Des salles de classe à quelques potins

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Chapitre 10

-Sans vouloir paraître mauvaise langue ma chère, laisse moi t'apprendre que tu ronfles.

-Et sans vouloir paraître mauvaise langue ma chère, laisse moi te dire que tu me gonfles déjà alors que la journée n'a même pas commencé.

-Et sans vouloir...

-Dites donc, il y en a qui dorment ici !

-Plus pour très longtemps d'ailleurs. Si la marmotte ne veut pas être en retard, elle aurait tout intérêt à se lever maintenant.

Amusée, Féline écoutait les filles discuter tout en enfilant son uniforme. Mona et Lucille se chamaillaient depuis qu'elles avaient ouvert les yeux. Une sombre affaire de chaussette disparu avait ouvert les hostilités.

Quant à Susan, elle venait tout juste d'émerger hors de sa couette et ne semblait vraiment pas apprécier ce réveil turbulent.

Mona finit par conclure le débat des chaussettes disparues en les retrouvant -elles avaient glissés sous son lit- et Lucille lui tira la langue. Féline, occupée à nouer le nœud de sa cravate ne vit pas l'oreiller de Mona traverser la pièce pour s'écraser dans sa figure. Hébétée, elle retomba en arrière et s'étala sur son lit. Les rires de Lucille et Susan s'élevèrent dans la pièce alors que Mona l'aidait à se redresser en marmonnant un « Pas toi que je visais, désolée... ».

Avec un regard mauvais vers ses deux camarades qui se bidonnaient sur leur lit, Mona enfila ses chaussures et se releva avec la ferme intention de quitter la pièce le plus dignement possible. Elle s'arrêta néanmoins sur le seuil de la porte et lança un regard à Féline. Celle-ci avait finis de revêtir son uniforme et jouait nerveusement avec un ruban attaché à son poignet.

Visiblement, elle n'avait aucune idée de quoi faire maintenant qu'elle était lavée, habillée et prête à partir.

-Tu viens Féline ?

-On ne les attends pas ? demanda-t-elle en désignant les deux autres alors que Mona refermait la porte du dortoir.

-Elles sont assez grandes pour se passer de nous.

-Ce ne sont pas des lèves tôt ?

-Susan est une cause perdue, soupira Mona en débouchant dans la salle commune.

-Ça, je l'ai toujours dis ! Bonjour mesdemoiselles, bien dormi ?

-Salut Jack ! sourit Féline alors que Jasper derrière lui, baillait à s'en décrocher la mâchoire.

-Comme des pierres, répondit Mona. Si on omet le fait que Lucille ait encore ronflé.

-Elle est toujours enrhumée, ce n'est pas de sa faute.

-Elle n'a qu'à aller consulter au bout d'un moment, râla-t-elle pour la forme.

Jasper haussa les épaules. Des cernes s'étalaient sous ses yeux verts encore à moitié clos et ses cheveux bruns, dont certaines mèches devenaient déjà grisonnantes, étaient coiffés à la va vite. Visiblement, le pauvre garçon était tombé du lit.

Féline pouffa et lui indiqua d'un signe du menton, sa cravate qui menaçait de tomber par terre. Jasper roula des yeux mais entreprit tout de même de l'attacher correctement.

-Fatigué ? lui demanda gentiment Féline.

-Jack m'a tenu éveillé pendant la moitié de la nuit. Il tenait absolument à me raconter la recette miracle des chocogrenouille. Apparemment, grâce à sa découverte, on va pouvoir faire concurrence sur le marché.

-Et c'était une nécessité d'en parler hier soir ?

-Ça se voit que tu ne connais pas Jack, il est impossible à faire taire quand il est décidé à raconter sa vie. Et dire qu'il n'a fait que de râler pour qu'on ailler se coucher hier soir, je me suis encore fais avoir en beauté.

Féline Lupin et le temps des secretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant