D'une vision à un portoloin

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Chapitre 16

Attention : scène de violences explicites en première partie.

Féline le sentit arriver. Elle se réveilla en sursaut, se débattant avec sa couette qui la serrait à l'étouffer, son cœur battant dans sa poitrine avec une telle force qu'elle crut pendant un instant qu'il finirait par s'échapper de sa cage thoracique.

L'odeur nauséabonde du sang et de la mort envahissait ses sens, la clouant sur place, terrifiée. Elle sentait sa présence, simple murmure dans son âme, léger bruissement au fond de sa conscience. Elle l'entendait se faufiler jusqu'à sa victime prêt à frapper.

Elle l'avait vu. Elle avait vu l'homme marcher dans un couloir sombre, éclairé par la seule lumière de sa baguette. Elle avait senti sa peur, son abandon face à la menace qui tentait de lui arracher la vie.

Puis il disparut. La vision s'était estompée, l'ombre était partie. Féline reprit difficilement sa respiration, mortifiée. C'était arrivé. Les mains tremblantes, elle se saisit de ses chaussures, se débattant avec les lacets avant d'enfiler sa cape et de se précipiter hors de son dortoir.

Elle sentait le vent griffer ses jambes que son pyjama ne protégeait guère mais qu'importe, elle avait vu les ténèbres de si près qu'elle avait failli mourir de peur. Et elle savait qu'elle n'était évidemment pas la seule, Harry devait lui aussi être en train d'essayer de se diriger vers le bureau du professeur Dumbledore.

Féline courrait à présent. Maintenant que ses idées s'étaient éclaircies, le sens de sa vision lui parvenait.

Elle savait ce qu'elle avait vu, Mr. Weasley s'était fait attaquer par un serpent. Un énorme serpent qui avait plongé ses crochets aiguisés comme des lames de poignard dans sa chaire à plusieurs reprises. Elle avait ressenti les os du pauvre homme se briser, ses côtes se faire broyer, le sang couler.

Une violente nausée la prit et la menaça de perdre l'équilibre. Elle se rattrapa de justesse à une tapisserie avant de s'écrouler par terre et de vomir violemment. Ses yeux ne voyait plus que le sang, tout ce sang ; sa bouche était remplie du goût de la chaire, ses narines n'inspiraient plus que l'odeur de la mort. Son estomac se souleva une nouvelle fois, l'épuisant un peu plus.

-Féline, je t'en prie ouvre les yeux ! Féline !

Une silhouette aux trait brouillés se distinguait faiblement au-delà de l'horreur qui prenait vie dans son esprit. Elle entendait une voix qui dansait, se mêlant à l'illusion, à ses souvenirs. On lui attrapa la main. Était-ce réel ? Le serpent était-il encore là ?

Féline se mit à hurler. Le sang, le sang, trop de sang, partout. Elle hurla encore, à s'en briser les cordes vocales. Sa tête lui faisait un mal de chien, tout se mélangeait, elle ne sentait même plus le sol sous ses pieds. Elle était perdue, où était le couloir sombre de Poudlard ? Tout se dérobait, lui échappait, même l'air avait disparu.

Une lumière s'alluma. Le champs de vision de Féline était flou, incomplet mais cela ne l'empêcha pas de se diriger vers l'unique source de chaleur dans ces ténèbres qui l'obscurcissait.

Un homme installé dans un fauteuil souriait. Son visage aux traits presque effacés et à la peau si pâle qu'elle en était translucide était déformé par un odieux sourire. Elle voulut crier de nouveau mais rien ne sortit. Ses poumons s'étaient bloqués.

Elle se sentit ramper, langoureusement, presque sensuellement. Le dégoût pour l'homme laissa place à quelque chose de plus fort, bien différent. De l'adoration, de la dévotion. Elle glissa, s'enroula autour de ses épaules. Féline siffla de contentement.

Féline Lupin et le temps des secretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant