XXII - Café chimique et larmes salées

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⚠ TW : MORT, DÉPRESSION

– COUCOU NATHANAËL LE GARÇON LE PLUS...

Oscar s'arrête en me voyant, la main toujours posée sur la poignée de la porte. Il jette un coup d'œil à mon plateau repas posé sur mes genoux et que je n'ai absolument pas touché. Je ne lui ai pas envoyé de message depuis que je lui ai dit que mon père venait me voir. Je n'ai même pas répondu à celui où il me disait qu'il viendrait cet après-midi, plus tôt que d'habitude puisque notre professeur de géopolitique est absent – à son plus grand plaisir.

– Ça va ? s'inquiète-t-il.

Il referme la porte et s'approche de mon lit. Il pose son manteau sur la chaise et dépose son sac au pied de la chaise et me regarde de façon inquiète.

– Ouais, ça va.

Je regarde une nouvelle fois mon plateau puis Oscar et lui adresse un petit sourire.

– Tu manges pas ? s'étonne-t-il.

– C'est immangeable et j'ai pas faim.

Il s'assoit sur mon lit et attrape doucement ma main pour la serrer contre la sienne.

– T'es sûr que ça va ?

– J'en sais rien.

– Qu'est-ce qui va pas ?

– Je veux me barrer de là. Je deviens complètement cinglé à être drogué aux médicaments. Je suis épuisé. J'ai pas la force de tenir encore deux jours avant cette foutue opération.

– Oh, mon ange... Tu veux aller prendre l'air ?

Je secoue négativement de la tête et lâche sa main, un peu violemment.

– Qu'est-ce que tu veux, alors ?

– Me foutre en l'air.

– Nathanaël !

Je pose violemment mon plateau sur la table de chevet à côté de moi, me défais de l'emprise de la main d'Oscar et me tourne de l'autre côté, pour lui tourner le dos.

– Nathanaël, s'il te plaît... Dis pas n'importe quoi...

– J'en ai marre, d'accord ? Tu peux le comprendre ça ?

– Oui, je le comprends. Je m'en doute que c'est compliqué pour toi, et ça m'inquiète. Mais ça va aller, d'accord ? Je suis là, Nathanaël.

Je soupire et ne lui réponds rien. Il soupire également en comprenant que je ne lui répondrai pas et décide de changer de sujet.

– Tu as bien dormi, au moins ? demande-t-il doucement.

– J'ai pas dormi, je réponds froidement.

– Et ça fait combien de temps que tu n'a pas dormi ?

– J'en sais rien et je m'en fiche.

– Il faut que tu te reposes, mon ange...

– Je me reposerai quand je serais mort.

– Arrête.

Je lâche un soupir et nous restons tous les deux silencieux pendant un long moment.

– Je t'ai apporté tous les cours, si tu...

– Mais j'en ai rien à foutre des cours, Oscar ! Ça me passe clairement au-dessus ! Tu crois que j'ai la tête à ça ?!

– D'accord, donc c'est ça ta reconnaissance ? Je me fais chier à prendre tous les foutus cours pour toi, je viens tous les soirs te voir alors qu'on finit tard et que je suis crevé, je fais tous les efforts que je peux pour toi et tu m'envoies me faire chier comme ça ?

AMOURIR, bxbOù les histoires vivent. Découvrez maintenant