Chapitre 3: La pénombre

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Depuis la visite de ce cher Gildas, Evrys restait sur ses gardes en utilisant ses sens aiguisés d'elfe de la nuit. Ses capacités surnaturelles lui permettaient d'entendre au loin  chaque mouvement, de voir dans la pénombre tel un animal de la nuit. Elle maniait également la vivacité de chaque plante aux alentours. La nature étant sa protectrice, celle-ci se servait de son pouvoir en cas de besoin.

Evrys se demandait si elle ne devait pas encore fuir ce royaume appelé Asternos, l'un des royaumes de la nuit et des ténèbres.  Devait-elle se diriger vers un royaume voisin ou bien risquer de se plonger encore plus vers l'inconnu, aux Enfers. Tant de questions et de réflexions remuaient ses pensées agitées, alors qu'elle préparait le souper. Elle remua la soupe fûmante dans la marmite suspendue au dessus des flammes. La jeune femme se retourna vivement  afin d'interpeller sa fille qui lisait un petit livre sur une des chaises de la table en bois abîmées, qui meublait cette petite pièce principale.


« Daenys, pourrais-tu ranger ton livre et aller mettre le couvert sur la table, s'il te plaît? » Demanda-t-elle d'une voix douce à sa fille.


« Oui maman! Daenys va mettre la table! » Une fois que la petite fille répliqua ces paroles enjouées, elle s'activa à la tâche après avoir veillé à ce qu'elle ait bien remis son livre sur la grande étagère où les différents remèdes reposaient.


Une fois la table mise, Evrys servit la petite Daenys en inclinant la louche afin de verser la soupe dans une assiette creuse. Daenys  huma un bon coup l'odeur alléchante que laissait s'échapper les vapeurs de la soupe, à travers la pièce. La petite attendait avec hâte que sa mère ne se sert à son tour, avant  de se jeter sur son assiette avec avidité. 

« Merci maman ! C'était très bon ! Daenys n'a plu... Je n'ai plus faim! » Affirma Daenys sous le sourire tendre de sa mère qui n'avait de yeux que pour elle.

« Ce n'est rien ma chérie. Elle était aussi bonne que la tienne et c'est très bien que tu te reprennes sur le pronom "je". » Confirma-t-elle  sous le regard d'une Daenys souriante et repue.

Daenys aida sa mère pour récurer la marmite et laver la vaisselle restante à l'aide d'un gros bloc savonneux. 


Lorsque celle-ci fut bien propre, elles se rincèrent la bouche après un brossage assidu, à l'aide d'une pâte et d'un liquide à base de différentes plantes. Après cela, la jeune femme accompagna sa fille jusqu'à la petite chambre commune.

Daenys retira sa petite robe marron chocolat et l'a remplaça par sa petite chemise de nuit. Evrys imita sa fille avant de la rejoindre dans le lit. La mère remonta le drap de laine jusqu'aux épaules frêles de la petite, qui commençait déjà à rejoindre les bras de Morphée. 

« Tu sens bon maman.. Comme les lilas de la clairière.. » Dit la petite en se blottissant contre sa mère avec une voix de petite fille endormie. Elle souriait tout en inspirant avec son petit nez retroussé l'odeur corporelle de sa mère, qui la réconfortait à tout moment. 

Dans ce monde, les différents êtres ont une odeur corporelle unique et plus développée que chez les êtres humains. Evrys a bel et bien une petite odeur de lilas qu'elle laisse derrière son passage, comme-ci elle s'était délicatement  aspergée de quelques gouttes de parfum.

Evrys caressait les cheveux de Daenys avec douceur en fredonnant un petit air dansant et discret pour que celle-ci s'endorme.

Jupiter: La rose cuivréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant