Chapitre 17 : Une forêt menaçante

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On avançait dans la forêt, il faisait de plus en plus sombre à mesure que l'on avançait. Personne ne parlait, on pouvait entendre le bruit de chacun de nos pas sur les feuilles mortes.

Sur le chemin, je me suis posé un tas de questions à propos de ce monde mais une en particulière résonnait sans cesse dans ma tête.

- Dis, Mark.

- Oui Yami, qu'est-ce qu'il y a ?

- Si c'est toi qui a créé ce monde, pourquoi il n'y a pas que des gens bien ? Pourquoi on a dû passer dans une ruelle sombre que tu dis fréquentée par des criminels ? Et surtout, pourquoi Tero était là !?

- D'une part, c'est  simplement parce qu'il n'y a pas de bien sans mal. Si j'avais décidé de faire un monde de Bisounours, ce monde aurait été trop déséquilibré et serait devenu instable avant de se désintégrer. Beaucoup de rêveurs débutants on disparu avec leur propre monde en essayant d'en créer un sans avoir assez d'expérience. Pour Tero, ce n'est qu'une illusion venant de toi. Dans un monde comme celui-ci, n'importe qui peut créer n'importe quoi. Je vous ai invité ici parce que je sais que vous n'êtes pas de mauvaises personnes et que par conséquent, vous ne pourriez pas faire apparaître des entités maléfiques dangereuses pour ce monde. 

- Comme les Cauchemars ?

- Comme les Cauchemars.

- Mais du coup, à propos de l'illusion de Yami, ce Tero... Est-ce qu'il peut être dangereux pour lui ou pour nous ?

- Pas vraiment, puisque c'est une illusion qui vient de l'esprit de Yami, la douleur qui lui est survenue dans la tête n'étais qu'une illusion qui allait avec le faux Tero. Il se pourrait même qu'il fasse quelques cauchemars lors des nuit qui vont arriver. 

- Ah non ! Moi j'ai bien l'intention de dormir ! Tero ou pas Tero !

Alice avait l'air toute gênée :

- E-et si jamais tu as besoin, je pourrais venir te réconforter pour t'aider à dormir...

- Alice... C'est très gentil de t'inquiéter pour moi. Je trouve ça plutôt mignon.

Aussitôt, Alice s'est mis à rougir avant de cacher son visage entre ses mains

- Allez les tourtereaux, faut pas traîner ici. On doit être rentré avant le coucher du Soleil.

- Mais comment tu peux savoir si le Soleil est couché ou pas ? Avec cet énorme feuillage là-haut, on ne peut rien voir venant de l'extérieur !

- La forêt des souvenirs : cet endroit de plusieurs dizaines de kilomètres d'arbres au feuillage extrêmement dense est un lieu dangereux pour ceux qui s'y aventurent. Comme son nom l'indique, tout et n'importe quoi peut y entrer mais personne n'en sort : toutes les personnes ou les objets ayant pénétré cette forêt ne sont plus que des souvenirs.
Etant le "maître du jeu", je sais presque tout sur mon monde et par conséquent, je sais quel temps il fait dehors et quelle heure il est.

Presque tout ?

- Mais pourquoi on doit être rentrés avant le coucher de soleil ? Quelque chose de dangereux pourrait arriver la nuit ?

- Et bien puisque tu en parles, quelque chose se déplace dans cette forêt une fois la nuit tombée. Cette chose, je l'appelle "Le Dévoreur".

J'étais fasciné rien que par le nom de la chose... Alice, elle, commençait à s'inquiéter.

- C'est qui ce "Dévoreur" ?

- C'est un monstre qui habite ici. Personne ne sait à qui il ressemble, mais on raconte qu'il se déplace à la vitesse du son et qu'il tue tout ce qui bouge... pour le plaisir.

- Ok c'est bon, je veux rester là cette nuit !

- Quoi !? Mais pourquoi !?

- Bah pour savoir à quoi il ressemble !

- Mais tu vas te faire bouffer oui ! Allez, on rentre. Et on se dépêche !

- Mais-

- On se dépêche !

Je l'ai énervé ? C'est pas son genre pourtant.

On a marché pendant toute l'après-midi sans parler. Mark avait l'air de m'en vouloir. Alice, elle, était très inquiète. Elle n'avait rien pu faire pour calmer la situation, c'était arrivé tellement vite. Elle avait l'air de s'en vouloir.
Moi, de mon côté, je ne ressentais pas grand chose... à part cette envie de destruction. C'est bizarre, cette envie me vient depuis que je suis entré dans le monde de Mark.

Détruis les...

- Quoi ?

Détruis les !

- Qui parle !?

Détruis ce monde et tout ce qui va avec !

Aussitôt, j'ai ressenti une douleur atroce dans ma tête, la même que celle que j'ai eu lors de l'apparition de Tero dans la ruelle !

Alice a été la première à réagir :

- Est-ce que ça va Yami ?

- Est-ce que ça a l'air d'aller ? *Argh*

- Mark ! Qu'est-ce qu'il a ?

- J'en sais rien. Yami ? Est-ce que tu as vu ou ressenti quelque chose ?

- J'ai entendu- *argh* ! J-J'ai entendu une voix me dire "détruis les" juste avant d'avoir- *argh* ... avant d'avoir eu ce mal de crâne...

- J'ai bien peur qu'on ait à passer la nuit ici...

- Mais et Le Dévoreur alors ?

- Ne vous en faites pas, je sais comment on peut l'éviter.

Mark nous a expliqué qu'il connaissait une planque dans cette forêt et qu'on allait s'y réfugier. Il m'a alors porté sur ses épaules pendant tout le trajet pendant que j'agonisait... Alice était toujours proche de moi à me parler pour être sûr que je ne perde pas connaissance. 

Je crois que je m'étais endormi sur le chemin parce que je ne me souvenais pas de la fin du trajet. Je me suis réveillé allongé dans ce qui ressemblait à une grotte, illuminée par des pierres précieuses de toutes les couleurs. Alice était à côté de moi, elle avait l'air inquiète. Je me suis redressé et elle m'a aussitôt pris dans ses bras :

- Je me suis inquiétée pour toi, j'espère que ça va mieux...

- Ouais, je vais bien. Où est Mark ?

- Il est parti en patrouille pour cette nuit, au cas où Le Dévoreur approcherait.

Je me suis levé dans la seconde et je suis parti en courant vers l'extérieur de la grotte :

- Je vais le rejoindre ! Reste ici, je reviens !

- Non ! Ne pars pas, c'est trop dangereux ! Mark m'avait prévenu qu'il allait vouloir y aller...

L'air frais de la forêt se faisait ressentir à mesure que je m'approchait de la sortie, une lumière bleue émanait de l'extérieur. Quand je suis sorti de la grotte, j'ai été illuminé par ce qui semble être une nuée de lucioles qui se baladait juste en face ! J'ai voulu m'en approcher mais les lucioles se sont éloignées. A mesure que j'avançais, elles reculaient. Alors je leur ai couru derrière ! Elles zigzaguaient entre les arbres mais semblaient quand-même se diriger quelque part... leurs mouvements n'étaient pas aléatoires. 

Je ne savait pas où elle m'emmenaient, je ne faisait pas attention. Tout d'un coup, elles se sont dispersées dans toutes les directions et je me suis retrouvé dans le noir, au beau milieu de la forêt.

Mais quel abruti je suis... pourquoi j'ai fais ça !?

Rêve LucideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant