Le temps révèle tout et n'attend pas d'être interrogé. Euripide

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Et voilà ^^ surtout dites moi ce que vous en pensez ! bonne semaine a tout le monde ;-)



- Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans « ne pas trop faire le con » ? Me demande le pater' dans la voiture.
Car oui, au final, je suis allé me faire recoudre aux urgences avant que la nuit tombe, j'ai donc hérité de six points de suture sur l'arcade et d'un superbe pansement sur le nez, il n'est pas cassé. Franchement tant mieux, il me fait déjà bien assez mal comme ça, pour la mâchoire, le docteur a dit « il faut attendre » donc j'attends.

Ma mère n'est pas venue avec nous, elle n'aime pas l'odeur des hôpitaux, j'la comprends, ça pue. Son mari ne m'a pratiquement pas adressé la parole, moi non plus. De toute façon, on n'a rien à se dire.

Le truc c'est que j'ai dû virer Bryan, je pissais le sang de partout et vu sa tronche il a pas mal flippé, j'crois que j'vais en entendre parler un bon moment....

- Le « trop ». Je finis par lui répondre en posant ma tête contre la vitre fraîche de la carlingue.

Ça me fait du bien.
Il ne répond pas, s'il s'attend a, je ne sais quel changement dans mon comportement il peut se brosser longtemps le coco ! Y'a des choses justes impossibles sur cette terre et lui et moi ça en fait partie.

- La personne pour qui tu as pris les coups en vaut la peine ? Il me demande presque dans un murmure.

Est-ce qu'il en vaut la peine ?

Est-ce que c't'abrutis de service vaut six points de suture et deux dents en moins ?

Mais j'n'en sais rien moi ! Déjà, il faudrait que je sache pourquoi je me suis bougé !

Pourquoi ! Mais merde ! Pourquoi ça me bouffe !

Je me frotte le visage en grognant en touchant mes cicatrices, ma tronche est marquée à vie à cause de lui ! Chaque fois que je croiserais mon reflet se sera là, juste au-dessus de mon œil, indélébile, intemporel.

Là, juste là.

J'abaisse le pare-soleil et effleure du bout du doigt le pansement, je grimace et entends ce que je lui réponds sans en être vraiment conscient.

- Oui.

Autre silence, plus long cette fois-ci, je ne sais pas ce qu'il peut s'imaginer dans sa caboche endommagée. J'sais déjà pas trop ce qu'il y a dans la mienne alors dans la sienne...

Oui, ça en valait la peine, plus tôt dix fois qu'une même !
Merde.

Il en vaut la peine.

C'est pour ça que j'ai flippé, pour la première fois de ma putain de vie, j'ai eu vraiment peur pour quelqu'un. Quelqu'un qui me fout les tripes en vrac.

Bordel.

- Bien... Bien... On verra bien si quelqu'un porte plainte. Termine le mari de ma mère le plus calmement du monde.

J'opine du chef et réalise ses paroles, non, en fait, je réalise son manque de parole. Normalement, je serais mort par dix fois, normalement ma mère serait venue avec nous pour éviter de nous entre-tuer, normalement, je n'aurais même pas réagi, car j'n'en n'aurais rien eu à foutre.
Je me cale bien au fond de mon siège et regarde par la fenêtre. Faut que j'appelle Idriss pour savoir comment il va.

Bordel.

Il est ou mon normalement à moi ? Merde ! Les conneries dans le genre, c'est plus avec Bryan pour une broutille où un truc qui nous a paru important sur le coup.

Normalement, c''est ma mère qui fait la tournée des postes et des hôpitaux pour nous récupérer et normalement, elle nous embrouille vite fait et surtout, surtout, on se retrouve dans ma chambre le soir.


**************


Le reste du trajet se fait dans un silence de mort quand enfin, il s'engage dans notre avenue, on croise la voiture d'Idriss.

Le pater' ne le connaît pas, il ne connaît aucun de mes amis, sauf le blond, mais lui, c'est différent, il s'invite chez moi sans aucune gêne.

Sa voiture ralentit, le pater' aussi, il a peut-être un cerveau ce con ?

- Bonjour Monsieur. Adam dimanche, on se retrouve tous au terrain pour un entraînement, tu viens ? Dit le sportif en baissant sa vitre, le « monsieur » fait un sourire pincé. Je me penche un peu en avant pour mieux le voir, il est seul dans sa bagnole.

J'suis déçu.
Vraiment déçu.

Je ne gère pas du tout.

Le pater' racle sa gorge, j'reviens à la réalité avec un nœud dans la gorge.

- Quelle heure ? Je finis par lui répondre sans demander à qui que ce soit.
- On mange au snack le midi, donc un peu avant.
Je grogne un vague « OK » et chacun reprend sa route. La aussi en théorie, il va m'enchaîner et m'interdire de sortir jusqu'à la fin de mes jours.

Mais, non.

Rien.

AdamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant