« Ce qu'on risque révèle ce qu'on vaut. » Jeanette Wintersone.

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Voila surtout dites moi ce que vous en pensez que ce soit en positif où négatif ça aide pour avancer ;) bonne semaine à tout le monde !

- Adam ! Courrier ! La voix de ma sainte mère résonne dans toute la baraque, bien trop tôt à mon goût, comment un si petit bout de femme peut-elle avoir un si grand coffre ?

Je grogne et me lève, enfin me redresse, car elle est déjà dans ma chambre avec le fameux courrier. La dernière fois que j'ai reçu une lettre, déjà, elle n'était pas aussi épaisse, et c'était pur un renvoi. Ma mère ne m'avait pas réveillé pareille, en fait, elle ne m'avait pas réveillé du tout, mais je n'ai pas pour autant passé une semaine de vacances, j'ai presque regretté le lycée.

Je lui prends l'objet de sa surexcitation et essai de connecter mes trois neurones, hier, où ce matin, on fêtait encore les dix-huit ans de Bryan. On s'est franchement bien marré. Sa copine nous a improvisé un petit concert et effet, c'est une nullité en chant, mais elle se défend plutôt pas mal avec sa guitare, qui avait des traits rose et jaune, un peu partout. Idriss a dû récolter une bonne dizaine de numéros, en même temps un quater back de presque deux mètres à la peau mat et aux yeux clairs font forcément des ravages. Jess et la gothique ne se sont pas vraiment lâchés, enfin la seconde n'a pas lâché la première et la première était trop occupée à se marrer comme une baleine avec tout le monde et Louis et moi... On était avec tout le monde et surtout, on s'affichait.

Sûrement grâce à l'alcool, ouais grâce à ça.

En bref, j'ai passé une putain de bonne soirée et j'étais invisible, ouais invisible, j'ai pu embrasser Louis lui prendre la main devant tout le monde sans que personne ne nous remarque. En fait, c'est comme les conneries, plus elles sont grosses et visibles moins les gens la voit.

- Alors ! Me presse ma mère, j'avoue que j'ai un peu de mal à coordonner mes mains et mes yeux. Ça a dû la gonfler, car elle me l'arrache des mains et l'ouvre d'un coup d'ongle précis.

Elle se racle la gorge et commence la lecture en s'installant sur mon pieu, je range un peu mes jambes sur le côté pour qu'elle ait assez de place.


« Suite à notre entretien du 20 octobre 2015 à 14.00, je vous confirme, Monsieur Laurence Adam, qu'aucune charge ne sera retenue contre vous. Cependant, je tiens à vous rappeler que compte tenu du Code pénal établi dans notre pays, il n'est pas possible de se faire justice soi-même. »


Ma mère a un sourire à damner tous les dieux existant où non, j'suis pas mieux je baisse le nez sur ma couette.

- Il a rajouté quelque chose à la main. Elle me chuchote puis continue sa lecture d'une voix plus calme.


« En tant que psychologue agrée, je pense être en droit de vous dire que votre comportement n'est qu'une fade réplique d'un être que vous n'êtes pas, je vous imagine bien me dire que je ne sais pas de quoi je parle, mais je pense finalement que votre réaction aurait été tout autre si nous étions face à face. Adam, tout à fait entre nous si juste un quart de la population adolescente aurait vos convictions, votre bagou et votre intégrité, je serais au chômage technique. Cependant, ce n'est pas le cas, grand bonheur m'en fasse. Jeune homme, je vous souhaite énormément de bonnes choses, car, une nouvelle fois, entre vous et moi, vous êtes le vrai reflet d'un adulte en devenir. Monsieur Ulton Julien Psychologue fédéral des États-Unis d'Amérique »


- Et c'est moi qu'il est fait ! Beugle ma mère en tapant sur le papier du revers de sa main. Franchement, ça vaut tous les diplômes ! Elle rajoute en parcourant les lignes une nouvelle fois.

Comme le bon branleur que je suis, il faut bien que j'me la ramène.

- J'ai pu besoin d'aller au lycée alors ? Je lui demande avec un sourire de vicelard et un sourcil relevé un brin provocateur.

- Même pas en rêve. Elle me répond si bas, je sais qu'elle essaie de me menacer, mais son sourire et ses petites rides autour des yeux la trahissent.
- Pour pas que t'es trop l'air à la masse, tu veux que je fasse sans blanc d'être impressionné ? Un éclair sauvage traverse son regard, 'suis mort.

Mais comme le bon branleur que je suis, j'me marre, elle me rejoint bien vite et sors de ma chambre en me laissant mon sésame en main.

Moi, je m'étale de nouveau sur mon lit et souri comme un con à mon plafond.

C'est Bryan qui me sort de ma contemplation en toquant sur la baie vitrée de ma chambre. Il a sa tronche de " lendemain de soirée bien arrosé" en gros, il ne ressemble à rien. Les cheveux dans tous les sens et les yeux explosés.
Le temps que je me lève et que je fasse les trois pas qui me séparent de lui, il a dû m'insulter une bonne trentaine de fois, car il se les caille, il fait bon moi, je trouve surtout dans mon lit.

AdamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant