⚠ TW : MORT
Oscar
Je tiens la main de Nathanaël dans la mienne, en tremblant et en ayant les larmes aux yeux. Sa main est complètement froide. Je fais glisser mes doigts jusqu'à son poignet, mais je ne sens pas son pouls. Je ne le sentirai plus.
Son cœur s'est arrêté de battre, en plein de milieu de l'opération. Les médecins ont essayé de le réanimer pendant un long moment, mais ça n'a rien fait. Son cœur a refuser de battre à nouveau.
C'est son père qui m'a envoyé un message. J'étais tellement heureux d'avoir un message de la part de Nathanaël jusqu'à que je le lise et que je me rende compte que ce n'est pas lui qui l'avait écrit, mais son père. J'ai demandé à notre professeur – c'était notre professeur de français alors il a tout de suite accepté – à sortir de la salle et j'étais à peine arrivé dans le couloir que je me suis effondré en larmes.
Je fixe son corps sans vie. Sa poitrine qui ne se soulèvera plus jamais, ses yeux qui ne s'ouvriront plus et ses lèvres qui n'embrasseront plus jamais les miennes. Nous ne nous dirons plus que nous nous aimons. Nous ne nous serrerons plus de toutes nos forces dans nos bras. Nous ne rirons plus tellement à s'en faire mal aux joues. Plus rien du tout. Plus rien.
Plus rien.
Plus rien.
Rien.
Rien alors qu'il nous restait tellement de choses à vivre, à voir, à découvrir. On avait encore d'autres journées à passer ensemble, d'autres nuits à passer sous les étoiles où il me montrait les constellations et où je lui répéterai que c'était lui l'étoile qui brille le plus, des moments où je lui répéterai inlassablement que je l'aime et qu'on se fera mille promesses. Des promesses comme celle que je lui ai demandé de rester avec moi et de ne pas rejoindre les autres anges. Ou comme celle où je lui ai dit que je resterai toujours auprès de lui quoiqu'il arrive.
Je laisse échapper une larme en le regardant. Puis une seconde. S'en suit ensuite une troisième. Puis un torrent de larmes accompagné de sanglots bruyants et de spasmes violents. Et je sens mon cœur qui finit par se briser encore plus qu'il ne l'était déjà. Qui se détruit en des milliers de morceaux et qui hurle parce qu'on lui a retiré sa raison de battre.
J'ai l'impression que ce n'est pas réel. Qu'il va finir par rouvrir les yeux, qu'il va me dire encore qu'il m'aime. Je ne peux pas croire qu'il est mort. Pas lui. Pas mon Nathanaël. Pas le garçon qui se battait depuis cinq ans avec ce foutu cancer. Pas ce garçon qui n'a cessé une seule fois de se battre contre sa maladie, et qui a toujours fait de son mieux pour rester fort, mais pour qu'au final la mort soit plus forte que lui et l'ai emmené dans son dernier combat.
Je relâche sa main et me rendant compte que de nombreuses larmes sont tombées dessus. Au même moment, j'entends la porte de la chambre s'ouvrir. Je lève la tête et j'aperçois le père de Nathanaël entrer. Je me lève du lit alors qu'il s'approche de moi et qu'il me prend dans ses bras. Il me serre contre lui alors que je laisse quelques larmes couler.
– Je l'aime, je lâche entre deux sanglots.
– Je sais, fiston... Mais on est là, tu sais, on va pas te laisser tout seul.
Je reste un long moment dans ses bras, jusqu'à ce que j'arrive à me calmer un peu.
– Je lui avais acheté un cadeau, je dis d'une voix tremblante.
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AMOURIR, bxb
Romance„ LUTTER CONTRE UNE MALADIE C'EST DANS DOUTE MENER LE DERNIER COMBAT DE SA VIE " Philippe Chavinis ──────────────────────────── Nathanaël est atteint d'une tumeur au cerveau depuis ses 12 ans. Il enchaîne les séjours à l'hôpital et les traitemen...