Un père a deux vies : la sienne et celle de son fils. Jules Renard

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Petit chapitre de fin de semaine surtout dites moi ce que vous en pensez c'est important pour moi ! Que je sache ou j'en suis ^^Sinon bon fin de week-end à tout le monde.

Le blond et moi, nous regardons. Il a vraiment une sale tronche, sa lèvre est fendue, sa joue droite se colore à vue d'œil, il ne se tient pas droit comme d'habitude en bref, on a dégusté pas mal.

En me regardant, il tire une mauvaise tête, je ne dois pas être beau à voir non plus. Ma mâchoire me lance, je sens du sang dans ma bouche sans parler de mes mains qui ne font qu'un avec les battements de mon cœur.


On souffle en même temps et avançons vers nos bourreaux.

Rose et José, les parents de mon futur codétenu, sont plus cool que le pater'. Leur seul défaut est de travailler jusqu'à mort s'en suive, ils ne sont pas riches, mais veulent offrir le meilleur pour leurs fils.

Sa mère est une toute petite femme à l'air mutine, son visage est constamment habillé d'un sourire qui fait ressortir ses pattes d'oie. Je trouve que cela lui donne un véritable charme, son père est tout son contraire. Il est immense et affiche un air sévère, enfin, c'est juste une image, c'est un géant qui se plie en deux devant une vidéo de petit chat qui joue du piano.

Ma mère, torchon en action sur ses mains, me fixe. Elle ne comprend pas pourquoi je fais tout ça en ce moment, je baisse le nez et évite soigneusement le regard de son mari.

- Un café ? Propose le grand chauve aux adultes qui l'entourent.

Tout le monde le suit, il doit se sentir heureux ce grand con.

On fait le premier pas vers notre salle de jugement, non sans souffler et regarder une dernière fois l'extérieur.

Tout le monde est déjà autour de la petite table de la cuisine, quatre tasses de café fumantes sont devant leurs nez. Je me débarrasse de mes pompes et vais me poser sur le plan de travail en face de nos juges, Bryan m'imite.

- On mérite une petite explication les garçons. Nous dit le père du blond de sa voix la plus grave. Personnellement, j'ai moyennement apprécié le coup de fil de la mère de Lorris et Jorris disant qu'ils sont de nouveau à l'hôpital et que vous n'y êtes pas pour rien.
Rose pose une petite main sur le bras tendu de son mari, leur fils se redresse en signe de défis.
Branleur un jour, branleur toujours.

Je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas afficher mon sourire à la con.

- Pourquoi ? Dit simplement ma mère en nous regardant. Elle n'est pas agressive ni rien juste curieuse.
S'il y a bien quelqu'un qui peut comprendre, c'est bien elle.

Ma mère est une femme et une femme ça s'embrasse ça ne se baise pas.

On se regarde une nouvelle fois avec le blond, il opine du chef, c'est lui qui ouvre le bal, je me recule un peu plus sur le plan de travail. Du coin de l'œil, je vois ma mère tiquer, elle à horreur quand je fais ça, je me stoppe.
Éternel branleur et fils à sa mère, charmant mélange.

- Ils ont... Il avale péniblement sa salive, je lui donne un petit coup d'épaule, il étire sa bouche en un sourire pincé. Tué le chien d'Estelle et...
- Ils l'ont découpé en morceaux et en ont mis un bout devant sa chambre, ils l'ont vu en sortant fumer un matin avant les cours. Je finis à sa place d'une façon le plus détaché possible, il souffle et joints ses mains, tout en fermant les yeux. J'imagine qu'il réprime cette vision d'horreur.

Nouveau petit coup d'épaule au quel il répond du même geste.
Ma mère porte une main à sa bouche et réprime un cri d'horreur, celle de mon ami serre ses doigts contre le bras de son mari, quant au seul homme que je regarde, il caresse les mains de sa femme qui l'agrippe de toutes ses forces.

- Pourquoi tu ne nous as rien dit ?
- Et on aurait fait quoi papa ? Porter plainte ? Ils ne sont pas majeurs ! Leurs parents auraient eu une amande et c'est tout !
Le blond fronce ses yeux et serre ses mains qui ont migré de ses cuisses au plan de travail.
- Forcément l'un ne va pas sans l'autre. Commente ma mère en faisant des vas et vient entre nous deux.

Constat, juste un constat.

Je hausse les épaules, que répondre à ça ? Puis là, il vaut mieux que je me la ferme.

Plus personnes ne parlent de très longues minutes, je n'ai toujours pas eu le courage de jeter un seul coup d'œil vers le pater'.

Courageux, le branleur...

- Donc si je n'ai pas loupé d'étapes, vous leur en avez collé une car ils ont démembré le chien de ta copine. Il regarde le blond qui acquiesce. Comment va-t-elle ? Il finit par demander.

Mon meilleur ami regarde le mari de ma mère avec une lueur de remerciement. Ce que je vais avouer va me trouer le cul, mais c'est le seul qui a demandé comment va la petite blonde. Ça me fait plaisir. Heureusement que je ne le dis pas à voix haute.

AdamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant