VI - Week-end à la mer

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La musique provenant de la radio retentit dans toute la voiture. Mon père tapote ses doigts contre le volant au rythme de la musique alors que ma mère et ma sœur chantent de vive voix. Quant à Oscar et moi, nous restons silencieux. Oscar a la tête appuyée contre son poing et il regarde les paysages défilés derrière la vitre teintée et moi je dessine tranquillement dans mon carnet.

Depuis samedi dernier où je suis allé chez lui, je trouve que je me suis plus rapproché d'Oscar. Il reste pratiquement tout le temps avec moi, mange avec moi à la cantine et ne s'en plaint pas, ce qui me rassure. Et puis ça me fait plaisir de m'être rapproché de lui. Surtout qu'il est vraiment gentil.

 – On est arrivés, les enfants, finit par annoncer mon père.

Je relève la tête et regarde vers la maison où nous allons passer tout notre week-end. C'est une petite maison plein pied à la façade blanche. Il y a un grand jardin derrière et on peut voir la mer d'ici.

Nous venions souvent en vacances ici, lorsque j'étais petit. Mais c'est la première fois que j'y reviens depuis que nous avons appris que j'ai une tumeur. Ça me fait bizarre de revenir ici. D'anciens souvenirs resurgissent dans ma tête et je me revois sortir de la maison en courant vers la plage sous la canicule d'un mois d'août.

– Oscar, ça ne te dérange pas de dormir avec Nathanaël ? lui demande ma mère une fois que nous avons sorti toutes les affaires du coffre de la voiture. Il n'y a que trois chambres et on ne va pas te faire dormir dans le salon...

– Non, vous inquiétez pas, madame, répond Oscar en souriant.

– Viens, je vais te montrer la chambre, je lui dis.

J'attrape ma valise en grimaçant, parce que j'ai eu l'excellente idée de mettre pleins de choses dedans qui ne serviront probablement pas. Oscar voit la tête que je fais et insiste pour me la porter jusqu'à notre chambre. Je le remercie et le guide jusque dans la chambre où nous allons dormir cette nuit.

Notre chambre est assez grande. Il y a un double lit au milieu de la pièce, une vieille armoire en bois et un bureau en bois aussi du côté droit de la pièce, et sur la gauche il y a une grande fenêtre avec un balcon qui donne vue sur la mer.

– C'est joli, dit Oscar en souriant.

Je hoche la tête affirmativement. Nous rangeons rapidement nos affaires avant de retourner rejoindre mes parents dans le salon.

– Vous pouvez aller faire un tour à la plage si vous voulez ? nous propose ma mère.

– Tous les deux ? je m'étonne.

– Pourquoi pas, dit-elle en souriant.

Oscar et moi enfilons notre veste et nos chaussures, puis sortons de la maison. Nous marchons en direction de la plage. Nous arrivons rapidement au front de mer, qui est vide. Il n'y a que nous deux. Nous marchons tous les deux silencieusement, ayant pour seul bruit les vagues qui viennent frapper contre les galets.

– Tu veux qu'on descende sur la plage ? je demande timidement à Oscar.

– Pourquoi pas.

Nous nous dirigeons donc vers la plage et je vois bien qu'Oscar n'est pas habitué à marcher dans les galets puisqu'il manque de tomber plusieurs fois, ce qui me fait rire. Nous arrivons enfin devant la mer. J'enlève mes chaussures et mes chaussettes, relève le bas de mon pantalon et m'approche de l'eau. Je tourne la tête vers Oscar et lui souris.

– Elle est pas froide, tu peux venir, je lui dis.

Il hésite encore un instant avant d'enlever ses chaussures et ses chaussettes et de remonter le bas de son pantalon. Il vient me rejoindre au même niveau en souriant.

AMOURIR, bxbOù les histoires vivent. Découvrez maintenant