette première partie de chapitre. Forcément mon imagination m'a fait des siennes et j'ai débordé de la trame prévue. Sinon bonne nouvelle, j'ai quasiment la trame générale de cette histoire qui est terminée. Il me manque quelques éléments, mais l'ensemble est solide, ça devrait me permettre d'éviter ce fichu syndrome du milieu qui me bloque souvent.

J'espère que cette partie vous a plu. Je ne sais pas si je vais pouvoir publier demain, j'ai deux nouveaux élèves en cours particuliers. J'aurais peut-être besoin d'une pause après avoir fait des maths toute la journée.

En attendant,

Bonne lecture,

Emilie

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